Loisirs et culture
Le petit chevalier qui n'aimait pas la pluie, par Gilles Tibo et Geneviève Després
J’aime beaucoup les albums qui grandissent avec mes enfants. Quand ils sont petits, je me limite à leur lire l’histoire du narrateur et, quand ils grandissent, je lis les dialogues à bulles et les autres commentaires de l’auteur et des personnages en aparté. L’auteur Mélanie Watt, avec ses albums
Frisson l’écureuil ou
Chester le chat, se spécialise dans ce type de structure narrative, où l’on retrouve plusieurs niveaux de lecture, qui réjouissent les enfants autant que les parents. Ses textes décousus nous obligent à promener les yeux dans tous les sens, comme on a l'habitude de le faire avec le web. Eh bien,
Le petit chevalier qui n’aimait pas la pluie est justement l’un de ces livres. À la maison, sa lecture a été très interactive.
Je vous résume. Le petit chevalier avait peur de la pluie, parce qu’elle fait rouiller les armures. Chaque fois qu’il pleuvait, il se réfugiait dans les caves de sa forteresse, située au sommet d’une grande forêt. — Qu’est-ce qui est écrit, là? m’a demandé ma grande de 4 ans. — Que l’échelle pour monter à l’école, au sommet de la grande forêt, est très sécuritaire. — Et là? Qu’est-ce qui est écrit? — Maman ne lit que l’histoire. Les petits bouts de texte sont des secrets que tu découvriras quand tu sauras lire.
Sa mission consistait à veiller sur le royaume. Un jour, une pluie diluvienne tomba sur le village pendant plus d'un mois. Quand il sortit de sa cachette, il constata que les habitants n’avaient pu quitter leur maison et qu’ils avaient épuisé leurs réserves de nourriture. — À côté des trois enfants, qu’est-ce qui est écrit? S’il te plaît? — Que les triplets ont tellement pleuré qu’ils n’ont plus de larmes. Le petit chevalier monta sur sa forteresse et appela tous les chats et les oiseaux du royaume dans son porte-voix. Puis, il s’engouffra dans sa cuisine pour faire cuire des milliers de gâteaux au chocolat. Les chats et les oiseaux quittèrent la forteresse pour les distribuer aux habitants du village. — J’ai hâte de savoir lire! Il y a des choses d’écrites partout. — Quand tu seras grande, tu découvriras plein de trucs sur le petit chevalier et les habitants du village. — J’ai tellement le goût de savoir lire. — Je sais. C’est aussi difficile pour moi de garder le secret et de ne pas tout lire (hum, hum). Afin de descendre des maisons, ils commencèrent à nouer des draps et des chandails pour fabriquer des cordes. Quand tout fut terminé, pour remercier le petit chevalier, on organisa une grande fête. Et quand il commença à pleuvoir, celui-ci n’avait plus peur de la pluie. — Ouin. Demain, il faut que j’apprenne à lire. Mais sa grande sœur, qui avait tout entendu, a eu l’idée de génie de lui souffler une solution encore plus intéressante: — Demain, demande à maman de ne lire que les petits bouts de texte et les bulles. — Ah, oui? — L’histoire du secret, c’est parce qu’elle trouve ça trop long de te lire toute l’histoire avant de te coucher. Et le lendemain, devinez qui a eu le mandat de relire l’histoire du petit chevalier en entier? Sa grande sœur! (gnac, gnac)
Le petit chevalier qui n'aimait pas la pluie, par Gilles Tibo et Geneviève Després, Éditions Imagine, 2011. 11,99 $