Loisirs et culture
Marianne St-Gelais aux Jeux olympiques de Sotchi
Martin Girard Photographe : Martin Girard
Marianne St-Gelais, 23 ans
Patinage de vitesse courte piste, deux médailles d'argent aux Jeux de Vancouver
Qu'est-ce qui fait la beauté de votre sport? C'est un sport que je peux pratiquer en équipe. Je suis une fille de gang. Les athlètes avec qui je m'entraîne font grandement partie de ma motivation.
Quand avez-vous réalisé que vous aviez une chance d'aller aux Olympiques un jour? J'avais 16 ans. Je participais à ma première Coupe du monde. Je me suis classée 5e au 500 m. J'avais zéro technique et je ne m'entraînais que quatre fois par semaine. Il a fallu que je sois invitée aux essais olympiques pour y songer. Chez nous, on est quatre enfants et le soir, chacun parlait un peu de sa journée. Ce soir-là, quand mon tour est venu, j'ai simplement dit: «Bon, ça se pourrait que je me classe dans les essais.» Et quelqu'un d'autre a dû enfiler la conversation sur son examen de math, genre.
La plus grande difficulté que vous ayez surmontée? C'est la perte de mon coach, Sébastien Cros, il y a deux ans. Il était avec moi depuis que j'avais 12 ans! Je me suis sentie abandonnée, trahie, et j'ai eu beaucoup de difficulté à comprendre et à accepter sa décision. Mais je m'en suis remise.
Un mentor? L'ancienne championne olympique Tania Vicent. Elle m'a appris à mettre le focus sur ce dont j'ai besoin pour gagner. Avec quatre JO à son actif, elle m'inspire énormément de respect.
Quels sont vos espoirs pour ces jeux? Je m'entraîne pour l'or, même si je n'ai pas la prétention de promettre au Québec que c'est ce que je vais rapporter. À Vancouver, j'avais 20 ans, je me suis améliorée depuis! Sans jurer à tout prix d'une couleur, j'aimerais bien rapporter une médaille. Je sais que j'en suis capable.
Une heure avant une épreuve, que faites-vous? Je ne suis pas du genre à avoir des rituels ni à faire de l'introspection. Je veux être avec les autres patineuses, garder l'esprit léger, faire des blagues, rire et me détendre. C'est en laçant mes patins que commence ma vraie concentration...