Loisirs et culture
Écrire dans les livres...
Oui, je l'avoue, moi qui n'écornerais jamais un coin de page, j'écris dans les livres. Et pas mal plus que je ne le pensais! En effet, mon dernier billet m'a incité à faire un petit examen de conscience (et de mes livres) et je dois reconnaître que, pour un gars qui «respecte» le papier imprimé, je barbouille pas mal... Par exemple, déformation professionnelle, je ne peux m'empêcher de noter dans les marges les coquilles, erreurs d'accord et autres que je rencontre au fil de ma lecture. Quand j'ai un crayon (pas un stylo ni un feutre, évidemment!) à portée de la main, ce qui est généralement le cas. Cela dit, ça ne me dérange généralement pas. Je le fais de façon automatique. Et quand il y en a beaucoup, je me dis que je devrais envoyer ma copie annotée à l'éditeur en lui demandant de m'envoyer un exemplaire de sa prochaine impression (corrigée, je l'espère). Mais je ne le fais jamais. La seule fois où le nombre de coquilles m'a vraiment dérangé, au point de me faire arrêter de lire le livre, c'était en anglais. The Hamlet, de William Faulkner. Épouvantable! À peu près vingt-cinq rien que dans le premier chapitre. (J'ai surmonté mon mal de coeur il y a deux ans et finalement terminé ce livre... quinze ans plus tard!) Parfois, c'est juste rigolo.
Dans deux romans de Haruki Murakami, l'auteur parle de baseball, un sport inconnu des Français. Ce qui donne en traduction un charabia incompréhensible où le joueur s'enfuit avec un coussin (= vole un but)... Mais l'histoire la plus drôle en rapport avec mon sujet, je la dois à un ami de mes années universitaires. Son père était libraire. Régulièrement, un jeune homme entrait et se dirigeait vers les rayons du fond, où il restait assez longtemps avant de ressortir sans rien acheter. Un jour, le libraire, qui le soupçonne de voler des livres, décide de le suivre. En tournant le coin de la rangée, il aperçoit le gars en train d'écrire dans un livre de science. «Qu'est-ce que tu fais là? lui demande-t-il. — Je corrige. Ce n'est plus vrai, ce qui est écrit là.» Le pauvre ne volait pas, il rendait service à l'humanité! Bonne lecture! Et n'écrivez pas dans un livre qui ne vous appartient pas...