Les idées de ma maison
6 éléments pour créer une déco antidéprime
Photographe : Lauren Kolyn
Après les fêtes, lorsque les décorations de Noël sont rangées, le froid, le manque de lumière et les jours qui tardent à rallonger affectent souvent notre moral.
Est-ce que la déco peut être un remède à notre déprime saisonnière? Y a-t-il des façons de créer un environnement qui contribue à notre bien-être? Nous avons creusé la question.
L’INFLUENCE DE NOTRE ENVIRONNEMENT
On s’en doutait: notre lieu de vie a un impact sur notre état psychologique. «Notre habitat est un espace refuge, il est le reflet de notre état intérieur. Lorsqu’on va moins bien, parfois, il devient désordonné, chaotique, et cela peut nous déprimer davantage. Le contraire est aussi vrai», explique Gaëtan Roussy, président de l’Association des psychologues du Québec.
Bien sûr, notre santé mentale est influencée par de nombreux facteurs, dont nos relations humaines, mais le cerveau se construit depuis les débuts de l’humanité en fonction de son environnement. «L’humain se distingue par sa capacité d’adaptation. Il construit et adapte son milieu de vie à sa manière d’être, explique le psychologue. Son habitat devient un lieu où il est moins sollicité, où il n’a pas à faire attention.» Voilà qui explique le plaisir qu’on éprouve à revenir chez soi après un voyage. «La maison nous permet de nous poser, de faire le point, de retrouver notre équilibre.»
Parmi les éléments déco qui ont un effet positif sur l’humeur, M. Roussy mentionne les bougies, qui procurent une petite lumière réconfortante, méditative – les Scandinaves en allument pendant les mois les plus sombres de l’année, même le jour – les livres, la musique, les parfums d’intérieur ainsi que les photos ou les œuvres d’art bien choisies, c’est-à-dire pas trop neutres, pas agressantes ni militantes; on mise sur des images qui nous rappellent des souvenirs agréables ou qui nous font simplement du bien.
© La Shed Architecture
LA LUMIÈRE
Yannick Laurin, architecte associé à La Shed architecture, est convaincu que la luminosité d’un espace agit sur le bien-être. «Notre rythme circadien, qui est en quelque sorte l’horloge interne du corps humain, a besoin de la lumière pour rythmer la journée et nous procurer l’énergie nécessaire à nos activités. Une étude récente effectuée au CHUM a montré que les patients profitant d’une meilleure lumière naturelle ont connu une guérison plus rapide», indique-t-il.
Mais comment faire entrer la lumière chez soi? Il faut maximiser la fenestration et décloisonner les espaces de vie, entre autres choses. «Bien souvent, les gens ont du mal à imaginer les possibilités qui existent pour rendre leur habitation plus lumineuse; c’est là que nous entrons en scène», dit M. Laurin.
En hiver, sous nos latitudes, l’éclairage artificiel joue aussi un rôle très important. L’architecte préconise des sources d’éclairage variées, fournissant surtout de la lumière indirecte, qui est plus diffuse et sans grands contrastes, pour éviter la fatigue visuelle. Il recommande également l’emploi d’ampoules de 2700K, dont la couleur de température est chaleureuse, et l’ajout de gradateurs afin de moduler la lumière selon les moments de la journée et l’atmosphère qu’on désire avoir.
© Lauren Kolyn
LA NATURE
Selon une étude publiée dans le réputé Journal of Environmental Psychology, le fait d’avoir des plantes d’intérieur réduirait l’anxiété et la fatigue. Jacques Gagné, fleuriste chez Fleuriste Abaca, est convaincu de l’effet bénéfique des végétaux sur notre moral. «Ils font entrer la nature dans la maison. Ils nous remettent les pieds sur terre. Tout comme on prend soin de nos animaux de compagnie, il faut s’occuper de nos plantes; cela nous fait nous sentir utiles, et fiers aussi, lorsqu’elles se développent bien», explique-t-il.
On voudrait intégrer des végétaux dans notre maison, mais on n’a pas le pouce vert? M. Gagné nous conseille de faire appel à un professionnel du domaine. Il nous aidera à choisir des plantes faciles à entretenir et bien adaptées aux conditions d’ensoleillement de notre habitat.
