Loisirs et culture
Pourquoi j'adore et je déteste la Saint-Valentin
Bien oui! Non seulement ça, mais je suis toujours et encore avec lui, 26 ans après le début de nos fréquentations, 19 ans après avoir décidé qu'on resterait ensemble, et toujours pas mariés: on n'a pas eu le temps. On a presque eu un enfant ensemble sans vivre dans la même ville.
J'étais à Ottawa et lui à Toronto. Problème. Six mois avant la naissance du bébé, il a démissionné de son poste torontois pour débarquer chez moi un vendredi soir avec son camion de déménagement. Trois ans plus tard, la journaliste que j'étais a temporairement quitté le domicile familial d'Ottawa pour suivre le chef réformiste Preston Manning dans l'ouest du pays. Au même moment, mon amoureux débutait son nouveau travail à Toronto et nos enfants étaient confiés à une grand-mère en or... à Ottawa! Horrifiée par ma situation, Mme Manning m'avait proposé de loger une plainte contre mon employeur de l'époque, Radio-Canada. «Ne faites surtout pas ça, Mme Manning! On ne m'oblige pas à couvrir la campagne électorale, c'est mon choix! - Mais votre mari? - Ben... il m'encourage, il m'appuie. Ça vous étonne?»
Je ne vous raconte pas ça pour me vanter d'avoir fait les choses différemment. Je veux plutôt dire qu'avec les années, j'ai fini par croire que certains couples durent grâce aux efforts que fait chaque conjoint pour permettre à l'autre de réaliser ses rêves. Ça signifie que chacun est plus préoccupé par ce que pense l'autre que par ce que pense l'entourage ou ce que prescrivent les conventions sociales. Et parfois, ça donne l'allure d'une vie un peu imparfaite, différente de la norme, avec un ourlet défait et une couette de cheveux qui dépasse! Mais n'est-ce pas justement ce qui mène au bonheur conjugal de longue durée? Partager avec notre amoureux une histoire juste à nous, différente de toutes les autres et de toutes les conventions qui voudraient qu'on se marie toujours en blanc, qu'on ait toujours des enfants exemplaires, qu'on achète des maisons idéales et des assurances-vie, toujours dans le même ordre et dans le même moule.
Je me considère ultra chanceuse en amour parce que tout n'est pas toujours parfait et facile et qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne chicane. Mais surtout, je me considère ultra chanceuse parce qu'on s'appuie l'un l'autre, inconditionnellement, et qu'on arrive toujours à se faire rire l'un l'autre, de nous-mêmes et des situations dans lesquelles on se retrouve. Alors, vous comprenez pourquoi je déteste et j'adore à la fois la Saint- Valentin qui approche à grand pas. Je la déteste quand elle m'impose une date et une manière rigide pour célébrer mon couple, mais je l'adore quand qu'elle devient une excellente excuse pour faire une folie à deux!
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