6-12 ans
Confidences de profs: 5 comportements de parents à bannir
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Pour entretenir une relation harmonieuse avec l’enseignant de notre enfant, on prend en note ces cinq comportements à éviter.
Tous les parents souhaitent que les choses se passent bien à l'école pour leurs enfants. Qu'ils s'y épanouissent, apprennent, se fassent des amis, bref, qu'ils soient heureux dans cet endroit qu'ils fréquentent sept heures (ou plus) par jour, cinq jours par semaine.
Mais comment y parvenir? Si certains gestes peuvent aider nos enfants, et du même coup leurs enseignants, est-il possible que certains de nos comportements leur nuisent?
Une douzaine d'enseignants de la grande région de Montréal et de Québec ont répondu à cette question: qu'est-ce qui vous tape sur les nerfs chez les parents de vos élèves?
Voici cinq comportements à bannir élaborés à partir de leurs confidences.
Être trop envahissant
«Certains parents nous envoient un courriel tous les jours, oui, TOUS les jours!» me lance Cynthia, enseignante de première année à Montréal. Un autre professeur, celui-ci de deuxième année, me raconte que certains pères et mères l'apostrophent dans la cour de l'école... alors qu'il a des centaines d'enfants à surveiller. «Ce n'est pas que je ne veux pas vous parler, souligne-t-il, c'est que je suis en train de travailler!» Il rappelle qu'à l'école chaque moment est minuté, programmé, planifié, et que les enseignants ont bien peu de lousse entre deux sons de cloche. Une enseignante de sixième année de Québec rigole: «Certains parents me laissent un message le matin et sont fâchés le soir parce que je ne leur ai pas répondu... Mais, vous savez, j'étais avec votre enfant en classe aujourd'hui!» Une certaine distance et une dose de patience desservent mieux la relation parent-prof, confient les enseignants.
Ne pas respecter les règles
Défier les règles n'est pas exclusif aux enfants, semble-t-il. Les enseignants interrogés ont cité plusieurs exemples de parents qui ne suivent pas les consignes. «Certains parents oublient régulièrement la collation de leur enfant ou alors leur donnent des Whippet...», laisse tomber Johanne, qui travaille dans une école de la Rive-Sud. D'autres parents ne retournent pas les formulaires pour les sorties, ne répondent pas aux invitations écrites, ne signent pas les travaux. «C'est démotivant pour l'enfant... et pour nous aussi!» dit Marie-Ève, enseignante de quatrième année à Laval. Le message derrière ces «oublis» peut avoir de graves conséquences, dit-elle: l'enfant peut se mettre à croire qu'au fond l'école, ce n'est pas si important.
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Réagir trop vivement
Comment réagir devant un conflit ou une situation problématique? Est-ce que le parent de l'enfant concerné prend bien le temps d'entendre toute l'histoire avant de juger de l'affaire et de prendre une décision? Après avoir entendu les confessions des enseignants, il est permis d'en douter... «En se fiant aux dires de Pierre-Jean-Jacques, un parent se fait parfois une fausse idée de ce qui est arrivé, de mon intervention ou de mon travail», raconte Julie, professeur de premier cycle de la région de Québec. Claudine, enseignante au premier cycle d'une école secondaire de Montréal, en veut aux parents qui «me sautent au visage» lorsqu'un incident lui est rapporté. «Je pense que c'est un bon réflexe de demander la version du prof pour voir si toute l'histoire a bien été racontée par l'enfant... ou s'il a omis certains détails!»
Mettre trop de pression sur les enfants
Oui, la vie va vite. Entre métro, boulot, dodo, les parents courent... tout en s'empressant d'ajouter activités, cours et ateliers à l'horaire déjà bien rempli des enfants. Tout ceci exerce une pression sur les écoliers, déclarent certains professeurs, et cela se ressent en classe. «Des devoirs inachevés ou de mauvaises préparations à des tests, lorsque répétés, peuvent cacher une soirée trop longue ou trop occupée», confie Benoit, enseignant dans une petite école près de Québec. Il ajoute: «Les enfants nous disent tout, tout, tout... y compris qu'ils sont fatigués de leurs cours de judo, de natation, de danse, de musique, alouette!» « Ce sont des enfants! martèle Marie-Ève. L'école est déjà exigeante; peut-on les laisser souffler?» D'autres pointent du doigt le souci démesuré des résultats. «Un parent m'a déjà demandé comment il pouvait aider son enfant à obtenir une meilleure note... alors qu'il avait eu 92% en éthique et culture religieuse!» lance Cynthia, qui enseigne à des petits de première année.
Prendre des vacances en période scolaire
Voilà un sujet qui est revenu sur presque toutes les lèvres des enseignants questionnés: les vacances. Celles des enfants et leurs familles, d'abord. «Ce n'est pas une bonne idée d'emmener son enfant en voyage pendant les jours d'école, surtout quand celui-ci est en difficulté ou qu'il a des problèmes de comportement», croit Claudine. La rentrée scolaire semble aussi une mauvaise période pour partir en vacances. «C'est à ce moment-là que les enfants développent leur appartenance au groupe et s'adaptent à la routine en classe», précise une enseignante montréalaise. Les vacances des enseignants sont aussi un sujet chaud. Plusieurs enseignants sont las des remarques ou moqueries du genre: «Ah! vous, on sait bien, vous avez deux mois de congé!» Ce commentaire, en ces jours plutôt difficiles pour la profession, passe mal.
Bon à savoir...
Au Québec, 25% des professeurs qui ont moins de cinq ans d'expérience décrochent.
(Source: étude du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante, octobre 2015)