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La tache mongoloïde

La tache mongoloïde

iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Tache mongoloïde, mongolique, ethnique… drôles de termes pour une marque portée par la majorité des enfants de ce monde, à leur naissance. Mais qu’est-ce exactement?

J'en conviens, la médecine a déjà fait mieux pour trouver le nom d'une caractéristique congénitale. Si les termes n'ont pas l'air politiquement très corrects, ce qu'ils désignent est définitivement bénin. Et bien que les termes «mongolique» ou «mongoloïde» se rapprochent à l'oreille de «mongolien», la tache n'a rien à voir avec la trisomie 21, à laquelle l'évocation du mongolisme se rapporte souvent, dans l'imagerie populaire.

De l'Asie aux Amériques

Cette tache de naissance (ou naevus pigmentaire rien à voir avec les Pygmées) est un petit cadeau que les habitants d'Asie centrale ont légué au génotype humain au cours de l'Histoire. Quelque 90% des bébés asiatiques l'arborent fièrement à la naissance. Mais pas longtemps, car elle disparaît généralement au bout de quelques mois, même si rarement elle se maintient jusqu'à l'âge adulte.

On trouve également la tache mongoloïde chez nombre d'enfants originaires du pourtour méditerranéen et d'Afrique, bien que la peau noire des petits Africains la rende forcément moins visible. Enfin, on la remarque aussi chez les Premières Nations amérindiennes: confirmation de plus que les premiers occupants de l'Amérique sont venus d'Asie via le détroit de Béring.

Tache située dans le dos

La tache mongoloïde apparaît plus rarement chez les petits Caucasiens, les humains à peau blanche originaires de l'Europe. De coloration bleu-vert ou plus rarement bleu-gris, cette tache ressemble à une éclaboussure d'encre. Située quatre fois sur cinq dans le bas du dos, elle semble cachée dans la région du sacrum.

 

Une fois sur quatre, la tache se retrouve dans la région des épaules ou, en fréquences décroissantes, sur le coccyx, sur la face dorsale de la main ou de l'avant-bras, voire, chez 1% des bébés, sur la face dorsale du pied.

À l'occasion, des soignants, des gardiennes ou des éducatrices non avisées confondent la tache mongoloïde avec des hématomes anciens ou des marques potentielles de violence. Or, il n'en est rien: les taches mongoloïdes sont présentes chez n'importe quel bébé dont les ancêtres arboraient un iota de pigmentation.

Le saviez-vous?

Voyez ce proverbe russe, véridique, je vous le garantis: «Grattez le Russe et vous y trouverez le Jaune». La maxime témoigne bien du caractère multiracial des gènes. Ici, c'est l'hérédité mongole des grands blonds moscovites qui est en cause. Pâles et aux traits tirés, ces Russes sont pourtant bien dissemblables des peaux basanées et joufflues des descendants de Gengis Khan et d'Attila. Chef des invasions barbares, Attila était d'origine turco-mongolo-russe. Il ratissait large et engrossait beaucoup. Ce roi des tribus Huns faisait bien du millage avec sa tache.

Les mots interpellent, les taches passent. Il n'y a que les ancêtres qui restent. Nouveau nom proposé pour ce nævus pigmentaire: «tache historique». Ça ferait chic, non?

«One mouse, one world», claironnait Walt Disney. Nous avons ça, et beaucoup d'autres choses en commun!

Sources

 

Chicoine, JF, Germain, P et Lemieux, J. L’enfant adopté dans le monde en quinze chapitres et demi, Montréal, Éditions de l’hôpital Sainte-Justine, 2003.

 

Cordova, Clin Ped , 20(11): 714, 1981.

 

Chicoine, J.F. La santé de l’enfant adopté dans Baril, R. et Chicoine J.F. Abandon, adoption, autres mondes, www.meanomadis.com 2006.

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