Loisirs et culture

Entrevue avec l'auteure Geneviève Pettersen

Entrevue avec l'auteure Geneviève Pettersen

  Photographe : Krystel V. Morin

Il y avait longtemps que l’auteure de La déesse des mouches à feu ne nous avait pas abreuvés de fiction. 

C’est donc avec bonheur que l’on renoue avec son imaginaire, de même qu’avec sa plume franche et crue, dans son nouveau roman La reine de rien

 

Pourquoi avoir eu envie de faire revivre Catherine (le personnage principal de La déesse des mouches à feu)?

Beaucoup de gens me demandaient: «Qu’est-ce qu’elle devient, cette fille-là? Est-ce que ça se finit bien ou mal pour elle?» Pour moi, le personnage de Catherine me permet de montrer quelque chose de fondamental, c’est-à-dire que même si ton adolescence a été chaotique, tu peux avoir une vie après. Les écueils qu’elle a rencontrés ont façonné la personne qu’elle est devenue et lui ont donné une très grande force. Cette force, jumelée à une très grande vulnérabilité et à un questionnement sur l’existence, m’a servi de terrain de jeu pour écrire.

 

Étant donné le succès qu’a connu le film réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette, avez-vous senti de la pression pendant l’écriture? Le devoir de créer quelque chose d’aussi fort?

C’est sûr que quand tu écris un premier livre qui trouve toujours autant d’écho 10 ans après sa sortie, tu veux arriver avec quelque chose de fort, quelque chose qui bouscule. Mais pendant l’écriture, je ne pensais pas à ça. J’avais vraiment envie d’écrire sur la séparation, même si personne n’est à son finest moment quand ça se passe et que tout le monde fait des affaires peu reluisantes tout au long du processus. Dans La déesse..., Catherine a vécu la séparation de ses parents, et là, c’est elle qui se sépare. Je pense que je suis obsédée!

 

À un certain moment, le père des enfants, Fred, explose et devient violent. C’est vraiment bouleversant à lire. Est-ce que ça l’est autant à écrire?

Ç’a été une scène extrêmement difficile à écrire. Je l’ai recommencée plusieurs fois. Je l’ai même enlevée, pour finalement la remettre. Chaque fois qu’un cas de violence conjugale revient dans l’actualité, je suis vraiment désolée d’entendre: «Il a perdu le contrôle, il n’acceptait pas la rupture» ou «On ne s’y attendait tellement pas!» Dans le roman, j’ai volontairement fait en sorte que cet épisode de violence surgisse de nulle part pour montrer que ça peut arriver à n’importe qui.

 

Vous vous joignez à l’équipe des Débatteurs de Noovo. Quel est votre mandat?

Je ne sais pas ce qu’on attend de moi, mais ce qui m’intéresse, c’est de discuter. D’écouter des gens qui ne seront pas toujours d’accord avec moi, mais qui apportent des points différents. C’est tout à fait possible de débattre dans l’écoute et l’empathie. Je ne vois pas le but d’aller me pogner avec du monde à la télé et de rester campée sur mes positions. Pourquoi ne se donne-t-on pas le droit d’évoluer, de se remettre en question? De dire: «Je pensais ça, mais je me suis trompé» ou «Je t’écoute, et tu me donnes un éclairage nouveau qui change ma perspective.» En ce moment, je nous trouve très polarisés et peu ouverts à la discussion.

 

LE LIVRE SUR SA TABLE DE CHEVET

Une vie comme les autres, de Hanya Yanagihara. C’est une recommandation de Mariana Mazza, qui lit beaucoup, et c’est vraiment bon.

 

LA MUSIQUE QU’ELLE ÉCOUTE

Le nouveau disque de Lisa LeBlanc, Chiac disco. C’est du génie! Je l’écoute tout le temps.

 

LA SÉRIE QU’ELLE REGARDE

J’ai bien aimé Black Bird, une fiction basée sur une histoire vraie, sur Apple TV+.

 

L’ARTISTE SUR SON RADAR

J’ai un gros crush sur l’humoriste Chloée Deblois. C’est la femme la plus drôle du monde! Si vous ne la connaissez pas, allez voir ce qu’elle fait. Vous ne serez pas déçu. 

 

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