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Comment chasser les indésirables de nos jardins

Comment chasser les indésirables de nos jardins

Auteur : Coup de Pouce

Altises (puces terrestres)

Il s'agit de petits insectes sauteurs, pas plus gros qu'une tête d'épingle, à carapace luisante brune, noire, bleue ou rouge cuivré (parfois avec des rayures jaunes), qui bondissent aussitôt qu'ils sentent un danger. Une infestation sévère peut défolier et affaiblir nos plantes. Des indices de leur présence:

  • de nombreux petits trous ronds dans le nouveau feuillage, qui s'agrandissent à mesure que les feuilles se développent;
  • de nouvelles pousses, jeunes plants et semis rongés ou détruits.

Que faire?

  • On secoue les plants au-dessus d'un contenant rempli d'eau savonneuse pour y faire tomber les altises.
  • On dirige un puissant jet d'eau sur la plante pour les déloger.
  • On les capture à l'aide d'un aspirateur (à piles pour éviter les chocs).
  • On installe des pièges collants près des plantes attaquées.
  • En dernier recours, on applique un insecticide à base de pyrèthre (on choisit un produit sans butoxide de piperonyl ajouté, qui rend le produit très toxique).

Comment prévenir?
  • On pose du paillis au pied des plantes et on garde le sol humide.
  • On plante de la menthe, du thym, de l'hysope, de l'herbe-aux-chats ou du trèfle blanc au pied des plants sensibles.
  • On installe des voiles pour protéger nos plantes avant la sortie des altises (mai).
  • Au printemps, on introduit dans le sol des nématodes entomophages, des vers microscopiques qui tueront les larves des altises (on s'informe à notre jardinerie pour savoir lesquels utiliser). 

Blanc (mildiou poudreux ou oïdium)

Cette maladie causée par un champignon microscopique se développe du milieu de l'été jusqu'à la fin de l'automne. Elle peut ralentir la croissance des végétaux mais est rarement mortelle pour les plants adultes. Des indices de sa présence:

  • des tâches ou une mince pellicule de duvet poudreux blanc ou grisâtre, parfois parsemées de petits points noirs, sur les feuilles, les bourgeons, les fleurs et les fruits;
  • dans les cas graves, les feuilles se gaufrent, sèchent et tombent prématurément, et les fleurs et les fruits sont déformés.

Que faire?

• Si c'est possible, on taille et on élimine les parties infectées (on n'oublie pas de désinfecter nos outils avec de l'alcool à friction après).

• Dès les premiers symptômes, on vaporise sur les plantes infectées une solution à base de bicarbonate de soude (15 à 45 g de bicarbonate de soude et 15 à 45 ml de savon liquide dans 4 L d'eau), qui n'enraye pas le blanc mais ralentit sa progression (on peut aussi l'employer comme moyen préventif si la maladie est récurrente).

Comment prévenir?

• On choisit des cultivars résistants au blanc (on s'informe à la jardinerie ou la pépinière).

• On applique un paillis et on maintient le sol humide.

• Les jours de canicule, on vaporise le feuillage avec de l'eau (tôt le matin, jamais le soir).

• On plante les espèces sensibles dans un endroit ensoleillé et pas trop près les unes des autres. On taille régulièrement les végétaux denses pour laisser passer l'air et la lumière.

 

Chenilles

Il en existe de nombreuses espèces, de tailles et couleurs variées. Elles s'attaquent à nos plantes potagères et ornementales, et à nos arbres et arbustes. Lors d'infestations, des colonies de chenilles peuvent défolier un plant ou un arbre entier et, parfois, le faire mourir. Des indices de leur présence:

  • des cocons de soie sous les feuilles enroulées des plants ou des nids de toile soyeuse dans les branches des arbres;
  • de petites tâches noires sur les feuilles, généralement celles près du sol;
  • des tiges, feuilles ou bourgeons grignotés.

Que faire?

