Entretien

À l’abri des cambrioleurs

À l’abri des cambrioleurs

Auteur : Coup de Pouce

Cambriolage: sécuriser la maison

On ne pourra jamais rendre la maison parfaitement résistante à toute intrusion. Cependant, en donnant des indices qu'on est proactive en matière de sécurité, on arrive généralement à décourager un éventuel cambrioleur de s'y attaquer.

1. On choisit des portes robustes. On pense à la porte d'entrée principale, bien sûr, mais on n'oublie pas celles qui donnent sur le garage, le solarium et le sous-sol. Toutes devraient être conçues pour usage extérieur et pouvoir résister aux effractions.

2. On installe de bonnes serrures. On évite les poignées avec pêne à ressort (comme nos poignées intérieures), peu résistantes: il suffit d'un coup de marteau sur la poignée pour ouvrir la porte. On se procure une serrure à pêne dormant horizontal qui s'introduit d'au moins 2,5 cm dans le cadre de porte: on complique ainsi la tâche au voleur qui tenterait de dégager le pêne (par exemple en écartant le montant avec une barre d'acier). On trouve de tels modèles à partir de 30$ à 50$ en quincaillerie. Pour s'offrir la meilleure protection, on va vers un modèle à clé contrôlée: la serrure est incrochetable et on ne peut faire une copie de la clé que chez le serrurier qui l'a vendue, sur présentation d'une fiche de contrôle (entre 200$ et 250$). Encore une fois, on ne limite pas nos efforts à la porte principale: toutes les serrures des portes donnant sur l'extérieur doivent être à l'épreuve des effractions.

3. On remplace la gâche. C'est la pièce de métal qui accueille le pêne dans le cadre de porte. Par défaut, il s'agit d'un simple rectangle avec un trou pour le pêne, retenu sur le cadre de bois avec de petites vis: l'assemblage est peu résistant et il suffit d'un coup d'épaule pour enfoncer la porte. Une gâche solide ne coûte qu'une dizaine de dollars et accueille des vis plus longues, qui dépassent le cadre de porte et vont se fixer jusque dans le montant. Encore plus solides, certains modèles sont munis d'un boîtier métallique qui accueille le pêne.

4. On sécurise la porte patio. Dans certains cas, il est assez facile pour un voleur qui sait y faire de soulever une des portes-fenêtres de l'extérieur ou même de les écarter à la jonction pour atteindre le mécanisme de verrouillage. Une première opération peu coûteuse consiste à coucher un bâton de bois dans la glissière pour bloquer l'ouverture. Pour plus de sécurité, on peut installer un verrou auxiliaire conçu pour retenir la porte coulissante dans le montant.

5. On protège les fenêtres du sous-sol. Facilement accessibles, elles sont une cible de choix pour s'introduire chez nous. On n'oublie jamais de les verrouiller et, comme pour la porte patio, on peut ajouter un bout de bois pour bloquer l'ouverture des fenêtres coulissantes. Pour une meilleure protection, on grillage les fenêtres. S'il y a une chambre au sous-sol, la grille doit être facile à retirer de l'intérieur pour qu'on puisse sortir en cas d'incendie.

6. On évalue l'intérêt d'un système d'alarme. Il n'empêche pas les voleurs d'entrer, mais ajoute à l'effet dissuasif. On doit toutefois prévoir des frais mensuels (en partie compensés par une baisse de nos assurances). De plus, même si les systèmes se sont perfectionnés, le taux de fausses alarmes demeure effarant (95% à Montréal, d'après des chiffres obtenus par La Presse en 2010). Plusieurs municipalités imposent une amende aux propriétaires à partir de la deuxième alarme non fondée. Alors, est-ce pour nous? Dans une série d'articles sur la sécurité à domicile publiée conjointement par la Gendarmerie royale du Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement, on recommande un système d'alarme seulement si notre maison est isolée, si on possède des objets irremplaçables, si on s'absente fréquemment pour de longues périodes... ou si c'est essentiel pour notre tranquillité d'esprit!  

Cambriolage: un terrain rebutant

Du verre pilé, un chien méchant, des pièges? On n'ira pas jusque-là! Il y a des manières très simples de rendre notre extérieur rebutant pour les personnes mal intentionnées, tout en restant accueillant et sécuritaire pour nous et nos proches.

1. On clôture le terrain. Un intrus y pensera à deux fois avant de s'aventurer chez nous, considérant que sa fuite sera plus compliquée s'il est surpris. On doit toutefois éviter une clôture qui bloque complètement la vue (haie compacte, palissade de bois): elle permettrait aux voleurs de s'affairer en toute tranquillité. La clôture à mailles de chaîne est un bon choix abordable. Pour un plus beau coup d'oeil, on préfère le fer ornemental ou l'aluminium.

2. On éclaire. Les cambrioleurs profitent souvent de l'obscurité pour s'aventurer chez nous. On s'assure donc d'éclairer toutes les zones qui permettent d'arriver jusqu'à la maison ou de s'y introduire sans être vu. Pour éviter que le terrain ne soit exagérément éclairé en permanence, on peut opter pour des projecteurs à détecteur de mouvement. On s'assure aussi que notre numéro de porte est bien éclairé et visible de la rue: un passant pourra avertir la police s'il aperçoit un rôdeur.

3. On dégage la vue. En planifiant notre aménagement paysager, on tente de faire le meilleur compromis: on veut préserver notre intimité tout en évitant de créer des cachettes qu'apprécieront les voleurs. On entretient nos végétaux et on élague les haies, buissons ou autres végétaux qui nuisent à la visibilité.

