0-5 ans
Mes 10 moments de maman la nuit
Mes 10 moments de maman la nuit
Je ne veux surtout pas décourager les nouvelles mères, mais il me faut être franche: avoir des enfants qui «font leurs nuits» ne signifie pas qu'on pourra désormais dormir sur ses deux oreilles jusqu'au matin.
Même quand ils n'ont plus besoin de boire la nuit, il y a quand même une foule de raisons qui font qu'on est régulièrement debout à 2h, 3h ou 4h du matin. Quand j'ai vu que nos rendez-vous #Maman la nuit sur Facebook avaient un beau succès, je me suis mise à réfléchir à ma vie nocturne de mère.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je trouve que tout est plus intense la nuit. Les beaux moments comme les plus difficiles. Les câlins comme les soudaines envies d'étriper un petit récalcitrant...
Voici les 10 moments qui résument le mieux ma vie de maman la nuit:
1. Enceinte de 6-7 mois, je suis régulièrement réveillée la nuit par un bébé qui fait la bamboula dans mon ventre. Ça ne me dérange pas du tout: j'adore ces moments où on est seules au monde, elle et moi. Je flatte doucement ces bosses où je devine un petit pied ou un petit coude. Le jour, je trouve pénible de traîner ma grosse bedaine, mais la nuit, c'est magique de sentir mon enfant à l'intérieur de moi.
2. Il est 5h, un matin de juin 2009. Je n'ai dormi que quelques heures depuis mon accouchement la veille, mais la fébrilité me tient éveillée. Je prend ma minuscule fille sur moi. Elle dort paisiblement. Par la fenêtre entre une lumière rose de lever de soleil qui fait oublier la laideur de la chambre d'hôpital. Je n'en reviens pas d'être la mère de ce bébé si magnifique. C'est le plus beau moment de ma vie.
3. Je suis devenue un robot activé par pilote automatique. Toutes les trois heures (parfois moins), je me lève, vais prendre le bébé, ouvre le biberon d'une main, le fait chauffer, vérifie la température, m'installe dans la chaise berçante, fais boire ma fille. Être debout à toute heure de la nuit fait maintenant partie de ma vie.
4. Elle a 18 mois, fait ses nuits depuis belle lurette. Mais depuis une semaine, elle se réveille vers 2h et n'arrive pas à se rendormir. Elle n'est pas malade, ne chigne pas. Elle est éveillée, c'est tout. Après avoir essayé 50 façons de la rendormir, je lâche prise. On reste dans le salon, à se bercer ensemble et à chanter des chansons. Après quelques semaines, nos tête-à-têtes nocturnes cessent, comme ils sont venus.
5. Un deuxième bébé est arrivé. L'allaitement ne va pas bien du tout. Chaque tétée est un combat contre la douleur qui dure 90 minutes, et qui revient à toutes les deux heures et demie. Quand mon fils finit par s'endormir, je m'effondre d'épuisement. «Maman!» C'est ma grande qui m'appelle. Je veux pleurer de désespoir. Mais elle est si raisonnable pendant le jour, se faisant répéter sans arrêt que maman ne peut pas s'occuper d'elle parce qu'elle en train d'allaiter... Je me traîne jusqu'à elle. Je dormirai l'année prochaine.
6. 3h30 du matin, à l'Hôpital de Montréal pour enfants. On est là depuis 3 jours, à cause des virus que mon bébé de deux mois a attrapé pendant le temps des Fêtes. Je suis maintenant tellement épuisée que je n'ai pas entendu arriver les trois médecins qui discutent autour du lit. Me voyant lever la tête, l'une d'elle dit: «Madame, nous sommes de l'unité des soins intensifs. Nous évaluons votre fils car il se pourrait qu'il ait besoin de monter à notre service». Transformé en jello par la fatigue et le stress, mon cerveau n'arrive pas à enregistrer la gravité de la situation. Ce n'est que le lendemain matin que je réalise à quel point cette nuit-là était vraiment pire que les autres.
7. «Maman, j'ai besoin d'un nouveau rêve.» Quand elle fait des cauchemars, ma fille veut que je lui invente une histoire pour remplacer les images épeurantes. Je lui raconte alors des fêtes peuplées de princesses, de fées, de licornes et de papillons. Pas besoin d'intrigue: tant que le décor est multicolore, pailleté et rempli de poussière d'étoiles, ça suffit pour faire fuire les monstres.
8. Les petits poumons de mon fils en arrachent avec chaque virus ramené de la garderie. Quand il a trop de mal à respirer, je le fais dormir sur moi, dans notre fidèle chaise berçante. Sommeillant à moitié, je surveille sa respiration tout en échafaudant des plans pour la suite : devra-t-il rester à la maison? Faut-il aller à la clinique? À l'urgence? Ça dure depuis une semaine, devrais-je appeler le pneumologue? À quelle heure ai-je donné la dernière dose de ventolin, déjà?
9. Il a deux ans. Quand il se réveille la nuit, il m'appelle et exige qu'on refasse toute la routine du soir pour se rendormir. Re-gobelet de lait, re-histoire, re-chanson. Je m'exécute du plus vite que je peux: c'est plus rentable que de refuser et provoquer une une crise de nerfs. Une demi-heure plus tard, il m'appelle encore. Il veut que je le change de couche. Une heure plus tard: il veut dormir dans mes bras. Je m'impatiente, le recouche plus vite qu'il l'aurait voulu. Il hurle de frustration. Je me cache dans mon lit, l'oreiller sur la tête, après avoir secoué mon chum: «C'est ton tour là, je suis pu capable!»
10. Depuis que sa soeur va à l'école, j'ai un peu moins de temps pour lui pendant le jour. Alors, il se reprend la nuit. Je suis réveillée par de petits pas sur le plancher qui se dirigent vers moi. Sans un mot, il me tend les bras. Trop fatiguée pour résister, je le prends et le couche au milieu du lit. Il se roule en boule contre moi, et je m'attendris en voyant dans sa petite frimousse les traits du bébé que j'ai si souvent bercé... Puis, il se tortille pour trouver sa position préférée: en transverse, poussant papa et maman sur le bord de leur côté de lit. Et là, songeant avec désespoir au peu d'heures qui restent avant que le cadran sonne, j'ai envie de crier: «Vont-ils un jour me laisser dormir tranquille!»