Loisirs et culture
Entrevue avec Antoine Bertrand
Photographe : Bruno Petrozza / TVA Publications
Ses problèmes de santé ont fait les manchettes au printemps dernier, mais Antoine Bertrand a depuis retenu les leçons de ce wake-up call. Cela n’a en rien freiné son appétit pour la vie et son métier alors qu’il reprend ce mois-ci son rôle de junior dans le film Votez Bougon.
Les Bougon ont-ils changé depuis leur départ du petit écran? L’histoire débute très tôt après la fin de la série. Une famille comme celle-là ne peut changer en quelques mois, et le public s’attend à cela. Les Bougon vont rester affreux, sales et méchants, sauf envers eux-mêmes!
Alors que la série s’attaquait à tous les tabous, cette fois, les scénaristes semblent n’avoir choisi qu’une seule cible: la politique. On retrouve les Bougon alors qu’ils inventent un parti politique, à la suite d’une plaisanterie. Évidemment, les choses vont vite devenir incontrôlables, et je n’ai pas l’intention d’en dire plus. Un petit coup de varlope sur les politiciens de la part des Bougon, pourquoi pas?
Beaucoup de projets auxquels tu es associé fonctionnent à merveille, comme la comédie Boomerang. En quoi cette série est-elle particulière? D’abord, c’est une émission que les gens adorent, et qui fait du bien; de plus, je ne pouvais rêver d’un meilleur projet pour une première collaboration avec ma blonde, Catherine-Anne Toupin, qui est à l’origine de cette série. J’ai eu le privilège d’en voir la genèse, de suivre toutes les étapes de création pendant des années d’efforts. Mon respect pour les auteurs est encore plus grand.
As-tu été surpris d’endosser la soutane du curé Antoine Labelle, figure mythique de la colonisation des Laurentides et personnage du célèbre roman de Claude-Henri Grignon?
Comme beaucoup de gens, au départ, j’étais sceptique devant le projet de série Les pays d’en haut, mais plus du tout après avoir lu les textes de Gilles Desjardins. Il a dépoussiéré le roman, qui devient une toile de fond. C’est une véritable création originale, pas du brassage de vieux stock!
CV
2002. Diplômé de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe.
2014. Lauréat du Jutra du meilleur acteur pour son rôle dans Louis Cyr: L’homme le plus fort du monde. 2002
Lauréat de 4 Gémeaux pour ses rôles dans C.A., en 2009, Boomerang, en 2016, ainsi que pour son animation aux Enfants de la télé, en 2011 et 2014.
Un rôle marquant
«Il y en a plusieurs, mais assurément Louis Cyr. Tout a convergé vers ce rôle, et les gens ont découvert une autre facette de ma personnalité d’acteur. J’ai encore une statue de Louis Cyr chez moi: il m’accompagne toujours!»
Il a dit
«C’est sûr qu’il y a en moi un Yannick, le personnage que je jouais dans C.A. L’énergie du manque de confiance, celle où t’es convaincu que t’as rien à offrir aux femmes, je connais ça. Avant de rencontrer Catherine- Anne [Toupin], des histoires d’amour vécues en silence, j’en avais plein mon baluchon.» La Presse, 24 décembre 2010.
Une oeuvre marquante
«Toute la filmographie du scénariste et réalisateur John Hughes (Ferris Bueller’s Day Off, The Breakfast Club, etc.). Il a su mieux que personne mettre le doigt sur les joies et les peines de l’adolescence, époque où j’ai vu tous ses films.»
Votez Bougon, en salle dès le 16 décembre. Les pays d’en haut, de retour sur ICI Radio-Canada télé dès le 16 janvier.
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