Vacances et voyage
Voyage: consulter un médecin avant de partir
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La docteure Dominique Tessier, directrice nationale des cliniques santé voyage de Medisys et experte des questions de santé et de voyage touchant les femmes, s'est entretenue avec ServiceVie afin de conseiller les globe-trotters au féminin.
Prendre son cycle menstruel en main
Les deux situations fréquemment observées chez ses patientes sont celle où les femmes font de longs voyages pour fournir de l'aide humanitaire ou pour vivre une expérience de long trek et celle où elles doivent régulièrement se déplacer de ville en ville pour affaires ou parce qu'elles ont un conjoint qui habite à l'extérieur du pays. Ces nouvelles réalités peuvent entraîner un dérèglement du cycle menstruel. «On remarque souvent qu'il y a un retard dans les règles, des irrégularités, des hémorragies, de l'inconfort et des désagréments liés aux menstruations surtout dans les pays chauds où il peut faire jusqu'à 40°C», explique la docteure Tessier.
La pilule contraceptive
La spécialiste en santé du voyage conseille aux femmes qui prennent la pilule contraceptive de consulter leur médecin de deux à trois mois avant leur départ afin de discuter des possibilités pour allonger leur cycle menstruel. «Habituellement, les femmes ont un cycle de 21-7, mais elles peuvent aisément le prolonger à 84-7. Cela représente un avantage pour toutes celles qui sont très incommodées par les menstruations», précise la docteure Tessier.
D'un point de vue médical ou physiologique, l'arrêt de la pilule contraceptive pendant sept jours n'est pas obligatoire. La prise de l'anovulant monophasique peut donc être ajustée et déplacée en vue de s'adapter au séjour. L'option de prolongement du cycle est adéquate pour les femmes qui peuvent planifier à l'avance la date de leur départ et la durée de leur voyage. La docteure Tessier suggère à celles qui souhaitent allonger leur cycle de le faire au début de celui-ci, c'est-à-dire après les menstruations, afin de limiter les risques de saignements dans les jours suivants.
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Des solutions pour la femme d'affaires
Aux femmes d'affaires, dont les voyages sont souvent impromptus, de courte durée et soumis aux aléas du décalage horaire, la docteure Tessier recommande d'ajuster la prise de l'anovulant à l'heure du pays d'accueil. «Peu importe les conditions, il est important de prendre sa pilule à la même heure tous les jours. Pas seulement pour l'efficacité, mais aussi pour éviter des pertes sanguines irrégulières. Aujourd'hui, les hormones de la pilule contraceptive sont en faibles doses. Ça réduit les effets secondaires, mais ça rend la femme plus sensible aux saignements si elle n'est pas assidue quant à sa prise orale», souligne-t-elle.
Consciente que, selon les destinations, le décalage horaire peut être très difficile à gérer et que les risques d'oubli sont accrus, la docteure Tessier propose des solutions de rechange pour que les femmes ne soient pas confrontées à des problèmes liés à leur cycle menstruel qui entraîneraient une grossesse non désirée. Elle renseigne les patientes sur l'injection aux trois mois du Depo-Provera ou sur l'anneau vaginal, qui libère des hormones à intervalles fixes.
Les troubles féminins à l'étranger
Quelles que soient la destination et la durée du voyage, toutes les femmes qui vont à l'étranger devraient idéalement consulter un médecin avant leur départ. En voyage, les conditions d'hygiène ne sont pas les mêmes. «Les longues heures en train, les toilettes malpropres et la chaleur peuvent entraîner des malaises comme la diarrhée, une vaginite, un feu sauvage ou une infection urinaire», affirme la docteure Tessier. C'est pourquoi avant de départ, elle peut prescrire aux patientes qu'elle rencontre à sa clinique des antibiotiques contre ces maux. «La femme qui a le médicament sur elle peut alors guérir sans devoir trouver une clinique et un médecin sur place. Le malaise est donc moins pénible à vivre», rassure-t-elle.
La vaccination selon les destinations
À l'exception de ceux qui visent à protéger les populations des pays visités, comme celui contre la fièvre jaune en Amérique de Sud et en Afrique, aucun vaccin n'est obligatoire. «Les vaccins qui visent à se protéger soi-même ne sont pas une obligation, mais bien une recommandation», spécifie la docteure Tessier. Elle suggère notamment aux femmes de se faire vacciner contre l'hépatite A «parce que même si on prend toutes les précautions possibles, on n'est pas à l'abri de cette maladie».
La médecin fournit aussi de l'information à ses patientes sur le virus du papillome humain (VPH) et l'hépatite B. «En voyage, la possibilité d'avoir une relation sexuelle imprévue augmente. Bien que la protection soit suggérée et encouragée, il y a quand même des femmes qui ont des rapports à risque, d'où l'importance de la vaccination», insiste-t-elle.
Assurer sa sécurité en voyage
Dans sa section Voyager au féminin, le site gouvernemental Voyage.gc.ca met à la disposition des voyageuses de l'information sur les risques encourus selon les destinations. Le site fournit aussi des renseignements sur les coutumes du pays afin d'éviter les impairs et de voyager en toute sécurité.
Pour finir, la docteure Tessier, qui a elle-même une grande expérience en tant que voyageuse, conseille aux femmes, dès leur arrivée dans un nouveau pays, de programmer le numéro d'urgence national ainsi que celui du concierge de l'hôtel. «Il est essentiel d'être en mesure de joindre quelqu'un rapidement afin de ne pas être prise au dépourvu dans toute situation», conclut-elle.
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Écoutez cet extrait d'entrevue sur les façons et les raisons de réduire la fréquence des menstruations.