Partys et évènements
Jasette et plaisirs, prise 2!
Francesca Sicuro, psychologue, a démystifié les relations de couple avec finesse
Avec ses quelque 300 invités, l'événement Jasette et plaisirs, qui s'est tenu le 11 novembre au Centre des sciences de Montréal, a eu la cote auprès des adeptes de Coup de pouce. Une belle soirée où l'ambiance conviviale donnait l'impression que des centaines d'amies s'étaient retrouvées pour faire la fête!
Pas seulement pour faire la fête, mais également pour venir écouter Nicole Bordeleau, Francesca Sicuro et Manon Lavoie, les trois conférencières qui ont animé la soirée avec talent, relevant le défi de capter l'attention et l'intérêt des participantes.
On en a d'ailleurs profité pour poser quelques questions aux trois spécialistes à propos du stress au travail, de l'importance du couple et sur la façon d'intégrer la créativité dans notre vie de tous les jours.
Le couple: en faire une priorité - entrevue avec Francesca Sicuro
Quelle place tient notre couple dans notre vie? Doit-on en faire une priorité? On a posé la question à la psychologue Francesco Sicuro.
Prise entre le boulot, les enfants, les amis, les cours du soir, les séances de gym..., on en arrive parfois (souvent?) à négliger notre vie de couple, le plus souvent sans en avoir conscience. Un «oubli» qui malheureusement peut entraîner de fâcheuses conséquences. «Il est rare qu'on va négliger son conjoint de façon délibérée, dit Francesca Sicuro. Ça arrive souvent parce qu'on est trop absorbée par autre chose, qu'on est trop fatiguée - surtout si on a des enfants -, qu'on tienne pour acquis son conjoint ou alors qu'on oublie l'importance de notre relation de couple.» Pourtant, le couple, quand il sain et l'amour réciproque, constitue un rapport amoureux privilégié où soutien, partage, complicité, intimité nous rendent plus forte et nous font grandir. Néanmoins, on ne prend pas toujours conscience de la fragilité de cette relation et de la précarité du désir. De plus, il est facile de se laisser emporter par le tourbillon de nos vies sur-occupées et de se dire qu'on aura bien le temps de prendre soin de l'autre et de son couple plus tard. Erreur. «Le dépérissement du couple peut aller très vite, soutient la psychologue. Il faut absolument CHOISIR consciemment d'en faire une priorité et de prendre du temps pour lui.»
Concrètement, si on est parent, ce choix pourrait se traduire en protégeant son intimité de couple contre ses enfants. En leur interdisant, par exemple, de venir dans la chambre à coucher n'importe quand; en se réservant deux sorties par mois; en prenant une fin de semaine de vacances en couple, etc. «Même si on les adore, nos enfants sont souvent le premier obstacle à l'intimité du couple», note la psychologue. Cela dit, même sans enfant, un couple doit nourrir son amour s'il ne veut pas le voir stagner et éventuellement mourir. Ainsi, s'accorder du temps est primordial, mais les petites attentions sur une base régulière sont également indispensables. Des exemples? On prépare à notre chum son mets favori, on loue un DVD de gars, on le serre dans nos bras sans raison particulière, on lui rappelle qu'on l'admire, etc. Enfin, les projets communs, petits et grands, qui nous feront avancer ensemble sont incontournables. Avoir des enfants en est un, mais on peut aussi penser à des voyages, à la rénovation de notre maison, suivre un cours ensemble, etc. On dit souvent qu'on réalise ce qu'on avait lorsqu'on l'a perdu. Mais on peut le réaliser chaque jour aussi. Il suffit de s'en donner la peine.
La créativité au quotidien - entrevue avec Manon Lavoie
On souhaiterait être plus créative, exploiter davantage son imagination? Mère de trois enfants et auteure de trois blogues, Manon Lavoie, coach en créativité, nous donne quelques pistes pour faire preuve d'inventivité dans notre vie de tous les jours.
D'abord, Manon Lavoie nous rappelle qu'il n'est pas nécessaire d'être une artiste pour intégrer la créativité à notre quotidien. «Tout le monde peut faire preuve de créativité, dit-elle. On possède tous cela en nous.» Mais, souvent, une fois adulte, on perd de vue cet aspect de soi. Pourtant, l'enfant que l'on était prenait plaisir à exploiter son imaginaire dans toutes sortes de contextes. Selon Manon Lavoie, on aurait toutes avantage à réanimer ce côté-là de soi. Pourquoi? «La créativité vient du cœur. Quand on l'exploite alors notre mental s'apaise», explique-t-elle. En somme, il s'agirait de mettre notre «rationnel» en veilleuse pour laisser s'exprimer notre cœur. Une façon aussi de prendre du temps pour soi, de canaliser son énergie, d'ouvrir nos horizons, de sortir de notre zone de confort, de peut-être se découvrir des passions que l'on ignorait avoir. Bref, une façon de grandir.
