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Molly Bloom: 3 questions à Anne-Marie Cadieux

Molly Bloom: 3 questions à Anne-Marie Cadieux

Caroline Laberge Photographe : Caroline Laberge Auteur : Coup de Pouce

Un monologue est une étape dans la carrière d’une actrice, d’après Anne-Marie Cadieux. La comédienne relève le défi avec la pièce Molly Bloom, en représentation à Québec, du 29 au 31 mars 2016.

À la fin d'Ulysse, James Joyce fait une incursion dans l'esprit féminin d'une femme, Molly Bloom, à qui il donne la parole sous la forme d'un monologue intérieur déluré et saisissant. Au Théâtre de la Bordée, à Québec, Anne-Marie Cadieux se produit dans cet aparté osé, traduit de l'anglais par Jean Marc Dalpé et mis en scène par Brigitte Haentjens.

Qui est Molly Bloom?

Molly Bloom, c'est un flux de conscience: son amant vient de la quitter et elle porte la langueur et le délire qu'on a quand on vient de faire l'amour avec quelqu'un. On fait un voyage avec elle. C'est une femme extrêmement fantasque. Elle parle de son corps, ce qui est un thème révolutionnaire pour l'époque. C'est un texte féminin, moderne, qui aborde les tabous qui existaient en 1922, lors de la parution originale du texte.

Comment avez-vous connu l'œuvre de James Joyce?

Joyce, c'est corsé! Quand Brigitte Haentjens m'a offert le rôle, j'ai lu Ulysse. Molly Bloom, c'est le dernier chapitre, un gros morceau. J'adore le fait que l'œuvre littéraire prenne son envol quand on l'entend. Elle est plus lourde, plus complexe à la lecture qu'à l'écoute. C'est riche.

Comment est-ce d'être le seul personnage d'une pièce?

Ce n'est pas statique. Brigitte (Haentjens) aime travailler avec le corps. Anick La Bissonnière a fabriqué un décor qui rappelle le rocher de Gibraltar et le corps féminin. Tout ça est abstrait, mais ça me permet de bouger dans l'espace, ce qui est important, car il s'agit d'un texte qui parle du corps. Le public part en voyage avec moi, il entre dans la tête de cette femme-là. C'est amusant et déluré. Quand on ne sort jamais de scène et qu'on est seul, on s'adresse davantage au public, il y a une cohésion qui s'établit entre lui et moi. On a besoin de beaucoup de force pour jouer ça. On ne peut pas la puiser dans l'autre acteur. Le texte est riche et beau. Je m'appuie sur lui. Un monologue est une étape dans la carrière d'une actrice. C'est une traversée riche et fertile qui m'a amenée à être courageuse, car il a fallu me lancer dans le vide. 



Molly Bloom, Théâtre de la Bordée, du 29 au 31 mars, à Québec.

 

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