Lecture: 6 nouvelles plumes à découvrir

Mystère en Nouvelle-France

Élisabeth débarque en Nouvelle-France dans l'espoir d'épouser un homme riche et puissant. Le destin fait bien les choses puisqu'un seigneur la choisit comme épouse, mais une vie austère et sans passion l'attend. De plus, le comte fait jaser. Au village, on dit l'avoir vu rôder la nuit, tout comme une dame blanche à l'allure fantomatique. Élisabeth tentera d'élucider le mystère tout en cherchant à gagner l'affection de son époux taciturne. Un joli roman tout simple et absolument efficace.

La Dame blanche, par Isabelle Major, vlb éditeur, 2010, 315 p., 27,95 $.

En mal d'amour

Du haut de ses 13 ans, David prend soin de sa petite soeur, surveille les allées et venues de Marlène, sa maman chérie, gère la maisonnée, cumule les petits boulots et fréquente l'école. Son but? Que sa mère le regarde et daigne s'intéresser à lui. Cette quête d'amour, écrite à la première personne, surprend par la qualité de l'écriture (d'une maîtrise rare pour un premier roman!) et par l'intensité des émotions qu'elle entraîne. Ça ne se lit pas en sifflotant et ça laisse des traces.

Je veux que tu m'aimes, par Antoine Rault, Albin Michel, 2010, 368 p., 29,95 $.

Génération 11 septembre

Vic, 25 ans, met fin à une relation de sept ans et emménage avec Junior, un clown professionnel. Il croisera une foule de personnages qui, comme lui, seront touchés par les événements du 11 septembre 2001 et en feront un moment-pivot de leur vie. Projets saugrenus, idées farfelues: tous chercheront la bonne idée qui donnera un sens à leur existence. Portrait aigre-doux d'une génération un peu perdue qui tente de s'accomplir à tout prix, ce roman déroute au départ du fait que Vic s'adresse directement au lecteur, mais le procédé donne au récit un air singulier qui n'est pas sans nous plaire.

L'Appartement du clown, par Vic Verdier, XYZ éditeur, 2010, 324 p., 26 $.  

Errances d'adolescence

Même si le récit est campé dans les années 90, Brigitte est une adolescente de toutes les époques, avec sa chambre au sous-sol, sa musique bizarre, ses projets artistiques douteux, ses questionnements, ses émotions vives et son imagination sans limite. On se plaît à la suivre au magasin Farmer Supply avec son père, à son collège, dans sa chambre, qu'elle décrit comme «un sous-marin dans lequel je fais entrer les chats errants pendant la nuit». Une héroïne adolescente créée par un auteur trentenaire, c'est peu fréquent, mais très rafraîchissant et, dans ce cas-ci, fort crédible.

Brigitte des Colères, par Jérôme Lafond, Éditions Marchand de feuilles, 2010, 178 p., 19,95 $.

Drôle de monde

Un petit personnage à mi-chemin entre le rongeur et le nain de jardin observe les allées et venues du personnel et des clients d'un hôtel chic. Aussi naïf que machiavélique, tapi sous les comptoirs ou derrière la machine à glace, il assiste à des scènes cocasses ou révoltantes, qu'il a provoquées plus souvent qu'à son tour. L'auteur jongle avec la langue en exploitant le double sens des mots et en créant des images folles et fortes qui donnent du rythme au récit et qui étonnent.

Vu d'ici tout est petit, par Nicolas Chalifour, Héliotrope, 2009, 218 p., 21,95 $.

Triste nature humaine...

La journaliste Agnès Gruda nous offre ici 11 histoires de trahison, subtiles ou assassines, entre amoureux, parents, enfants, inconnus, et j'en passe. Elles font basculer l'existence, mais ouvrent aussi d'autres horizons. Onze tranches de vie décrites simplement, sans fioriture, mais empreintes d'émotions justes et se terminant toujours sur une note d'espoir. Une plume experte qui signe une première oeuvre de fiction touchante et tout en finesse.

Onze petites trahisons, par Agnès Gruda, Boréal, 2010, 296 p., 24,95 $.