13 ans et plus
Mon ado est incapable de conserver un emploi
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Il n’éprouve aucune difficulté à décrocher différents boulots. Malheureusement, il ne les conserve jamais plus de quelques mois. Doit-on s’inquiéter? Comment l’aider?
Quand il a eu 16 ans, Nicolas s'est rapidement dégoté un travail. Pas question pour sa mère de le voir flâner, rentrer tard et dormir jusqu'à 13 h tous les week-ends. Quand elle lui a demandé de trouver un emploi, il s'est exécuté sans même qu'elle ait à insister. Le problème? Il n'est jamais satisfait: il se lasse de ses jobs comme de ses jeux vidéo, et les quitte à la moindre contrariété. Que faire?
«Dans un premier temps, il faut essayer de trouver la source du problème», conseille Nathalie Parent, psychologue et auteure. Pourquoi notre enfant n'arrive-t-il pas à conserver ses emplois? «S'agit-il d'un manque d'intérêt, d'un conflit avec ses collègues ou avec son patron? Vit-il de l'anxiété ou du stress? Le découvrir nous aidera à orienter notre intervention», ajoute la spécialiste.
Un manque d'intérêt ou de motivation
Dans le cas de Nicolas, un manque d'intérêt ou de motivation semble être la cause de son vagabondage professionnel. À l'instar de nombreux jeunes des générations Y et Z, dont un représentant sur deux âgé de moins de 30 ans ne conserve pas ses emplois plus d'un an (selon l'Institut de la statistique du Québec), il recherche probablement le plaisir et beaucoup de flexibilité et de variété dans ses tâches. Selon la psychologue, si on reconnaît notre jeune dans cette description, on risque d'avoir du mal à lui faire comprendre les avantages de préserver un job (se responsabiliser, apprendre à gérer un horaire et un budget, etc.).
La solution? «On choisit nos batailles et on trace clairement nos limites, propose Mme Parent. On laisse notre jeune vivre ses expériences et ses échecs, mais on insiste pour qu'il travaille, qu'il se lève avant 11 h et qu'il nous aide à accomplir certaines tâches dans la maison, par exemple.» On peut également discuter avec lui de ses intérêts et l'amener à se projeter dans l'avenir. L'envie de réaliser un rêve ou d'atteindre certains objectifs pourrait, à moyen ou long terme, l'amener à modifier son attitude.
L'anxiété et le stress
«Un adolescent anxieux pourrait chercher à fuir ce qui l'angoisse et préférer ne pas s'imposer le stress de travailler», soutient Nathalie Parent. On essaiera d'évaluer l'ampleur de son malaise en discutant avec lui. «Si l'anxiété lui pèse et qu'elle est présente dans toutes les sphères de sa vie, on l'encouragera à trouver un boulot adapté à sa condition.» Ainsi, si notre jeune est très timide, on le guidera vers un emploi où il ne sera pas précipité dans un contact immédiat avec la clientèle, par exemple. «Mais si l'anxiété est légère, qu'il arrive à la contrôler malgré certaines difficultés, on l'encouragera à l'affronter. Car plus on fuit, plus ça devient anxiogène», précise la psychologue. Dans tous les cas, on démontrera un grand intérêt pour ses réalisations et on le soutiendra dans ses échecs pour l'aider à prendre confiance en lui et en ses capacités.
Des conflits à répétition
Un jeune qui vit des conflits avec ses collègues ou ses patrons sera plus difficile à motiver. D'autant plus qu'il risque de vivre des conflits à la maison également. «Dans un cas comme celui-ci, le parent ne sera pas nécessairement le mieux placé pour l'aider. On peut tout de même tenter, un jour où on le sentira ouvert à la discussion, de savoir comment il va, comment il vit ces situations», explique Mme Parent. Si notre jeune admet avoir du mal avec l'autorité et les consignes, on peut lui faire miroiter la possibilité de travailler à son compte, de tondre des pelouses, par exemple, en lui rappelant qu'il devra tout de même être à l'écoute de ses clients. Puis on souligne ses bons coups pour rendre ses expériences positives.
4 astuces pour aider notre enfant dans ses premières démarches professionnelles
- Être à son écoute, discuter avec lui de ses intérêts et de ses talents.
- Éviter de le juger ou de lui imposer ce qui nous semble le mieux pour lui.
- Lui proposer notre aide pour faire son CV, remplir les formulaires d'embauche ou le conduire aux différents endroits où il souhaite poser sa candidature. Surtout, ne pas s'imposer et ne pas le faire pour lui!
- L'encourager, lui faire sentir qu'on est derrière lui et qu'on s'intéresse à ce qu'il vit, ses réussites aussi bien que ses échecs.