Loisirs et culture

Paroles inventées II: en fumer du bon

Billet de blogue par
Coup de Pouce

Au sens figuré, bien sûr! Dans ce deuxième volet consacré à la douce folie verbale, nous parlerons de ce qu'on pourrait appeler des hallucinations auditives, comme celles popularisées par CKOI il y a plusieurs années. (Pour des exemples, voir sous ce terme sur YouTube.) On pourrait penser que ces élucubrations sont le fait d'esprit tordus (c'est sûrement vrai dans bien des cas), mais je crois qu'elles viennent de deux choses. D'abord, de l'ignorance de la langue en question. Mais aussi, et c'est ce qui est particulièrement intéressant, de notre besoin naturel de donner un sens à ce qu'on entend.

Pour ce qui est de la langue, c'est assez évident. Les paroles ont beau être gueulées ou mâchouillées, si on connaît l'anglais, l'espagnol. l'italien ou l'allemand, on n'entendra pas, par exemple (je choisis parmi les non-vulgaires): Son assassin met le rat dans le tiroir et tue le rat, au lieu de: The sun is the same in a relative way but you're older (Pink Floyd, Time). Ou encore: Tes oeufs bouillent à l'eau, au lieu de: There's a boy I know (Whitney Houston, How Will I Know). C'est sûr qu'à l'occasion un brin de mauvaise volonté, ça aide, comme dans le cas de ce psychanalyste français dont j'oublie le nom qui écrivait qu'il ne pouvait s'empêcher d'entendre: Le plus beau de tous les tangos du monde, c'est celui que j'aide en cédant vos bras, au lieu de: que j'ai dansé dans vos bras!

Un écrivain suisse rencontré au Goethe-Institut il y a bien des années m'avait raconté adorer s'asseoir à la terrasse des cafés quand il était dans des pays dont il ne parlait pas la langue. Ne comprenant rien à ce que les gens autour de lui disaient, il leur inventait des conversations (en allemand, sa langue) qu'il consignait ensuite par écrit. Façon originale de trouver l'inspiration! Je pense que je vais aller prendre un café dans un resto vietnamien ce soir... et appeler mon éditeur demain.      

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