13 ans et plus
Trouver sa voie professionnelle: tout un défi!
Les CJE aident les jeunes adultes.
Votre jeune n'a pas encore trouvé le métier qu'il veut faire? Des ressources existent pour guider les adolescents et les jeunes adultes qui n'ont pas encore choisi leur voie professionnelle.
Chaque année, des milliers de jeunes adultes de 16 à 35 ans se réveillent d'un «party» qui a trop duré et redécouvrent la dure réalité: relever les immenses défis de la vie avec un bagage de réussite plutôt mince. Les CJE les aident à retrouver ce qu'ils sont: des individus qui ne demandent qu'à s'épanouir dans le travail qui leur convient.
Le cas de Samuel
Les lumières viennent de s'allumer dans la vie de Samuel. Au primaire, tout le monde disait déjà qu'il ne réussirait jamais rien de bon. Son professeur de troisième année, Madame Foucher, l'avait pris en grippe. Cette année-là, il s'en rappellera toute sa vie: il l'a passée à faire enrager sa maîtresse et à faire rire ses amis. En fait, en troisième année, il a passé plus de temps dans le corridor que dans la classe. Depuis, chaque jour d'école a été un véritable cauchemar. Sa mère s'est mise sur son dos en lui disant qu'il était comme son père et qu'il raterait lui aussi sa vie. Son pédiatre s'est mis de la partie en lui prescrivant du Ritalin. Évidemment, Samuel refusait de le prendre car ça l'étourdissait et lui coupait l'appétit. Au fil des ans, il a vu tout un cortège d'experts défiler chez lui pour «l'aider»: travailleurs sociaux, intervenants de divers milieux, psychoéducateurs et psychologues. Plus on lui parlait de réussite et d'estime de soi, plus Samuel s'enfonçait dans le silence, l'échec et la déprime.
Passage (non) obligé: la drogue
À l'adolescence, Samuel a vécu un intermède palpitant: il s'est mis à consommer et vendre de la drogue. Il avait alors des tas d'amis, sa mère était beaucoup moins dérangeante, même si elle criait toujours autant, et son estime de soi se gonflait à coup de «pilules magiques». Un séjour de quelques mois en centre d'accueil a fini par le calmer. À 17 ans, Samuel s'est à nouveau retrouvé les deux pieds sur terre, la tête pleine de questions: de quoi sera faite sa vie d'adulte? Par où commencer? Où aller? Que faire? L'école? Le travail? L'aide sociale? Retourner chez papa-maman?
Le salut dans le réseau
Toute tragédie collective révèle le meilleur des humains. Dans les années 80, l'Outaouais a connu un taux élevé de décrochage scolaire. Imaginez quitter l'école avant la fin du secondaire, en pleine crise économique, pour aller se chercher une place dans une société où le chômage atteint un niveau record. Contre ce fléau, qui pousse des centaines de jeunes à la rue, des citoyens ont mis sur pied le premier CJE du Québec. Dix ans plus tard, Jacques Parizeau, alors premier ministre, demandait à ses ministres de développer à l'échelle de la province le modèle de l'Outaouais qui l'avait tant impressionné. Dix ans après Parizeau, la cellule initiale avait fait une centaine de petits. Les CJE couvrent désormais l'ensemble du Québec, de Huntingdon à Fermont.
Ce petit historique nous ouvre de beaux horizons d'espoirs: chaque centre, multiplié par le nombre de ses employés, multiplié par le nombre de ses clients, multiplié par les 107 membres du réseau, et nous avons une belle ruche qui travaille frénétiquement à chercher des solutions aux problèmes pressants de la jeunesse.
Que se passe-t-il dans un CJE?
Après toutes les épreuves qu'il a subies, Samuel décide se présenter au carrefour jeunesse-emploi. Le simple fait d'entreprendre cette démarche est déjà un formidable progrès dans sa vie. Il s'y pointe sans rendez-vous et des intervenants professionnels le reçoivent sans le faire attendre. Sa vie commence déjà à changer.
Avec les intervenants, il fait l'évaluation complète de sa situation. Si des problèmes de vie tels que l'itinérance, la santé mentale, la toxicomanie ou le manque d'estime de soi l'empêchent d'avancer, il pourra participer au programme «Jeunes en action» qui lui propose des activités pour l'aider à s'orienter efficacement. Si son problème est particulièrement important, il sera redirigé vers d'autres organismes publics ou communautaires qui pourront alors lui fournir de l'aide adaptée. Si son besoin réside principalement dans sa difficulté à faire des choix professionnels, il pourra recevoir sur place les services d'un conseiller en orientation qui lui indiquera quel parcours scolaire prendre pour atteindre ses objectifs professionnels. En ce sens, les CJE sont en contact avec les écoles pour faciliter la réinsertion scolaire de tous ceux qui, comme Samuel, ont eu de mauvaises expériences par le passé. Ils connaissent bien les secteurs d'emploi dans lesquels la demande est élevée et peuvent orienter leurs clients vers des emplois combinant à la fois les besoins du marché et les ambitions des jeunes.
Un «coaching» pratique et concret
Parfois, les services offerts par le carrefour jeunesse-emploi sont de nature plus technique. Comment se présenter en entrevue? Est-ce une bonne idée d'avoir autant de «piercing» dans la figure pour travailler auprès des personnes âgées? Comment réussir à se mettre en valeur lors de l'entrevue? Comment réorganiser son CV pour que celui-ci reflète nos forces professionnelles? Où aller pour se trouver des emplois valables?
Jeunes décrocheurs ou jeunes entrepreneurs
À d'autres occasions, le carrefour jeunesse-emploi sert de dynamo pour aider de jeunes gradués ou des travailleurs ayant développé une expertise, à développer leur propre entreprise. Ainsi, ils poursuivent la tradition des bâtisseurs et entrepreneurs qui ont fait du Québec une société moderne ouverte sur le monde.
Récemment, les carrefours jeunesse-emploi ont ajouté un nouveau programme visant à prévenir le décrochage scolaire chez les plus jeunes élèves au secondaire afin d'influencer positivement le cheminement des petits «Samuel» qui détestent l'école.
Carrefour jeunesse-emploi : À ton écoute!
Que tu sois un «Samuel» de 16 ans qui se demande ce qu'il fait assis sur les bancs d'école, que tu sois un «Samuel» de 21 ans qui va de jobine en jobine depuis des années sans jamais être satisfait au travail, que tu sois un «Samuel» de 23 ans qui sort de thérapie et qui souhaite refaire sa vie, que tu sois un «Samuel» de 24 ans qui vient de sortir de l'université et qui souhaite se trouver un emploi en lien avec sa formation, ou que tu sois un «Samuel» de 33 ans qui cherche comment démarrer sa propre entreprise de culture de radis bios, le carrefour jeunesse-emploi est là pour toi!
Sources