En outre, il ne faut pas sous-estimer le bonheur qu’apportera un joli bouquet de fleurs. «Il n’est pas nécessaire d’y mettre le gros prix, et on n’attend pas une occasion spéciale. Les fleurs chassent la grisaille. Elles représentent un petit luxe qui fait plaisir et qui apporte du beau», indique le fleuriste.
© Lauren Kolyn
LES COULEURS, SOURCE DE JOIE
Marie-Chantal Milette, propriétaire de l’agence Kriptonie, offre des formations sur le pouvoir de la couleur depuis dix ans. «Le blanc et le gris, qui ont dominé la déco des vingt dernières années, répondaient à un besoin de réduire notre charge mentale, alors que nous étions de plus en plus sollicités par les écrans, les nouvelles de partout dans le monde, etc. Cette situation n’a pas changé, mais depuis la pandémie, nous nous sommes réapproprié nos espaces de vie et nous sommes désormais prêts à y introduire de nouveau la couleur», se réjouit-elle.
Pour chasser le blues saisonnier, la spécialiste vante le pouvoir du jaune, qui évoque la lumière et fait sourire. «Il favorise l’humour, l’enthousiasme et la spontanéité», précise-t-elle. D’autres teintes ont également un effet positif sur notre humeur. C’est le cas des neutres chaleureux comme le beige, les bleus clairs, qui réduisent l’anxiété, et du vert, qui apaise. «Il ne faut pas avoir peur d’oser la couleur! C’est un moyen tellement accessible pour ajouter de la joie et de la légèreté dans la maison.»
© Lauren Kolyn
PLACE AU DÉSENCOMBREMENT
Il est difficile de s’ouvrir au plaisir et au bien-être lorsque la maison est encombrée. Mylène Houle Morency, organisatrice professionnelle, le constate dans sa pratique: «Beaucoup de gens vivent du stress dès qu’ils entrent chez eux, car ils sont assaillis par le désordre. Au quotidien, ils se cherchent constamment dans le fouillis. Pour cette raison, certaines personnes s’empêchent même d’inviter des gens. Elles sont gênées, elles trouvent que leur maison n’est pas assez belle... Pourtant, la connexion entre les humains est une clé essentielle vers le bonheur.»
Pour vaincre le chaos, l’organisatrice nous suggère d’y aller doucement, en commençant par faire de l’ordre dans les espaces de la maison où l’aspect émotif sera peu sollicité: l’armoire à pharmacie, le tiroir bric-à-brac de la cuisine, etc. L’important est de faire un bon tri dans nos choses. Qu’est-ce qu’on conserve? «Ce qui est utile, ce qu’on aime vraiment et ce dont on a besoin. Désencombrer notre intérieur nous procurera un grand sentiment de satisfaction. On pourra non seulement libérer de l’espace, mais aussi réduire d’au moins 30% le temps passé à faire le ménage», précise Mylène.
© Lauren Kolyn
LES ACCESSOIRES: UNE HISTOIRE D’AMOUR
Pour la designer, autrice et historienne du design Vanessa Sicotte, il ne fait pas de doute que notre intérieur doit représenter un lieu de réconfort. «Étant donné tous les soucis du monde extérieur, les conflits, les guerres, etc., on a besoin de se sentir bien quand on referme la porte de notre lieu de vie.
La question à se poser: “Ma maison est-elle un élément positif dans ma vie?” Si la réponse est oui, tant mieux. Si c’est non, eh bien il est temps de déterminer ce que vous pourriez changer pour y vivre dans le bonheur.»
À cet effet, les accessoires jouent un rôle clé, car ils égaient notre espace et font en sorte qu’on se sent chez nous. Certaines personnes privilégient le minimalisme, d’autres, à l’inverse, l’abondance. «Il n’y a pas de règle de quantité; il faut seulement choisir les éléments qui nous font plaisir ou nous “parlent” de manière positive», considère Vanessa. En général, il s’agira d’un mélange d’objets à valeur sentimentale, d’accessoires douillets et de beaux souvenirs. «On pense notamment aux tissus et aux tapis moelleux, aux produits de bain qui flattent nos sens, aux photos qui nous rappellent le cours de la vie qu’on s’est bâtie», indique la designer.
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