Jardinage

3 conseils pour arroser de façon plus écologique

3 conseils pour arroser de façon plus écologique

   Photographe : Unsplash | Markus Spiske

La saison du jardinage bat son plein! On est soucieux d’économiser l’eau sans sacrifier la beauté de nos jardins ni la productivité de nos potagers? 

Ces quelques pistes nous permettront de satisfaire et la verdure... et notre conscience!

Faire un potager, c’est un geste écologique. Cela contribue entre autres à diminuer l’utilisation des pesticides ainsi que le transport lié à l’acheminement des fruits et légumes en épicerie. De plus, certains espaces verts peuvent être pensés pour encourager la biodiversité et créer des îlots propices à la pollinisation. «Cela dit, on ne devrait pas avoir à gaspiller de l’eau potable afin de garder ces espaces en vie», affirme l’horticultrice et auteure Mélanie Grégoire.

Il semble qu’au Québec, l’eau nous file entre les doigts... En effet, le Québécois moyen consomme le double de la quantité d’eau qu’utilise son voisin ontarien. «Inutile de se comparer aux Européens, qui emploient nettement moins d’eau que les Américains», soulève Mathieu Laneuville, président-directeur général du Réseau Environnement.

Au cours de l’été, la consommation d’eau atteint des sommets, notamment à cause du remplissage des piscines et de l’arrosage des jardins. «En période d’arrosage, la consommation d’eau potable peut bondir de 50 %», constate Mathieu Laneuville, citant le guide L’économie d’eau potable et les municipalités. Compte tenu du fait que nos habitudes ne répondent pas toujours aux besoins réels de nos espaces verts, des solutions simples et efficaces existent pour réduire le gaspillage d’eau potable.

 

1. Récolter l'eau de pluie

Un potager demande, chaque semaine, une quantité moyenne de 25 litres d’eau par mètre carré. La bonne nouvelle? Les précipitations, en pluie et en neige, comblent jusqu’à 65 % des besoins en eau d’un aménagement naturel. «L’arrosage sert simplement à réduire les écarts entre les précipitations et les besoins en eau des plantes», explique Mathieu Laneuville.

Et toutes les plantes n’ont pas à être arrosées, rappelle Mélanie Grégoire. Si les arbres, les plantations établies depuis longtemps et la pelouse n’ont pas besoin d’arrosage supplémentaire, les fleurs annuelles en pots, le potager, les nouvelles plantations et le gazon ensemencé exigent, quant à eux, une attention particulière. Mais il n’est pas nécessaire de leur donner de l’eau potable, précisent les deux experts.

Les bacs de récupération d’eau de pluie se présentent alors comme une solution ingénieuse. Ces réservoirs, reliés aux gouttières, permettent de collecter une grande quantité d’eau, qu’on peut utiliser tant dans le jardin que dans la maison. D’ailleurs, certaines villes encouragent déjà cette pratique, dont Shawinigan qui a d’ailleurs interdit l’arrosage des terrains à l’eau potable.

Certaines maisons récemment construites sont dotées de réservoirs creusés dans le sol qui recueillent l’eau de la fonte des neiges et des précipitations. Ce type d’installation réduit non seulement notre dépendance à l’eau potable pour l’arrosage des plantes, mais également le rejet d’eau dans les égouts.

 

 

2. Arroser intelligemment

«On donne souvent plus d’eau à nos plantes que ce dont elles ont réellement besoin», affirme Mathieu Laneuville. On veille donc à arroser moins... et à choisir le meilleur moment pour le faire, soit le matin, le soir ou même la nuit, l’idée étant d’éviter les heures de grandes chaleurs. Mélanie Grégoire précise: «Le moment optimal pour arroser son jardin, c’est très tôt le matin, parce qu’on nourrit notre plante quand elle en a besoin, au moment où elle commence sa journée. Un peu comme nous pour le déjeuner.»

On évite d’arroser les feuilles. «C'est inutile... Pire, ça les expose à des maladies», soulève l’horticultrice. On privilégie donc un arrosage des racines par un système de goutte à goutte, afin de limiter la consommation d’eau tout en optimisant l’irrigation. Il s’agit d’un tuyau perforé qu’on installe à la base de la végétation et qui laisse s’égoutter l’eau doucement.

«Il est révolu, et ce, depuis belle lurette, le temps où l’on recourait à un arrosoir oscillant pour le potager, ajoute Mathieu Laneuville. Cette méthode envoie de l’eau partout. Ça ne sert à rien et ça gaspille.» Quant au fameux arrosoir en forme d’arc, il se révèle tout aussi inefficace: environ 60 % de l’eau versée s’évapore dans l’atmosphère avant d’être absorbée par les plantes, révèle le spécialiste. Il rappelle également qu’il suffit d’une tête de gicleur mal placée ou abîmée pour que de grands volumes d’eau surgissent ailleurs qu’à l’endroit désiré.

 

 

3. Abandonner le rêve de la pelouse parfaite

Une astuce pour prendre soin du gazon? On le tond plus souvent, en lui laissant une certaine longueur plutôt que de le raser. On conserve ainsi l’humidité, ce qui est très utile lorsque les températures montent, note Mathieu Laneuville, qui incite également les propriétaires de pelouse à pratiquer l’herbicyclage. «Au lieu de mettre les déchets de tonte dans un sac, on peut simplement les disperser sur le terrain, pour enrichir le sol.» Il faut savoir qu’un gazon jaune n’est pas mort, il est simplement en dormance!

 

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© Unsplash | Ochir-Erdene Oyunmedeg

 
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Une configuration intelligente

Une façon de se servir de l’eau de pluie passe par la configuration du jardin. On s’assure notamment que l’inclinaison des portions asphaltées, donc imperméables, est propice à l’écoulement de l’eau vers les parcelles qui ont besoin d’être abreuvées.

 

L’ajout de compost à la terre lors de la plantation

Cette matière organique ne fait pas qu’enrichir la terre, elle la rend aussi plus fertile. En effet, un sol riche en matière organique retient plus efficacement l’eau, ce qui permet de maintenir une humidité adéquate au niveau des racines, et donc une croissance saine des plantes.

 

Du paillis ou du bois raméal fragmenté (copeaux de feuillus)

C’est particulièrement important pour le potager: ajouter l’une ou l’autre de ces matières permet de maintenir l’humidité au niveau des racines et de réduire l’évaporation, tout comme le fait le compost.

 

Des plantes indigènes

Le choix des plantes peut également avoir un impact sur notre petit éco- système. On privilégie des espèces indigènes, car elles sont déjà adaptées à notre milieu. Elles sont donc naturellement aptes à vivre dans nos conditions climatiques, ce qui facilite leur croissance. Toutefois, ça ne veut pas dire qu’on doive renoncer aux plantes exotiques qui nous font envie. «Que ce soit en matière de fleurs ou de légumes, on vise l’équilibre et la diversité», précise Mélanie Grégoire.

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