4. On prend soin de la maison et du terrain. Les signes de délabrement sont des indices qu'on néglige l'entretien de la maison et donc qu'on n'a probablement pas pris la peine de la sécuriser... En outre, des matériaux vieillissants sont plus vulnérables et peuvent céder à une tentative d'entrée par effraction. Alors, on nettoie, on répare et on donne un coup de pinceau lorsque nécessaire!

Cambriolage: un comportement préventif

Pour prévenir un cambriolage, on doit aller au-delà de la protection matérielle: nos comportements aussi feront la différence.

1. On apprend à connaître nos voisins. Les rôdeurs préfèrent les quartiers affairés où personne ne se parle: ils risquent moins d'y être repérés que dans une communauté tissée serré. On crée donc des liens avec les voisins. Et, si on remarque des activités suspectes dans le quartier, on en parle: tous seront plus vigilants.

2. On met nos articles précieux à l'abri des regards. Un écran de télé géant visible de la rue envoie le signal qu'on a des possessions qui valent le coup. On place le matériel et les articles de valeur (électronique, informatique, bijoux) dans un angle où on ne pourra pas les apercevoir à partir d'une porte ou d'une fenêtre.

3. On évite d'associer notre nom à notre adresse. Une belle affiche «Bienvenue chez les...», c'est accueillant, mais ça donne de précieuses informations à un voleur, qui peut associer notre nom à l'adresse et téléphoner pour vérifier s'il y a quelqu'un! À savoir: les Pages Jaunes sur le Web offrent maintenant un service de «recherche inversée de personnes par adresse» qui permet à quiconque d'obtenir le nom et le numéro de téléphone associés en tapant notre adresse. Si on souhaite être retirée de cette liste, on doit en faire la demande auprès de notre fournisseur de service téléphonique.

4. On verrouille systématiquement. Les cambrioleurs profitent parfois du fait qu'on jardine ou qu'on reçoit à l'arrière pour s'introduire par devant. Mieux vaut verrouiller la porte, même quand on y est.

Cambriolage: juste avant notre départ

En posant quelques actions simples, on donnera l'impression que la maison continue d'être habitée pendant qu'on se prélasse au loin.

1. On allume la radio. On syntonise un poste où se succèdent les lignes ouvertes. C'est un geste tout simple qui peut faire la différence si un curieux approche de la maison!

2. On installe des minuteries. Les minuteries à brancher dans les prises sont peu coûteuses (une dizaine de dollars) et permettent de gérer les appareils et lampes qu'on y branche normalement. On privilégie un modèle à plusieurs cycles, qui pourra allumer et éteindre plusieurs fois dans la même journée pour simuler un train de vie normal. Si on s'absente souvent pour de longs week-ends, il peut valoir la peine de remplacer certains interrupteurs par des minuteries capables de gérer nos luminaires fixes et encastrés (environ 30$).

3. On limite les accumulations. Journaux, circulaires, courrier... Tout ce qui s'accumule anormalement devant la porte donne des indices qu'on est partie. On pense donc à interrompre notre abonnement au journal et on demande à un voisin de ramasser le courrier.

4. On passe le relais. Des fleurs négligées, le bac à ordures qui reste sagement rangé, une pelouse trop longue ou, en hiver, une entrée non déblayée sont des indices d'une absence prolongée. Mieux vaut demander à un voisin de se charger des travaux minimaux. À charge de revanche, bien sûr!

5. On est discrète dans les réseaux sociaux. Si on a envie de clamer notre bonheur de partir deux semaines à Bora Bora, on va prendre un café pour en jaser avec une bonne copine... Mais on se retient de le faire sur Facebook, Twitter, notre blogue ou autre! Mauvaise idée, aussi, d'enregistrer un message d'absence sur notre répondeur.

À quoi pense un cambrioleur?

Qu'est-ce qui décide un cambrioleur à s'introduire chez nous plutôt que chez le voisin? Si on devait imaginer une courte liste des signes de vulnérabilité qu'il surveille, voici à quoi elle pourrait ressembler.

  • Est-il facile d'entrer sans me faire remarquer des voisins et des passants?
  • Suis-je absolument sûr que la maison est vide? que personne n'est sur le point d'arriver?
  • Les portes sont-elles déverrouillées ou faciles à défoncer?
  • Ai-je la certitude de trouver facilement des objets de valeur à l'intérieur?
  • Vais-je pouvoir ressortir et filer sans trop de mal?

 

Plus les signes sont rassurants pour lui, plus il sera tenté de passer à l'acte. À l'inverse, s'il a la moindre inquiétude, il choisira une cible plus facile.

Burinage: efficace ou non?

On considère généralement qu'il a un effet dissuasif, mais est-ce le cas? Une des rares études sur le sujet a été menée au pays de Galles: 70% des ménages ont adhéré à un projet de marquage des objets associé à une campagne publicitaire. On a remarqué une baisse de la criminalité (de 5,1% à 3%), mais aucun objet n'a été rapporté à son propriétaire. Dans un rapport du Centre international pour la prévention de la criminalité, on estime que le burinage prévient plus le recel (la revente des objets) que le vol en tant que tel.

Pour aller plus loin

Série de feuillets Gare au crime conçus par la SCHL et la GRC.

 

À LIRE: Notre maison est-elle sécuritaire?

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