  • On ramasse à la main les masses d'oeufs, les cocons et les chenilles visibles et on les plonge dans l'eau savonneuse pour les détruire.
  • Si on remarque la présence d'un nid, on le décroche et on le détruit (à la nuit tombée quand les chenilles s'y sont réfugiées).
  • On dirige un puissant jet d'eau sur les plantes infestées ou sur les nids pour les déloger.
  • On saupoudre de la terre diatomée (une fine poudre coupante) autour des plants ou sur les branches des végétaux attaqués.
  • Quand les populations sont importantes, on utilise un insecticide biologique à base de BTk (une bactérie qui tue les jeunes chenilles).
  • En dernier recours, on vaporise un insecticide à base de pyrèthre.

Comment prévenir?

  • Si les dommages sont causés par des chenilles de papillons de nuit, on installe des pièges lumineux qui attireront et tueront les adultes.
  • Si les chenilles se trouvent dans les arbres et les arbustes, on place des bandes collantes autour des troncs afin de les piéger.

 

Cochenilles

Il s'agit d'insectes de taille minuscule (souvent difficiles à voir à l'oeil nu), sans ailes ni pattes, semblables à des écailles bombées, des coquillages miniatures ou des disques aplatis gris, roses ou bruns selon l'espèce. Certaines sont recouvertes d'une sécrétion cireuse ressemblant à de la ouate. Elles vivent en groupe, immobiles, sur les plantes, les jeunes rameaux et les troncs d'arbres. En grand nombre, elles peuvent rapidement affaiblir les végétaux. Des indices de leur présence:

  • une substance brune, sucré et collante (miellat) sur les végétaux;
  • un feutrage noirâtre ressemblant à de la suie (fumagine) sur les feuilles et les tiges;
  • la présence de nombreuses fourmis autour du plant;
  • des feuilles ou aiguilles qui flétrissent et chutent prématurément; des fruits qui restent petits et tombent; des rameaux et des branches qui se dessèchent et meurent.

Que faire?

  • Si possible, on se débarrasse du plant infesté (les cochenilles peuvent facilement se répandre à d'autres végétaux); sinon on l'isole.
  • On taille et on jette les parties attaquées. Ensuite, on se lave les mains et on désinfecte nos outils avec de l'alcool à friction.
  • On badigeonne les insectes avec un coton-tige imbibé d'alcool à friction pour les dessécher, ou on les vaporise avec une solution composée d'une partie d'alcool à friction pour sept parties d'eau.
  • Sur les branches et les troncs, on frotte la partie infestée avec une brosse trempée dans de l'eau savonneuse ou de l'alcool à friction pour les déloger; on répète régulièrement l'opération.
  • En dernier recours, on utilise un savon insecticide ou un produit à base de pyrèthre.
  • S'il y a présence de fumagine, on essuie délicatement les parties touchées avec un linge humide.

Comment prévenir?

• On inspecte soigneusement nos plants à l'achat pour ne pas en introduire dans notre jardin (c'est souvent ainsi qu'elles arrivent). 

• Au printemps, on vaporise une huile de dormance sur les plants souvent infestés.

Limaces

Les dommages que causent ces mollusques rampants au corps mou et luisant de couleur grise ou brune sont souvent plus importants sur les jeunes plants que sur les végétaux adultes. Des indices de leur présence:

  • des sillons et traînées de mucus visqueux et de points noirs sur le feuillage et au sol;
  • des feuilles, pétales et fruits grignotés;
  • des semis, des jeunes pousses et des fleurs rongés et détruits; des fruits et tubercules percés de galeries.

Que faire?

  • On installe des pièges près des plantes attaquées: un verre rempli de bière enfoncé dans le sol ou un pot en terre cuite renversé avec quelques feuilles de hosta ou de laitue où elles viendront se cacher le jour.
  • On les ramasse à la main et on les plonge dans un seau d'eau savonneuse ou on les saupoudre de sel.
  • On entoure les plants sensibles d'une substance abrasive qui servira de barrière: coquilles d'oeuf broyées, cendre de bois, sable grossier ou terre diatomée.
  • On installe des bandes de cuivre (d'au moins 5 cm) à la base des plants; les limaces reçoivent un choc à son contact.
  • En dernier recours, on utilise des granules de phosphate de fer; celui-ci tue les limaces lorsque qu'elles l'ingèrent.