Par où commencer?
On ne sait pas par où commencer? On n'a aucun talent artistique? Peu importe! «On y va graduellement, à raison de cinq minutes par jour, avec ce qu'on a sous la main», suggère Manon Lavoie. Feuilles blanches, crayons, peinture, tissus, etc. Voici quelques types d'activités que l'on peut faire:
- Écrire tout ce qui nous passe par la tête, sans se censurer.
- Dessiner, peindre dans un beau cahier à dessin.
- Découper toutes les images (journaux, magazines, etc.) qui nous inspirent et les coller dans un cahier.
- Écrire de petits mots inspirés que l'on glissera dans le sac de notre chum ou la boîte à lunch des enfants.
- Cuisiner de nouvelles recettes.
- Prendre des photos sur le vif.
- Apprendre un instrument de musique.
- Etc.
On se laisse aller et, surtout, on ne se fixe aucun objectif de «productivité». «Pas besoin de devenir virtuose au violon ou d'écrire un roman, dit Manon Lavoie. L'idée est de simplement laisser parler notre cœur et de se laisser absorber par ce que l'on fait, même si au début cela nous semble tout croche ou laid! Il faut être bonne envers soi-même et se permettre d'exprimer tout ce qu'on a à l'intérieur de soi.» Libérateur, inspirant, enrichissant. On s'y met?
M comme maman
M comme muses
M comme maison
Contrer les effets du stress au travail - entrevue avec Nicole Bordeleau
Pour plusieurs d'entre nous, le travail constitue la principale source de stress. Comment arriver à ne pas se laisser miner par ce dernier? Nicole Bordeleau, professeure de yoga et passionnée par l'art du mieux-vivre, nous donne quelques conseils.
Alors qu'on est en train de souper, on songe à la réunion qu'on vient d'avoir en se demandant si on a été efficace; sur le point de se coucher, le dossier que l'on n'a pas terminé vient nous hanter; le dimanche soir, une boule vient s'installer dans notre estomac à l'idée de toutes les tâches que l'on aura à accomplir durant la semaine... Bref, notre travail accapare souvent nos pensées et contribue (trop souvent?) à faire grimper en flèche notre niveau de stress. Comment s'en sortir? «La première chose à faire est de définir notre relation au travail», propose Nicole Bordeleau. Que représente le travail pour nous? Est-ce qu'on laisse le travail nous définir comme personne? Qu'est-ce que mon travail m'apporte? Etc. Un questionnement qui peut nous amener à revoir notre perception du travail et la place qu'il tient dans notre vie.
Établir nos priorités
Par ailleurs, si on ne s'est jamais demandé quelles étaient les priorités dans notre vie, on risque plus facilement de laisser le travail prendre le dessus. «On établit donc cinq priorités (famille, couple, santé, amis, travail, loisirs, etc.), et on s'assure que l'on investit autant de temps pour chacune d'elle», recommande la spécialiste. Bien entendu, il peut arriver que pendant une semaine, le travail prenne plus de place, et l'autre semaine ce soit les enfants. L'important est de rechercher l'équilibre.
On décroche!
On a fixé ses priorités et la place du travail dans notre vie semble plus claire. Malgré cela, on peut encore avoir de la difficulté à ne pas laisser son travail se glisser dans nos pensées en dehors des heures de bureau. Des trucs? «Une fois sortie du bureau, on sort de notre tête, insiste Nicole Bordeleau. Durant le trajet du retour, on peut chanter dans la voiture, écouter une station de radio qui nous fait rire ou de la musique qui nous détend.» Une fois à la maison, on essaie d'être présent à ce que l'on fait - par exemple, souper en famille - et sitôt que l'on songe au travail, on met ces pensées de côté. «Au début, ça risque d'être difficile à faire, dit Nicole Bordeleau. Mais à force de se pratiquer, on arrivera plus facilement à décrocher.» Un autre truc très utile selon la spécialiste est de déterminer à chaque jour son intention au travail. «Personnellement, je me donne toujours un mot - par exemple, calme, énergie, confiance, etc. - qui va diriger ma journée et me garder ancrée dans le moment présent», raconte Nicole Bordeleau. Enfin, dernier conseil et non le moindre: comprendre qu'on ne pourra pas être parfaite dans tout, tout le temps! «Il faut cesser de focaliser sur ce qu'on n'a pas fait et regarder et apprécier tout ce qu'on a réalisé!»