Loisirs et culture
Mon évasion
Je suis née en banlieue, dans un confortable entre-deux, mais c’est au cœur de la ville que j’ai choisi de m’installer dès que mes ailes ont pu m’y porter, pour des raisons pratiques et parce que j’aime sa frénésie, son abondance de ressources et sa diversité. Puis, pour faire le contrepoids aux excès de la ville, j’ai senti le besoin de me tourner vers son contraire. C’est ainsi qu’il y a quelques années, l’Homme et moi nous sommes laissés attendrir par une charmante maison d’ouvrier, dans un non moins charmant petit coin de campagne. Craquant est un mot plus juste pour décrire notre joyau datant de 1900, dont le poids des années a laissé les marches et les planchers grinçants, le revêtement à clins brinquebalant et les murs mal isolés. D’amour, notre maison avait grandement besoin, et que dire sinon que nous l’avons écoutée en lui en donnant régulièrement! Relaxant? Pas toujours. Dépaysant? Certainement! Entre la ville et la campagne, mon cœur balance désormais comme un pendule, n’appartenant ni à l’une, ni à l’autre, mais aux deux. Et dès que la chaleur réchauffe le sol et colore le paysage de teintes vives, il me démange d’enlever mes chaussures et de mettre ma pédicure à l’épreuve pour retrouver le plaisir de gambader sur notre terrain (qui est aussi en mal d’attention, mais nous y travaillons!).
Au-delà de ses montagnes, de ses paysages et de ses parfums, ma campagne recèle bien d’autres charmes: par un incroyable tour de magie, le temps ralentit au fur et à mesure qu’on s’engouffre dans ses paysages, faisant passer une heure pour deux. Ma campagne, c’est aussi là où les voisins ont un nom, où les maisons sont identifiées par leur couleur et non leur adresse, où on fait avec ce qu’on a ou on fait sans parce que l’épicerie la plus proche est a des kilomètres de distance, où on enfile le premier vêtement qui nous passe sous la main parce que ça n’a pas d’importance, où la haute vitesse ne fait pas partie du vocabulaire, encore moins en ce qui concerne Internet, où tout s’improvise et semble plus simple… Ma campagne est évasion parce qu’elle n’est pas quotidienne. Et c’est là, dans cette zone hors routine, que je me soustrais aux obligations durant les vacances d’été. Et vous? Où vous évadez-vous? Si les idées manquent, je prêcherai pour ma paroisse en vous suggérant d’agréables balades à faire dans l’un des plus beaux coins du Québec :
les Cantons-de-l’Est. Si vous passez dans la région, ne manquez pas un détour par le Cafetier de Sutton, la boulangerie d’Abercorn, et les magnifiques points de vue sur la chaîne des Appalaches qu’offrent
la station du Diable Vert, à Glen Sutton, ainsi que les chemins Claybank, Perkins et Pinacle ouest. Bonne évasion!