Comment prévenir?

  • On dépose un paillis d'aiguilles de pin sous les plantes sensibles; il agira comme barrière.
  • On ramasse les débris végétaux et autres objets pouvant servir d'abri sombre et frais aux limaces pendant la journée.
  • On évite d'arroser le soir.
  • On maintient une bonne distance entre nos plantes et on taille les sujets trop denses de façon que l'air y circule bien.

 

Mildiou

Cette maladie fongique peut se propager rapidement et causer de sévères dommages. Dans les cas graves, les végétaux peuvent se dessécher et mourir. Des indices de sa présence:

  • une poudre blanche et un duvet blanchâtre ou grisâtre sur le dessous des feuilles, puis des brûlures brun foncé qui traversent le feuillage;
  • des feuilles, tiges, fleurs et fruits qui se couvrent de plaques foncées et tombent.

Que faire?

  • Dès les premiers symptômes, on vaporise sur les plantes infectées une solution à base de bicarbonate de soude (voir plus haut, sous Blanc), qu'on peut aussi appliquer comme mesure préventive si la maladie est récurrente.
  • On coupe, on ramasse et on jette les parties infectées; mieux vaut le faire par temps sec pour éviter de propager la maladie. On désinfecte nos outils à l'alcool après.

Comment prévenir?

• On remplace nos plantes trop souvent malades par des cultivars plus résistants au mildiou.

• On plante les espèces sensibles dans un lieu ensoleillé; on applique un bon paillis; on leur donne de l'espace et, lorsqu'elles deviennent trop denses, on les taille pour laisser passer l'air et la lumière.

• On arrose en début de journée, au pied des végétaux en prenant soin de ne pas mouiller le feuillage.

• On ramasse tous les débris près des plantes infectées pour éviter la propagation.

 

Pucerons

Ce sont de minuscules insectes en forme de poires translucides de couleur verte, rose, rouge, bleue, noire ou grise selon l'espèce. On les trouve sous les feuilles, à l'extrémité des branches, sur les jeunes pousses et les boutons floraux des plants, arbustes ou arbres. En cas d'infestation sévère, les plants perdent rapidement leur vitalité et certaines parties peuvent mourir. Des indices de leur présence:

  • une substance brune, sucrée et collante (miellat) sur les végétaux;
  • un feutrage noirâtre ressemblant à de la suie (fumagine) sur les feuilles et les tiges;
  • de nombreuses fourmis autour des végétaux;
  • parfois, selon l'espèce, de petites boules blanches semblables à de la ouate ou des excroissances vertes ou colorées sur les tiges et les feuilles;
  • des feuilles qui jaunissent, s'enroulent, se recroquevillent et tombent prématurément; des bourgeons et fleurs flétris ainsi que des fruits déformés.

Que faire?

  • On passe une main gantée le long des feuilles et des tiges pour faire tomber les pucerons dans un seau rempli d'eau savonneuse.
  • On dirige un fort jet d'eau sur la plante pour les déloger.
  • On taille et on détruit les parties infestées.
  • On installe des pièges collants jaunes près des végétaux attaqués.
  • Si l'infestation persiste, on utilise un savon insecticide.
  • S'il y a présence de fumagine, on essuie délicatement les parties touchées avec un linge humide.

Comment prévenir?

  • On plante des capucines et des pétunias en bordure de nos plates-bandes. Ils attireront la plupart des pucerons, qui seront ainsi plus faciles à localiser et à éliminer.
  • Si les infestations sont fréquentes, on utilise une huile de dormance au printemps.

 

Rouilles

Différentes souches de champignons provoquent la rouille sur diverses plantes, mais les symptômes sont à peu près les mêmes. Les rouilles peuvent être fatales pour les semis et les boutures, mais rarement pour les plantes adultes. Toutefois, en cas d'attaques répétées, la plante risque de s'affaiblir progressivement. Des indices pour repérer la rouille:

  • des pustules ou renflements de couleur orangée sur le dessous des feuilles et sur les tiges;
  • des tumeurs et des masses gélatineuses orangées sur les conifères;
  • des feuilles, aiguilles et rameaux qui brunissent, se dessèchent et tombent prématurément.

