Loisirs et culture

Entrevue avec Mariloup Wolfe

Entrevue avec Mariloup Wolfe

  Photographe : Julien Faugère

À la fois réalisatrice et comédienne, Mariloup wolfe ne chôme pas. On la retrouvera ce mois-ci dans la série Sur-Vie où elle incarne Frédérique Boileau, une actrice de 38 ans qui tente de relancer sa carrière en s’inscrivant à une téléréalité.

Tu as d’abord imaginé cette série avec Guillaume Lemay-Thivierge alors que vous étiez en couple. Qu’est-ce qui a changé entre l’idée originale et le produit final?

Tout! Au moment de notre séparation, le projet a pris une autre tournure. Malgré la situation, le producteur a décidé d’aller de l’avant. Je me suis retirée de l’idée originale, et tout a été reconstruit et réécrit. C’est un deuil à faire, mais une fois que c’est fait, on se dit que ce n’est pas grave, qu’on va raconter autre chose.

Frédérique et toi avez sensiblement le même âge et évoluez toutes deux dans le milieu artistique. Y a-t-il d’autres similitudes entre vous?

Pas vraiment. Frédérique est animée par un sentiment d’échec après un séjour décevant aux États-Unis où elle a tenté de percer. Elle voit aussi de jeunes comédiennes qui prennent sa place; le fait qu’elle vieillit l’inquiète. De mon côté, j’ai une famille que j’ai bâtie au début de ma trentaine et, plus que jamais, j’ai une carrière diversifiée. J’aime ce que je fais, je me sens stimulée. Et, au contraire d’elle, je suis épanouie à l’approche de mes 40 ans.

En quoi est-ce pertinent de traiter de téléréalité aujourd’hui?

Sur-Vie, c’est un peu un prétexte pour observer ce qui se cache derrière le désir d’être connu, et la détresse que cela peut parfois dissimuler. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour atteindre la gloire? Jusqu’où certains producteurs vont-ils pour mettre en scène cette quête? En présentant l’envers du décor d’une de ces émissions, la série permet en quelque sorte de soulever ces questionnements.

Tu viens de signer la réalisation de P.S. Merci pour tout, une websérie documentaire. En quoi était-ce différent de travailler à ce projet?

On y présente des duos de personnes qui se remercient mutuellement de faire partie de la vie de l’autre. Passer de l’univers de la téléréalité à ces rencontres touchantes et vraies, ç’a amené un bel équilibre dans ma vie. C’était la première fois que je réalisais du documentaire, que je devais mener des entrevues. C’était un travail aux antipodes de ce que je suis habituée de faire.

CV

Des rôles marquants: Mariane dans Ramdam, Camille Courval dans Musée Eden, Elisabeth Bergeron dans 30 vies et Agathe dans Unité 9

Lauréate de 4 prix pour son rôle dans Ramdam (Trophée Artis 2007 et 2008, Gémeaux 2007 et MetroStar — Artiste émission jeunesse 2005)

Réalise en 2008 le long métrage Les pieds dans le vide et, en 2016, la première saison de Ruptures.

Sur son radar

Charlotte Cardin et Matt Holubowski. «Ce sont deux artistes que j’ai découverts à La Voix. Ils ont maintenant chacun leur propre projet musical que j’adore. J’aime leurs timbres de voix respectifs, leur côté un peu alternatif, la douceur qui se dégage de leur musique.»

On a dit d'elle

«Comme elle est comédienne, elle sait exactement comment nous diriger. Elle nous connaît, elle nous espionne et elle sait comment s’adapter à chaque comédien. Elle est à l’écoute.» Mélissa Désormeaux-Poulin, lors de son passage à Tout le monde en parle, janvier 2016

Une oeuvre marquante

La leçon de piano, de Jane Campion. «La leçon de piano a alimenté mon désir de faire du cinéma. D’abord, parce que c’est un film qui parle plus par les images et la musique que par les dialogues. Ensuite, parce que c’est une femme, Jane Campion, qui l’a réalisé. Elle est un peu mon idole.»

Sur-Vie, dès le 6 avril à Séries+. P.S. Merci pour tout, dès maintenant sur Véro.tv.

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