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Cauchemars et terreurs nocturnes

Cauchemars et terreurs nocturnes

Istockphoto.com Photographe : Istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Pour la deuxième fois depuis une semaine, vous êtes réveillé en pleine nuit par les cris de votre enfant. S'agit-il d'un cauchemar ou d'une terreur nocturne? Puisqu'il s'agit de deux troubles bien distincts, la façon de réagir ne devrait pas être la même. Encore faut-il savoir quoi faire.

Qu'est-ce qu'un cauchemar?
Les cauchemars sont de mauvais rêves qui réveillent l'enfant, lui laissant un sentiment de peur. Ils durent généralement quelques minutes, sont plus fréquents chez les jeunes de 5 à 15 ans, et perturbent environ 5 % des enfants de façon régulière et 20 à 30 % des autres de façon occasionnelle. Les cauchemars surviennent habituellement vers la fin de la nuit ou aux petites heures du matin, pendant la phase de sommeil paradoxal (ou sommeil de rêve). Les cauchemars les plus fréquents chez l'enfant sont peuplés de monstres, de sorcières et de dragons. Un cauchemar peut provoquer chez l'enfant une frayeur intense mais, contrairement aux terreurs nocturnes, il y a peu de manifestations physiques. L'enfant qui est réveillé par un cauchemar retrouve rapidement une conscience normale et peut bien souvent raconter ce mauvais rêve.


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Qu'est-ce qu'une terreur nocturne?
Si les cauchemars effraient les enfants, les terreurs nocturnes risquent aussi d'effrayer les parents. Contrairement aux cauchemars, les terreurs nocturnes surviennent environ deux à trois heures après le coucher, durant le sommeil lent profond. Les terreurs nocturnes prennent l'allure suivante: l'enfant est confus, a l'air terrifié, transpire, s'agite dans tous les sens, crie et a les yeux ouverts. Il est facile de s'y méprendre, mais à la différence d'un cauchemar, l'enfant reste endormi. Il ne vous reconnaît pas et n'a pas conscience de ce qui lui arrive. En général, l'enfant retrouve le sommeil dans les 20 minutes qui suivent et n'a aucun souvenir de l'événement le lendemain matin. Même si elles peuvent paraître effrayantes, les terreurs nocturnes ne sont pas dangereuses en elles-mêmes et sont plus rares que les cauchemars. Elles surviennent le plus souvent chez les enfants de 18 mois à 6 ans (3 %), et touchent surtout les garçons.

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Causes
Dans la plupart des cas, les cauchemars font partie du développement normal de l'enfant et accompagnent ses expériences de vie. Ceux-ci surviennent généralement lorsque l'enfant est stressé ou vit de l'anxiété, ce qui expliquerait pourquoi les cauchemars se produisent plus fréquemment entre l'âge de deux et six ans, période marquée par les expériences nouvelles (entrée à la garderie, à l'école primaire, etc.). Les cauchemars expriment parfois les conflits intérieurs d'un enfant, tels que la jalousie envers un frère ou une soeur, la difficulté à accepter une situation ou la sévérité d'un parent. Enfin, des événements de la vie de tous les jours, comme les monstres d'une histoire ou le fait de voir ses parents se disputer ou d'avoir regardé un film effrayant peuvent suffire à provoquer des cauchemars.

Contrairement aux cauchemars, les terreurs nocturnes seraient héréditaires. Les enfants dont les parents ont vécu ce trouble dans leur jeunesse y seraient plus sujets. Elles peuvent être causées par le stress ou la fièvre, mais les parents remarquent souvent ces incidents lorsque leurs enfants sont extrêmement fatigués. Effectivement, les terreurs nocturnes sont plus fréquentes lorsque l'enfant est privé de sommeil ou que son horaire est perturbé.

Comment réagir?
La façon de réagir diffère selon qu'il s'agisse d'un cauchemar ou d'une terreur nocturne. Lorsqu'un enfant est réveillé par un cauchemar, on va tout de suite le voir afin de le réconforter. On le rassure en lui expliquant que ce n'était qu'un rêve et que rien de tout ça n'était vrai. On lui rappelle que les monstres n'existent pas et on essaie de rire avec lui pour dédramatiser le mauvais rêve. Bref, on console, on apaise et on écoute l'enfant s'il veut raconter ce qu'il vient de vivre. On peut allumer une veilleuse, mais on évite de dormir avec l'enfant pour ne pas créer d'habitude. Enfin, s'il est important de ne pas négliger les peurs de l'enfant, il ne faut pas non plus en être trop perturbé, ce qui aurait pour effet de les aggraver.

Dans le cas des terreurs nocturnes, il est préférable de ne pas réveiller l'enfant. Il faut se rappeler que celui-ci, malgré les apparences, est toujours endormi. On se contente de le veiller et de s'assurer qu'il est en sécurité et qu'il ne risque pas de tomber du lit. On peut lui parler doucement. L'enfant en proie à une terreur nocturne retrouve habituellement de lui-même son sommeil normal dans les 10 à 20 minutes.

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La routine du dodo
La meilleure façon de prévenir, tant les terreurs nocturnes que les cauchemars, réside dans la routine du dodo.

- S'assurer que l'enfant dort suffisamment. Si nécessaire - et si possible -, intégrez une sieste d'après-midi.

- Évitez toute activité stressante au moins deux heures avant le coucher et réduisez le plus possible les événements stressants pour l'enfant au cours de la journée.

- Établissez un horaire régulier de coucher et de réveil.

- Précédez l'heure du coucher d'activités calmantes, comme un bain, un petit massage, de la musique douce ou une histoire. Évidemment, on évite les histoires mettant en vedette les monstres, fantômes et sorcières!

- Évitez la télévision en soirée, puisqu'elle stimule le cerveau et ne favorise pas le sommeil.

Si l'enfant a peur des monstres, on lui montre qu'il n'y en a aucun sous le lit ni dans la garde-robe. On peut aussi utiliser des objets de «rassurance», par exemple, une veilleuse ou un toutou. Dites toujours à l'enfant que vous êtes tout près et que vous veillerez à sa sécurité toute la nuit. Laisser la porte de sa chambre ouverte peut également le rassurer.

Doit-on s'inquiéter?
Les terreurs nocturnes tout comme les cauchemars ne doivent pas être interprétés comme étant quelque chose de grave. Si l'enfant a un problème, à long terme, il sera possible de le remarquer dans d'autres aspects de sa vie. Il ne faut pas oublier que faire un cauchemar de temps en temps est tout à fait normal. C'est la répétition des cauchemars qui peut représenter un problème. Ceux-ci sont plus inquiétants lorsqu'ils sont répétitifs, puisqu'ils reflètent les événements stressants vécus par l'enfant. Pareil pour les terreurs nocturnes, beaucoup d'enfants en vivent occasionnellement dans les premières années de leur vie. Par contre, si les crises sont très fréquentes et durent longtemps, il vaut mieux en parler au pédiatre ou à votre médecin de famille. Dans les deux cas, on consulte si le trouble est majeur et récurrent.

Saviez-vous que...
Lors d'une terreur nocturne, même s'il a les yeux ouverts et qu'il a l'air terrorisé, l'enfant est toujours endormi?

Merci à Evelyne Martello, infirmière clinicienne, responsable de la Clinique du sommeil au Centre de développement du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et auteure de Enfin je dors... et mes parents aussi.

À lire: Notre dossier Sommeil des enfants

Liens:

Organisme Investir dans l'enfance

Santé Ontario

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