Loisirs et culture

Persepolis, par Marjane Satrapi

Coup de Pouce
Au printemps de sa quatrième année, ma seconde fille était revenue de l’école enthousiaste et passionnée. - Mon amie, Zeinab (nom fictif), aura le droit de porter le hijab l’an prochain. Elle est tellement chanceuse! - Chanceuse? - Mais oui! Dans sa religion, les filles se voilent pour que les hommes tombent amoureux de ce qu’elles sont vraiment. Les qualités de cœurs sont plus importantes que l’apparence physique. C’est romantique, non? Zeinab était une petite fille adorable et brillante. Normal que ma fille ait été intéressée par sa culture et sa religion, mais de là à vouloir porter le hijab et de le considérer comme un privilège... J’étais bouche bée. Alors qu’elle se servait un grand verre de lait, ma fille poursuivait sa réflexion. - Chez les Musulmans, les garçons ne voient pas les filles. Ça veut dire que ce sont elles qui choisissent les gars! - Mais les gars voient quand même leurs visages, ai-je senti le besoin de préciser. - Ils ne voient pas les cheveux, ni le corps. Les filles ont plus d’information pour choisir. - Si je comprends bien, les gars ont de belles valeurs et choisissent leurs amoureuses pour leurs qualités de cœur, tandis que les filles sont plus superficielles et choisissent en fonction de l’apparence physique. C’est ça? - Ah! Les filles sont capables de choisir pour le physique ET pour les qualités de cœurs. - Mais les gars, eux, n’en sont pas capables. C’est pour cela qu’il faut voiler les filles? - Ah! Mais je sais pas! Je vais en parler à Zeinab demain! Comme l’Islam fascinait ma fille et qu’elle avait aussi piqué la curiosité de sa grande sœur l’année précédente, je me suis mise à la recherche d’un livre, qui racontait la réalité des jeunes filles des sociétés islamistes. Une amie m’a alors proposé Persepolis, une série de quatre bandes dessinées, où l’auteur, Marjane Satrapi, raconte son enfance à Téhéran et le début de sa vie de jeune adulte au quotidien bouleversé par la Révolution iranienne des années 1979-1980. Mon aîné qui avait 11 ans, a lu et adoré la série, tandis que sa sœur s’est plutôt tourné vers l’adaptation cinématographique —un long métrage d’animation, réalisé par Vincent Paronnaud— qui a suscité chez elle un grand intérêt et aussi beaucoup d’autres questions. Persepolis a su lever le voile sur le romantisme du hijab. Une lecture que je recommande tant pour les adultes, que les jeunes de 10 ans et plus. Persepolis, L'intégrale, par Marjane Satrapi, L'Association, 2007, 365 p., 55,95$.
Partage X
Loisirs et culture

Persepolis, par Marjane Satrapi

Se connecter

S'inscrire