Comment mettre en garde son enfant contre les agressions sexuelles?

Une intervenante sociale nous donne des conseils pour protéger nos enfants des agressions sexuelles.

Mettre notre enfant en garde contre les inconnus ne suffit pas, car la plupart des agressions sont commises par quelqu'un de l'entourage. «L'agresseur type est une personne de confiance, qui a amadoué l'enfant et ses parents et qui a prémédité son geste», rappelle Joëlle Boucher-Dandurand, intervenante sociale dans un centre d'aide aux victimes et coauteure de Comment protéger nos enfants contre les agresseurs sexuels, pédophiles et autres prédateurs (Éditeurs réunis). Ses conseils:

• On lui explique la différence entre les bons et les mauvais secrets. Les premiers font sourire, rendent heureux; les seconds rendent triste, mal à l'aise. Ceux-là, il ne faut jamais les garder pour soi, même si quelqu'un l'exige, car ils font mal. Il faut chercher de l'aide en les révélant à un adulte. Et on ajoute: «Si cette personne ne t'aide pas, va en voir une autre.»
• Dans la même optique, on lui parle des bons et des mauvais touchers. Si un toucher le rend inconfortable, il a le droit de dire non, même s'il provient d'une personne qu'il aime. Et on est conséquente avec nos paroles: aux réceptions des fêtes, on ne l'oblige pas à donner ou à recevoir des becs s'il n'aime pas ça. Attention: l'expression «tu dois dire non» est à bannir, car, advenant une agression, il pourrait se sentir responsable. «Beaucoup d'enfants figent quand ils sont agressés, explique Mme Boucher- Dandurand. Si on leur avait dit de dire non et qu'ils ne l'ont pas fait, ils pourraient se sentir coupables de ce qui est arrivé.»
• On lui répète qu'il est important, qu'on l'aime, et que personne n'a le droit de lui faire du mal.
• Pour prévenir les agressions par des étrangers, on lui dit que ce n'est pas aux enfants de venir en aide aux grandes personnes et aux ados, mais aux adultes. «Si quelqu'un que tu ne connais pas te demande de l'aide, va chercher un adulte.»