Loisirs et culture
Tendances culture et techno: on adopte, on garde, on oublie
La techno vue par... Bruno Guglielminetti
Bruno Guglielminetti s'intéresse aux nouvelles technologies depuis 1994. Auteur du Carnet techno de Radio-Canada, il signe également une chronique hebdomadaire sur le sujet dans Le Devoir.
On adopte...
◗ les téléphones intelligents. Munis de plusieurs applications, ils permettent de recevoir des courriels, de surfer et d'effectuer plein de tâches, comme de vérifier notre horaire ou de tenir à jour notre liste d'épicerie. Vraiment utile!
On garde...
◗ Facebook et Twitter. De plus en plus populaires, ce sont des outils de communication tout aussi pratiques que le courrier électronique, qui nous disent en plus ce que les gens font.
On jette...
◗ nos vieux cellulaires, qui ne servent qu'à parler. Idem pour notre appareil photo numérique, puisque le téléphone intelligent est muni d'une minuscule caméra qui permet de réaliser des clichés de qualité.
La techno vue par... Sylvain Carle
Féru des technologies émergentes depuis plus de dix ans, Sylvain Carle est consultant à Montréal.
On adopte...
◗ définitivement les téléphones intelligents, branchés sur Internet.
◗ les liseuses, ces supports numériques sur lesquels on peut télécharger et lire des livres électroniques. On en voit de plus en plus. À 250 g, elles permettent de transporter jusqu'à 40 bouquins dans notre sac à main! Avec elles, on n'est toujours qu'à un clic du dernier Dan Brown!
On garde...
◗ cette habitude qu'on a prise de commander, d'acheter ou d'écouter nos séries télé sur Internet. Plus besoin de se rendre au club vidéo!
On jette...
◗ l'attitude «toujours branché». On aura besoin de zones non connectées et non numériques pour se ressourcer. Alors, on se garde des week-ends sans Internet, Facebook, Twitter et sans iPhone!
◗ les vieux supports audiovisuels. Sans blague, qui va s'ennuyer des cassettes VHS? C'est aussi le début de la fin pour le disque numérique (CD et DVD). Mais tout ne deviendra pas virtuel pour autant: on garde certains supports agréables, comme les livres, qui transportent avec eux une odeur, un vécu, une histoire. Ça nous permettra d'ailleurs de nous débrancher de la Toile de temps en temps!
La culture vue par Catherine Perrin
Claveciniste et critique, Catherine Perrin nage dans la culture à grands mouvements de brasse. Animatrice du Septième à Télé-Québec, puis chroniqueuse à la radio de Radio-Canada, on la trouve aujourd'hui à la barre de l'émission Six dans la cité.
On adopte...
◗ en littérature: les belles grandes histoires inventées avec de beaux voyages dans l'imaginaire. On a bien besoin de rêver, au sortir d'une telle crise économique.
◗ en musique: on revient enfin à la mélodie! Pendant quelques années, un certain courant folk indépendant alternatif un peu monotone la fuyait, par crainte d'être quétaine et de faire trop comédie musicale. C'est une valeur à réintroduire prudemment, et c'est ce qu'on entend avec Catherine Major et Alexandre Désilets.
◗ au cinéma: les films de genre, comme ceux tirés des romans de Patrick Senécal. On voit aussi de plus en plus de films populaires et de comédies pensées pour un certain public. Avant, de tels films se devaient d'être rassembleurs et de ratisser large; ce ne sera plus nécessairement le cas.
◗ devant la télé: on adopte une attitude plus proactive. C'est fini, les soirées passées à zapper. On fait notre propre programmation et on utilise les enregistreurs et Internet pour visionner les émissions choisies quand on le veut.
On garde...
◗ côté livres: l'autofiction, mais à plus petite dose et, s'il vous plaît, avec un peu de génie.
◗ en musique: la gang de Karkwa et cette jeune génération de musiciens qui ont revampé le design sonore et la façon d'habiller un disque au Québec. Ils ont rajouté plusieurs strates et plusieurs niveaux d'écoute de façon à donner à la chanson une valeur émotionnelle. Chapeau!
◗ au cinéma: les films des nouvelles réalisatrices qui sont en train de pousser et qui maîtrisent leur métier à part entière. Longue vie aux Lyne Charlebois et Anaïs Barbeau-Lavalette.
◗ en télé: le meilleur de la téléréalité, ses formules les plus intéressantes, tel Les Apprentis du rebut global. Cela apporte du nouveau carburant à la télévision en général.
On jette...
◗ en télé: les formes les plus odieuses de la téléréalité. On rejette aussi une certaine forme de publicité qui comptait sur l'attitude passive du téléspectateur.
◗ côté bouquins: les dictionnaires spécialisés en format papier. Tout va maintenant si vite qu'ils ne peuvent être actualisés assez rapidement.
◗ en musique: les fameux tics vocaux. On n'en peut plus des artistes qui abusent du trémolo, du port de voix larmoyant ou qui beurrent les s et les j en chuintant pour être plus «intenches»! Il faut que les chanteurs à grande voix fassent un retour à une conduite vocale plus naturelle, comme Louise Forestier l'a fait.
◗ au grand écran: les films dits du terroir. On a fait le tour des Séraphin, Aurore, Survenant et autres! C'est le temps de passer à autre chose.
POUR EN SAVOIR PLUS
◗ Comprendre les tendances: ceux qui les font et les défont, par Dominique Cuvillier, Éditions du Chêne, Paris, 2008, 311 p., 69,95 $.
◗ Le Guide des tendances 2010, par Isabelle Quentin, IQ Press/Sgräff inc., 2010, 160 p., 16,95 $. En librairie dès le 3 janvier.
◗ Sociologie des tendances, 2e édition, par Guillaume Erner, Collection Que sais-je?, PUF, 2009, 127 p., 17,95 $.
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