Vacances et voyage
Magnifique Vaux le vicomte
Au moins, on a pas eu à se tartiner de crème solaire. Au lever, le ciel oscille entre le «gris Dumbo» et le «gris Chef Rémy». Mon sac à dos suinte toujours après notre longue journée sous la pluie à Disneyland. Impossible de réveiller ma princesse, même en scandant : «Hou-hou! Aujourd’hui, on s’en va voir un VRAI château!»… Je la tire du lit à la dernière seconde. Du moins, c’est ce que je crois à ce moment. En réalité, c’est plutôt la 3600
e.… trop tard. «Il passe toutes les dix minutes environ aujourd’hui», me répond la préposée du RER quand je lui demande à quelle fréquence arrivent les trains. Nous attendons…. … attendons…. … attendons. Je commence à me résigner : nous serons en retard. Une bonne de trentraine de minutes après notre arrivée sur le quai, j'aperçois les phares du train. La pluie tombe. Il vente à écorner Clarabelle. Maya somnole dans sa poussette. À la Gare de Lyon, où nous devons effectuer un transfert, je me rappelle une chose que ma mémoire efface systématiquement séjour parisien après séjour parisien : le mot «efficacité» n’a pas la même définition en France qu’en Amérique du Nord. Le dimanche, alors que tout est fermé, trouver quelqu’un qui connaît la «vraie» réponse à une question relève de l’exploit. Je croise une bonne dizaine de touristes qui errent dans la gare, comme nous, à la recherche d'une personne fiable pouvant leur indiquer CLAIREMENT comment se rendre à un point B. Après avoir tourné en rond pendant 100 ans pour trouver un guichet automatique (ou «distributeur», si vous parlez
frenchy), je réalise que j’ai loupé le second train pouvant nous emmener à
Vaux le vicomte. Quatre vingt euros (ouch!) et une heure plus tard, un taxi nous dépose devant le château. Nos mâchoires tombent à tour de rôle. «Wow!» «Re-wow!» Nous oublions presque les péripéties de la matinée.
Maya ne le sait pas (il faut bien garder quelques surprise!), mais elle prendra part à une visite costumée . Tous les dimanches de l’été, deux fois par jours, une quinzaine d’enfants âgés entre 4 et 11 ans découvrent les lieux en compagnie d’une comédienne qui raconte le quotidien des bambins du 17
e siècle. Première étape : la «salle magique». Un sourire se dessine sur le visage de ma fille au moment où la guide lui enfile une jolie robe rose.
En moins de deux, toutes les fillettes sont transformées en princesses et les petits garçons, en mousquetaires. Il faut ensuite apprendre à se déplacer dans les escaliers avec de pareilles tenues. Maya sourit toujours, mais je vois bien qu’elle lutte pour garder les yeux ouvert. Décalage horaire? Contrecoup de l'intense journée passée à Disneyland? Chose certaine, une sieste lui ferait le plus grand bien. «Dès sa naissance, l’enfant est confié à une dame qu’appelle une nourrice, débute la comédienne. Elle s’occupe de lui jusqu’à l’âge de deux ou trois ans. Souvent, elle habite à la campagne, alors il est emmené là-bas...» Pendant que ma fille semble sur le point de tomber endormie, moi, je bois littéralement les paroles de la conteuse. Nous nous écartons du groupe pour aller découvrir le reste du château. Maya retrouve son énergie lors de la visite du premier jardin dessiné par André le Nôtre, plus célèbre paysagiste de France (conduire la voiturette de golf – accompagnée, bien sûr – n’a certainement pas nuit à son regain).
Plus tard, la pluie se remettra à tomber, nous égarerons l’imperméable de ma princesse dans les sentiers, je perdrai nos tickets de RER (et les retrouverai après avoir franchi le tourniquet) et je réaliserai que j’ai oublié la carte qui nous permet d’accéder à notre chambre. Mais pour le moment, nous profitons des quelques minutes de soleil pour immortaliser notre passage dans ce lieu de rêve. Je me promets de revenir un jour pour la visite du château
aux chandelles… et le bar à champagne. ;-) P.S.: L'obligation de nous «crémer» de la tête aux pieds est bien l'une des rares choses que je déteste de l'été.