Que faire?

  • On taille et on jette les parties infectées (toutefois, on ne manipule jamais la plante lorsqu'elle est humide pour éviter de propager la maladie). On désinfecte nos outils après.
  • Dès les premiers symptômes, on vaporise sur les plantes infectées une solution à base de bicarbonate de soude (voir plus haut, sous Blanc), qu'on peut aussi appliquer comme mesure préventive si la maladie est récurrente.

Comment prévenir?

• On remplace les plants trop souvent infectés par des cultivars plus résistants; une fois un plant touché, la rouille risque de revenir régulièrement, peu importe les mesures déployées.

• On arrose tôt le matin en évitant de mouiller le feuillage.

• On taille nos plants pour améliorer la circulation de l'air et on favorise l'ensoleillement.

 

Tétranyques à deux points (araignées rouges)

Il s'agit d'acariens qui ressemblent à de minuscules araignées, souvent beiges, verts ou jaunes (mais rarement rouges malgré leur nom). Les tétranyques sont quasi invisibles à l'oeil nu. Pour les déceler, on scrute la plante à la loupe ou on place une feuille de papier blanc dessous et on la secoue délicatement pour y faire tomber les tétranyques. En cas d'infestation, les végétaux peuvent dépérir rapidement et mourir. Des indices de leur présence:

  • de fines toiles blanches (comme celles des araignées); on les voit en vaporisant de l'eau sur les parties infestées;
  • des feuilles qui jaunissent, prenant un reflet bronzé ou cuivré, et tombent en grand nombre.

Que faire?

  • On taille et on détruit les parties infestées.
  • On dirige un puissant jet d'eau sur la plante pour les déloger.
  • On vaporise le feuillage avec de l'eau le matin (les tétranyques n'aiment pas l'eau).
  • En dernier recours, on utilise un savon insecticide ou un produit à base de pyrèthre.

Comment prévenir?

• On arrose copieusement en période de sécheresse.

• Les jours de canicule, on asperge légèrement d'eau les parties aériennes des plantes, arbustes et arbres sensibles le matin pour maintenir un bon taux d'humidité.

• En cas d'infestations fréquentes, on utilise une huile de dormance au printemps.

 

Thrips

Il s'agit de minuscules insectes au corps mince et allongé, muni de deux paires d'ailes ressemblant à des plumes de couleur jaune, brune, noire ou blanche. Petits et actifs surtout la nuit, ils sont difficiles à observer. On peut placer une feuille blanche sous la plante tôt le matin et la secouer doucement pour y faire tomber les thrips et mieux les observer à la loupe. En cas d'infestation, les feuilles se rabougrissent et tombent, les boutons floraux n'ouvrent plus, les fruits sont décolorés et la plante s'affaiblit. Des indices de leur présence:

  • de petites tâches noires sur les plantes infestées;
  • des tâches jaunes, puis des stries et rayures argentées ou blanchâtres sur les feuilles et les pétales.

Que faire?

  • On taille et détruit les parties infestées (on désinfecte nos outils après).
  • On dirige un puissant jet d'eau sur la plante pour les déloger.
  • On installe des pièges collants, de préférence bleus, près du feuillage des plantes attaquées.
  • En dernier recours, on utilise un savon insecticide (il faudra répéter l'application régulièrement).

Comment prévenir?

• On appose un paillis et on arrose bien nos plantes.

• Au printemps, on vaporise une huile de dormance sur les plants souvent infestés.

 

Pour en savoir plus

Carnet horticole et botanique du Jardin botanique de Montréal.

Guide complet des pesticides à faible impact et autres solutions naturelles, par Micheline Lévesque, Isabelle Quentin éditeur, 2005, 214 p. 24,95 $.

Les Insectes de nos jardins, par Stéphanie Boucher. Reproduction intégrale du livre  publié en 2006 aux éditions Broquet. 

Solutions écologiques en horticulture pour le contrôle des ravageurs, des mauvaises herbes et des maladies, par Édith Smeesters, Anthony Daniel et Amina Djotni, Broquet, 2005, 198 p., 22,95 $.

 

 

 

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