Mon ado a mal aux genoux

Assez fréquentes, les douleurs aux genoux dont se plaignent nos adolescents suscitent bien des questions et des inquiétudes. Jetons un peu de lumière sur le sujet.

Les adolescents se plaignent parfois de douleurs aux genoux sans qu'on puisse les attribuer à un événement traumatique (chute, torsion ou faux mouvement, par exemple). Elles apparaissent de façon insidieuse, à l'un des genoux ou aux deux, et elles gagnent en intensité jusqu'à nuire à leurs activités quotidiennes et sportives. Selon Stéphanie Richard, physiothérapeute, il s'agit d'une situation assez fréquente, surtout chez les garçons sportifs.

S'il n'y a pas de traumatisme associé, on peut généralement pointer du doigt une poussée de croissance. «Lors d'une période de croissance, les os poussent parfois plus vite que les muscles. Le déséquilibre musculaire qui en résulte augmente le stress imposé sur l'articulation, comme si le muscle "tirait" sur son insertion osseuse», explique Mme Richard.

Si notre ado est du genre sportif, il importe aussi de se questionner sur la nature, l'intensité et les conditions de ses entraînements. Il se peut qu'il en fasse simplement trop! Les sports causant un stress répétitif sur l'articulation, comme la course, les sauts ou le soccer, sont aussi susceptibles de mener à ce genre de douleur. «Bien des mots existent pour nommer ce syndrome douloureux (syndrome patello-fémoral, Osgood-Schlatter, etc.), mais l'explication la plus simple et la plus commune demeure le déséquilibre musculaire», précise la physiothérapeute.

Lors du premier rendez-vous, le physiothérapeute évalue l'intégrité des structures, la posture et l'alignement des membres inférieurs, ainsi que la souplesse et la force des muscles. Une visite chez le médecin s'avère rarement nécessaire. Elle ne sera encouragée que si l'adolescent présente des symptômes tel qu'un œdème important, une instabilité du genou ou une incapacité à marcher ou à mettre du poids sur sa jambe.

Le traitement consiste habituellement en une période de repos, une modification des activités (par exemple, remplacer la course par la nage) et des exercices personnalisés visant à rétablir l'équilibre de la force et de la souplesse musculaire. On s'assurera aussi de la qualité de l'équipement utilisé, notamment la chaussure.

Mme Richard rappelle que plus on aborde le problème rapidement, plus vite on peut agir et prévenir la récurrence. Dans la très grande majorité des cas, les conseils du physiothérapeute viennent à bout du problème. Bien sûr, si on ne fait pas bien ses devoirs ou si on ne fait pas attention, la douleur risque de revenir ou d'empirer!