Loisirs et culture
Rio 2016 : Entrevue avec les parents du plongeur Maxim Bouchard
Maxim Bouchard et ses parents aux jeux olympiques de Rio. Photographe : Annie-France Charbonneau
Maxim plongera aujourd’hui en préliminaires à l’épreuve de la Tour de 10 m. Après 20 ans de plongeon, un accident et plusieurs blessures, Rio est le résultat d’efforts acharnés. J’ai rencontré ses parents à Rio.
Ils sont arrivés à Rio sans leurs valises, après un voyage assez périlleux. Mais ils sont là. Ils ne pouvaient pas manquer les premiers Jeux olympiques de leur fils. Il leur fallait saluer 20 ans d’efforts, surtout suite à son accident qui aurait pu être fatal.
Nicole et Gaston, qu’est-ce que ça représente pour vous d’être ici à Rio?
C’est l’accomplissement de plusieurs années de travail. Ça fait 20 ans que Maxim plonge, et avec l’aventure qu’il a eu en 2010, on ne s’attendait même pas à ce qu’il replonge. Suite à son accident, il a dit qu’il ne serait plus capable de plonger. Finalement, il est ici aujourd’hui.
Racontez-nous son accident de 2010.
Quand il a eu 18 ans Maxim, a décidé d’arrêter de plonger pour passer à autre chose. L’année suivante, il s’ennuyait du plongeon. Il a donc décidé d’aller faire des spectacles de plongeon. Il est parti aux États-Unis puis aux Philippines. C’est là qu’il a eu un accident. La plateforme sur laquelle il se trouvait s’est décrochée. Il s’est fracturé le crâne, le bras et le pouce. Son nerf radia était atteint, il n’a donc pas pu bouger son poignet pendant des mois.
Comment aviez-vous réagi à la nouvelle?
Ça a été dur, parce qu’il était loin de nous lorsque c’est arrivé. Quand il nous a téléphoné des Philippines, on partait pour une semaine au Panama. On ne voulait plus y aller. Le lendemain, avant notre départ, il nous a téléphoné de nouveau pour nous dire qu’il avait été opéré et que ça s’était bien passé. Il nous a prié de partir, nous disant ça ne changerait rien de venir. On a donc fait notre voyage. À ce moment-là, il nous a dit qu’il ne plongerait plus jamais de sa vie.
Il est revenu ensuite au Québec?
Il a passé quelques mois aux Philippines, en rééducation. Quand il est revenu au Québec, il a appelé sa coach et il lui a demandé si elle le prendrait s’il était capable de replonger. Elle a accepté. Et le voilà rendu aux Olympiques. Il a travaillé très fort.
Et entre son retour au plongeon et aujourd’hui, la route a été plus douce?
Non. Il y a toujours des embûches, des blessures ici et là. Si ce n’est pas le pied ou le pouce, c’est l’épaule. Il a dû se faire opérer à l’épaule l’an dernier. Et il ressent encore des douleurs.
«Pour moi, Maxim a déjà sa médaille!»
- Nicole Bouchard, maman de Maxim Bouchard, plongeur au 10 M
Étiez-vous des sportifs vous-même pour avoir élevé un danseur (NDLR : Raphaël, le frère de Maxim est danseur aux Grands ballets Canadiens de Montréal) et un plongeur?
Nicole: Non, pas moi en tout cas. Gaston un peu plus.
Gaston: J’ai fait de la natation et un peu de compétition mais rien de sérieux.
Nicole: On vient de Baie-St-Paul, et il n’y avait pas de clubs de sports quand nous étions jeunes, à part une équipe de baseball. Quand on est arrivé dans la région de Montréal avec nos enfants, je voulais que mon plus vieux, Raphaël, fasse du sport. Il a fait de la gymnastique, puis les deux garçons ont commencé à faire du plongeon. Maxim avait 5 ans quand il a commencé.
Est-ce que vous vous attendiez à ce que ce soit aussi prenant?
Nicole: Non. Au départ, je voulais juste les occuper. Mais j’ai finalement travaillé de nuit pour les accompagner de jour et de soir partout à leurs entraînements et aux compétitions. Gaston lui, travaillait tout le temps, pour payer les déplacements et l’entraîneur.
Gaston: Je félicite d’ailleurs ma femme, parce qu’elle a passé beaucoup de temps dans la voiture à les accompagner. Comme on habite sur la Rive-Sud, il y avait les ponts à traverser.
Nicole: Je suis tellement contente de l’avoir fait. C’est leur héritage.
Êtes-vous nerveux pour sa compétition?
On est surtout fiers. Pour moi, il a déjà sa médaille d’être ici. C’est mon gagnant, mon olympien.