Loisirs et culture

Entrevue avec Alexandre Goyette

Entrevue avec Alexandre Goyette

Alexandre Goyette Photographe : Julien Faugère Auteur : André Lavoie

C'est aujourd'hui que le film King Dave, réalisé par Podz et inspiré de la pièce du même nom, prend l'affiche au Québec. Nous avons rencontré son auteur, Alexandre Goyette, qui y reprend son rôle de David Morin, un jeune homme s'enfonçant dans la criminalité.

Il n’a pas été facile de te convaincre d’adapter ta pièce pour le cinéma. Pourquoi?

J’ai reçu plusieurs offres de producteurs américains. Les négociations ont été compliquées, car on ne voulait pas que j’interprète le rôle; mais il n’était pas question que David Morin soit joué par quelqu’un d’autre que moi, même en anglais. Avec Podz, on a cherché la meilleure façon de l’adapter, et l’idée d’un plan-séquence de 90 minutes s’est imposée. 

Il s’agit d’un tour de force! 

Ça a pris des mois de préparation et, pendant le tournage, il y avait 300 techniciens, acteurs et figurants qui devaient se déplacer sur un par-cours de 9 km, à travers une quarantaine de lieux différents, extérieurs et intérieurs. Les cinq nuits de tournage se sont terminées vers 5 h du matin, avec une bonne bière bien méritée! 

C’est donc la cinquième prise qui a été la meilleure? 

Tous étaient convaincus que nous tenions le film après la troisième, sauf moi! Tout était parfait ce soir-là, mais King Dave, ce n’est pas une histoire de perfection. J’étais trop précis.

Mémoriser le texte de King Dave, pour la scène ou le cinéma, c’est un travail colossal. N’as-tu jamais eu de trous de mémoire? 

Jamais! Tous les jours, avant de l’interpréter, je relis le texte au moins deux fois. C’est un texte qui ne permet pas l’erreur ou le laisser-aller. Par contre, lors des premières représentations à La Licorne, j’étais très nerveux et un soir je suis tombé en bas de la scène, aveuglé par un spot. Je me suis relevé très vite, et les gens ont pensé que ça faisait partie du spectacle! 

Certains spectateurs pensent encore que l’histoire de ce gars insouciant qui vole des radios dans des voitures et tombe dans les filets des gangs de rue, c’est la tienne. 

Je ne pratique pas l’autofiction car, ce que j’ai vécu, ce n’est pas très important: c’est ce que j’ai décidé d’en faire qui compte. Il y a une anecdote dans la pièce qui est authentique — une référence à ma grand-mère —, mais tout le reste est inspiré de ce que j’ai vu autour de moi. C’est ça, être un auteur. 

King Dave, à l'affiche dès maintenant.

ALEXANDRE GOYETTE EN BREF

2002 - Diplôme de l'école de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe

2005 - Création de la pièce King Dave

2009-2010 - Nominé au gala des prix Gémeaux dans la catégorie meilleur rôle de soutien masculin dans la série C.A.

2015 - Incarne le conjoint de Suzanne Clément dans le film Mommy, de Xavier Dolan

Sur son radar

Philippe Boutin: «Il interprète mon meilleur ami dans King Dave. C’est un artiste très talentueux, plein d’imagination. En janvier 2017, à la salle Fred-Barry à Montréal, il va présenter Being Philippe Gold, un spectacle fantaisiste sur la manière de devenir la version premium de soi-même!» 

Un rôle marquant

Martin, dans C.A.: «Les gens m’en parlent encore, et la série demeure pertinente. Isabelle Blais et moi, on incarnait des personnages auxquels pas mal tout le monde pouvait s’identifier. Ce couple-là, je le croise tous les jours.» 

Une oeuvre mémorable

1984, de George Orwell: «Je l’ai lu une première fois à 14 ans. L’ado que j’étais voyait que l’auteur avait compris où on s’en allait. Big Brother, il est dans ma main: c’est mon téléphone.» 

 

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