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Comment favoriser de saines habitudes de sommeil chez l’enfant?

Comment favoriser de saines habitudes de sommeil chez l’enfant?

Thinkstock Photographe : Thinkstock Auteur : Coup de Pouce

Si certains enfants dorment sans compter les heures, d’autres luttent carrément contre le sommeil sans qu’on arrive à savoir pourquoi. Que les parents qui ne font pas leurs nuits se rassurent, pour chaque problème, il y a plusieurs solutions.

Le sommeil des enfants demeure un sujet sensible et épineux, surtout pour les parents exténués qui peinent à dormir. Malheureusement loin de fonder une science exacte, les techniques pour envoyer nos petits amours dans les bras de Morphée sont aussi nombreuses que disparates...

Coup de pouce a donc interrogé trois spécialistes du sommeil des enfants pour connaître quelques-uns des chemins à emprunter pour accompagner nos tout-petits dans l'acquisition de saines habitudes de sommeil.

La première année: prévenir plutôt que guérir
À quel âge peut-on espérer que bébé fasse ses nuits? Mais, surtout, qu'est-ce que ça veut dire, «faire ses nuits»?

«La majorité des bébés de 9 mois font leurs nuits, c'est-à-dire qu'ils dorment au moins cinq heures consécutives, mais certains y arrivent dès l'âge de 3 mois», précise Dre Evelyn Constantin, pédiatre et directrice associée au laboratoire du sommeil du département de pédiatrie de l'Hôpital de Montréal pour enfants.

Ainsi, bébé est prêt à acquérir une bonne hygiène de sommeil dès l'âge de 3 mois. Pour ce faire, on le couche dans un endroit approprié (pas la poussette, ni la coquille, ni l'auto), dans une ambiance calme (lumière tamisée et bruit réduit au minimum) dès qu'il présente les premiers signes de fatigue (il bâille, se frotte les yeux, devient irritable).

Bien important, on le dépose dans son lit assoupi, mais pas complètement endormi. «Si on couche toujours bébé dans son lit lorsqu'il dort, il finira par croire qu'il a besoin de ses parents pour se rendormir lors de ses réveils nocturnes», explique Sylvie Galarneau, éducatrice spécialisée et auteure de Fais dodo mon trésor.

Déjà à cet âge, le plus important est d'établir une routine de sommeil relaxante et rassurante (lecture, bain, dodo: à la même heure et dans le même ordre). «Le bain doit être la dernière étape avant le dodo. L'eau chaude diminue la température corporelle interne et la tension artérielle, ce qui favorise un état de détente», élabore Evelyne Martello, infirmière clinicienne à la Clinique d'évaluation diagnostique des troubles du sommeil de l'Hôpital Rivière-des-Prairies et auteure du livre Enfin je dors... et mes parents aussi.

Entre 1 an et 3 ans: la valse du coucher
Lors du terrible two, les parents assistent, impuissants, à la transformation de leur petit ange en spécialiste de la confrontation, doublé d'un testeur de limites parentales. La problématique liée au sommeil la plus observée durant cette période est la résistance au coucher avec des protestations verbales et des demandes répétées (pipi, bisou, eau, câlin...), forçant les parents à valser entre la chambre et le corridor pendant de longues minutes chaque soir.

Cette situation est normale et commune. Ce qui peut devenir problématique, par contre, c'est la façon dont les parents répondent à ces demandes, acquiesçant à certaines d'elles un soir et s'y opposant le lendemain, au gré de leur humeur ou de leur horaire.

Nos spécialistes du sommeil insistent: constance et cohérence sont de mise à l'heure du dodo, et ce, afin d'offrir un cadre qui rassure et sécurise.

«À partir d'un an, si un enfant en bonne santé se réveille toujours la nuit en requérant la présence de ses parents pour se rendormir, la meilleure chose à faire est de réduire le temps et l'attention qu'on lui accorde durant ses réveils nocturnes afin qu'il parvienne à s'apaiser et à se rendormir seul», spécifie Dre Constantin.

Les fameuses techniques du 5-10-15 et du retrait progressif avec une chaise sont deux bonnes façons d'y parvenir. La première consiste à laisser passer un laps de temps de plus en plus long avant de retourner dans la chambre pour rassurer brièvement l'enfant. Pour la seconde, on pose une chaise près de son lit et on s'y installe en attendant qu'il s'endorme, tout en l'ignorant. Chaque soir, on s'en éloigne davantage jusqu'à sortir complètement de la pièce.

Dans les deux cas, on réduit les contacts physiques et visuels ainsi que les échanges verbaux avec l'enfant durant la nuit pour lui faire comprendre qu'il doit dormir.

De 3 à 5 ans: le renforcement positif
Les peurs et les cauchemars font leur apparition vers l'âge de 3 ans. Lorsqu'un enfant terrifié nous réclame la nuit, on prend bien sûr le temps de le consoler et de le rassurer, mais sans s'éterniser. Surtout, on ne succombe pas à la tentation de l'amener coucher dans notre lit, ce qui le conforterait dans sa peur d'un danger quelconque.

Avec le caractère des 3 à 5 ans qui s'affirme de plus en plus, il est possible d'orienter nos actions en fonction de leurs traits de personnalité. Par exemple, les plus anxieux aimeront se calmer dans leur lit avec des exercices de visualisation ou de relaxation, les enfants dominants préféreront une minuterie ou un sablier plutôt que leurs parents pour se faire annoncer l'heure du coucher et les plus craintifs gagneront à être guidés dans l'apprivoisement de leurs peurs.

Le renforcement positif fonctionne très bien à cet âge: si l'heure du coucher se déroule bien, on peut promettre à l'enfant une activité signifiante pour le lendemain ou bien lui accorder des «privilèges de grand», comme lui permettre de choisir son pyjama ou son histoire.

«Pour trouver des solutions aux différents troubles de sommeil, on doit focaliser autant sur le positif, comme les forces et les intérêts de l'enfant, que sur la problématique. On ne minimise ni les peurs ni les pleurs, mais on ne les entretient pas non plus», conclut Sylvie Galarneau. Tout ça pour que le dodo des enfants... ne soit plus un cauchemar pour les parents!
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