13 ans et plus
Mon ado a-t-il une bonne réputation 2.0?
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Nos adolescents sont plus que jamais actifs sur internet. Comment les sensibiliser à la nécessité de protéger leur vie privée et les encourager à préserver une bonne réputation numérique?
Selon Thierry Plante, spécialiste en éducation aux médias pour HabiloMédias, un organisme sans but lucratif qui œuvre pour l'éducation aux médias et à la littératie numérique, les jeunes sont de plus en plus conscients de la teneur et de la permanence des informations et des photos qu'ils publient en ligne. «Ils sont prudents et demandent aussi à leurs amis de faire attention à ce qu'ils publient à leur sujet, relate-t-il. Ils veulent avoir le contrôle sur l'information qui circule à leur sujet.»
Toutefois, Thierry Plante constate qu'il reste encore du travail à faire quant à la publication de renseignements personnels sur les sites commerciaux. Selon l'enquête Jeunes Canadiens dans un monde branché, menée par HabiloMédias, la majorité des ados canadiens croient à tort que les sites internet qui ont une politique de protection de la vie privée ne communiqueront pas leurs données personnelles à d'autres. Néanmoins, l'enquête a également révélé que les jeunes dont les parents avaient établi des règles au sujet de la publication de données personnelles étaient moins susceptibles de les mettre en ligne.
Une marque à créer
Selon Thierry Plante, il faut discuter avec nos adolescents de l'importance de laisser une marque positive en ligne puisque, si les jeunes sont à l'affût de ce qui pourrait les embarrasser en ligne, à cet âge certains peuvent juger adéquat de publier un cliché sexy ou une photo sur laquelle ils arborent un doigt d'honneur, un geste qu'il pourrait cependant regretter plus tard. «Les jeunes doivent voir leur réputation comme une marque de commerce qui, comme pour les grandes entreprises, les suivra au fil du temps», fait valoir le spécialiste.
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Une simple recherche en ligne à partir de leur nom et de ses variantes (initiales, surnoms, etc.) permettra à notre ado de prendre connaissance des informations qui circulent à son sujet. Le mal est déjà fait? Il est possible de demander au propriétaire de la page ou du site de retirer l'information ou les photos qui le concernent. Dans le cas de photos ou de vidéos à caractère sexuel, le site AidezMoiSVP.ca du Centre canadien de la protection de l'enfance recèle d'une foule de conseils concrets pour aider les jeunes à les faire retirer.
Respecter la vie privée
Si notre adolescent doit toujours s'interroger sur la nature de ce qu'il publie à son sujet, il en va de même pour ce qu'il partage au sujet des autres. La publication de propos ou de photos qui pourraient embarrasser, nuire ou blesser une autre personne peut également nuire à sa réputation. Dans certains cas, il peut s'agir de cyberintimidation et entraîner des accusations. «Dans les faits, les jeunes ne devraient jamais partager le contenu d'une autre personne sans son consentement, explique Thierry Plante. Pour éviter les faux pas, il faut aider les adolescents à développer leur empathie et à mieux maîtriser leurs émotions afin qu'ils ne publient pas des choses qu'ils pourraient regretter.»
Pour Thierry Plante, rien ne sert de miser sur la peur en faisant référence à des cas vécus extrêmes. Le développement d'une relation de confiance avec notre adolescent est de loin préférable. Ainsi, les chances qu'il vienne nous voir pour parler d'une situation qu'il vit au sujet d'internet seront plus grandes.