0-5 ans
Prédire les problèmes de jeu dès la maternelle
iStockphoto Photographe : iStockphoto
L'équipe de Linda Pagani, chercheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal, a découvert un lien entre l'hyperactivité et l'inattention observées chez des enfants de maternelle et un risque plus élevé de s'adonner à des jeux d'argent dès la fin du primaire, soit vers l'âge de 11 ans.
Des études ont déjà associé l'inattention et l'hyperactivité à la maternelle à plusieurs conséquences à long terme comme la délinquance, la toxicomanie et le décrochage scolaire. Les travaux de Linda Pagani ajoutent la pratique des jeux d'argent à ces conséquences. C'est la première fois que l'impact de ces comportements est démontré chez des enfants aussi jeunes. Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont eu la chance de pouvoir observer des enfants dont la pratique de jeux d'argent s'est révélée d'elle-même l'âge de 11 ans, ce qui constitue le plus jeune échantillon à ce jour.
«Nous savons depuis un certain temps que les personnes qui commencent à jouer à des jeux d'argent pendant leur jeunesse sont plus à risque de connaître de graves problèmes reliés à cette activité à l'âge adulte. Ce fait clinique nous a amenés à nous intéresser de plus près à la pratique de jeux d'argent chez les jeunes», commente la chercheuse, qui publie les résultats de son étude dans la revue Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine de mars 2009.
Un enjeu de santé publique
Linda Pagani voit dans les résultats de ses travaux un important enjeu de santé publique. La petite enfance étant une période critique d'intervention, elle suggère de mettre en place des programmes de formation pour les enseignants afin d'aider ces derniers à intervenir auprès des enfants qui ont des problèmes d'attention et d'hyperactivité.
Sources
Linda S. Pagani, Jeffrey L. Derevensky, Christa Japel. Predicting gambling behavior in sixth grade from kindergarten impulsivity: a tale of developmental continuity, Arch Pediatr Adolesc Med. 2009;163(3):238-43.
La version originale de cet article a été publiée sur Servicevie.