0-5 ans

Survivre au terrible two

Survivre au terrible two

  Photographe : Anne Villeneuve

La période des «deux ans », communément appelée la phase du «terrible two », met à rude épreuve la patience des parents. Notre journaliste nous partage son expérience, tout en cherchant des moyens pour ne pas y laisser sa peau.

 

Comme les lochies — ces pertes de sang post-partum —, le terrible two fait partie de ces choses dont on ne m’avait pas prévenue avant de devenir maman. Je l’ai appris sur le tas, avec mon fils.

Est-ce parce qu’à l’époque, on était deux — je suis maintenant séparée —, ou parce que ma deuxième a un sacré caractère, qu’aujourd’hui, en plein dedans pour la seconde fois, je capote ma vie? Une banane coupée en deux alors qu’elle la souhaitait entière, une porte ouverte par son frère alors qu’elle voulait le faire, la fin d’une émission à la télévision... les occasions pour que ma petite chouette se transforme en vache enragée sont nombreuses dans une journée, et on ne se le cachera pas, c’est épuisant! Vanessa, maman d’une fillette de deux ans et demi, le confirme: «On tente d’être compatissants, mais on est parfois simplement fatigués et à bout, on perd patience et on se fâche. C’est une chose qui arrive, mais ça ne règle jamais rien: l’intensité des pleurs ne fait qu’augmenter, et un sentiment de désespoir nous envahit.»

Si on qualifie parfois la période entre 18 mois et 3 ans de première adolescence, ce n’est pas sans raison. En effet, à cette tranche d’âge, l’enfant est en pleine phase de rébellion et d’affirmation. «Comme il est incapable de verbaliser ce qu’il ressent, ses colères, ses frustrations, ses incompréhensions ou sa tristesse se traduisent par des crises», explique Suzanne Vallières, psychologue et auteure de la série Les psy-trucs (Les Éditions de l’Homme, 2013).

La bonne nouvelle? Il s’agit d’une étape absolument normale du développement de l’enfant. La mauvaise? C’est que cette phase met notre santé mentale à rude épreuve! Pour s’en sortir indemne, il faut trouver des trucs. Je vous donne en vrac quelques-uns des miens: faire des chatouilles à ma petite rebelle, m’enfermer pour crier dans les toilettes ou encore me répéter le mantra: «Ceci est temporaire, ceci est temporaire...»

Dans tous les cas, Suzanne Vallières déconseille de punir l’enfant. «À cet âge, il n’y a aucune manipulation de sa part, c’est encore un bébé», dit-elle. La psychologue recommande plutôt de le réconforter ou encore de faire diversion, en lui proposant par exemple de nous aider à accomplir une tâche. D’ailleurs, leur désir d’autonomie à cet âge est si fort que leur donner souvent des choix au quotidien – «tu veux le verre bleu ou le jaune?» — aidera à accélérer cette phase, croit-elle.

On peut aussi se concentrer sur les aspects positifs de cette étape, car il y en a. C’est ce que fait Jacinthe qui, d’ailleurs, n’aime pas l’expression «terrible two», trop péjorative à ses yeux: «Je pense que c’est une belle chose que l’enfant découvre qu’il est aussi une personne à part entière et qu’il peut faire des choix», dit-elle en concédant que les crises sont en effet vraiment déroutantes. À la parution de cet article, mon enfant terrible sera sur le point de fêter ses trois ans... Aurais-je droit à un petit répit avant la phase du fucking four? Pitié, souhaitez-le-moi!

Julia Haurio est la maman d’un garçon de 5 ans et d’une fille de 2 ans et 11 mois.

 

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