Pratico-pratique : • Les visites costumées ont été officiellement ajoutées au programme depuis ce printemps. Elles ont lieu tous les dimanches, à 11h et 14h. • Mon constat : bien que la comédienne tente d’adapter son discours à tous les âges et arrive à capter l'attention des tout-petits, il est difficile de plaire à tous. Je suis persuadée qu’avec trois ou quatre ans de plus, Maya aurait eu le même enthousiasme que les grands du groupe. À mon (humble) avis, les enfants âgés de plus de six ans apprécient davantage ce genre de contenu. À quatre ans, la notion «d’époques» et de «siècles» est encore très floue. • Vous souhaitez vous rendre à Vaux le vicomte sans faire la visite costumée? «Nous suggérons aux gens de consacrer une journée à la visite du château», me dit Muirgen Rio, chargée de promotion. • À l'arrivée, des cahiers d’activités sont remis aux enfants selon leur âge, afin qu’ils puissent résoudre des énigmes en cours de visite. •
L’histoire de Vaux le vicomte est fascinante. Il faut d’abord s’attarder au destin tragique du jeune parlementaire Nicolas Fouquet, qui commande l’érection du château tel qu’on le connaît en 1641 (il a alors 26 ans). Malgré sa dévotion envers le roi, Louis XIV le fait jeter en prison pour des motifs douteux (pour l’anecdote, c’est D’Artagnan qui vient l’arrêter). L’endroit est aussi très lié aux artistes de l’époque. Molière, Jean de la Fontaine et Charles Le Brun font partie des protégés de Fouquet. • Vaux le vicomte est privé et appartient à la même famille depuis 1875. • De nombreux événements se déroulent dans ce décor féérique au cours de l'année. En septembre 2011, le spectacle
Au temps des mousquetaires sera notamment présenté. À Pâques, 35 000 œufs sont cachés dans le jardin pour la chasse,et à Noël, des sapins sont disposés un peu partout sur le site. • La visite aux chandelles a lieu tous les samedis soirs à la tombée de la nuit jusqu'au 8 octobre. Deux fois par mois, des feux d'artifice sont également tirés. • Plusieurs films ont été tourné à Vaux le vicomte. Deux exemples:
L’homme au masque de fer, mettant en vedette Leonardo Di Caprio, et
Marie Antoinette, avec Kirsten Dunst. • Si vous souhaitez faire la visite costumée du dimanche, je vous conseille fortement de vous y rendre en voiture (pour que moi, qui les ai en aversion, vous recommande ce moyen de transport, il faut vraiment qu'il s’impose!). Si vous choisissez de vous y rendre en RER, partez tôt. Très tôt. (C'est dimanche!). La navette touristique
Chateaûxbus 2011 vous permet aussi de vous rendre à Vaux le vicomte, mais ses horaires ne concordent pas avec ceux des visites costumées. • Il est aussi possible de prendre part à des visites combinant Vaux le vicomte à une autre attraction avec
Cityrama. Par exemple, vous devrez débourser 49 euros pour Vaux le vicomte et Fontainebleau et le bus ira vous cueillir à votre hôtel parisien. • C’est à Vaux le vicomte que se sont mariés Eva Longoria et Tony Parker (ben quoi).
Ce voyage est rendu possible grâce à la collaboration d’
Atout France,
d’
Air Canada et de Pierre et vacances
. Merci particulier à Muirgen Rio pour son accueil chaleureux au château Vaux le vicomte. Pour des informations supplémentaires sur Paris et les environs, consultez le site de Tourisme Paris Île de France.
Les épisodes précédents: Des manèges, encore des manèges, toujours des manèges!
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Cap sur Paris!
et
Le plus beau terrain de jeux
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