Loisirs et culture
3 questions à Alexandra Gilbert
Photographe : Michel Paquet
Dans son premier roman, cette globe-trotteuse originaire de Montmagny aborde les délires d’une mère surprotectrice et les plans d’évasion que dresse sa fille pour y échapper. Des plans qui la mèneront aussi loin qu’à Kaboul, en Afghanistan.
Vous travaillez en développement international. Qu’est-ce qui a motivé l’écriture de Gourganes? L’organisme Droits et Démocratie, pour lequel je travaillais, a fermé ses portes. J’ai repris un autre boulot, mais les souvenirs de mon travail en Afghanistan demeuraient présents. Pour faire mon deuil de cette époque, j'ai replongé dans les courriels que j’envoyais de là-bas à mes proches. J’ai compris que j’avais assisté à un moment historique unique, une reconstruction qui prenait écho dans ce que je vivais personnellement.
Comment votre personnage principal s’adapte t- il à sa vie en exil? À Kaboul, la situation de conflit entraîne plusieurs contraintes dans les déplacements de la fille. Ces entraves sont le miroir des restrictions imposées par sa mère inquiète dans un village québécois sans histoire. Le personnage s’adapte aisément à sa vie afghane. Pour elle, c’est presque du déjà vu.
Pourquoi son retour au Québec s’avère-t-il moins positif que prévu? Toute sa vie, cette fille a tenté de fuir sa mère, qui elle, n’avait vécu que pour la protéger. Alors que la mère a profité de l’absence de sa fille pour se reconstruire, pour la fille, son retour au pays marque le début de cette phase difficile. Après l’intensité de l’ailleurs se pose la question de tous les voyageurs: «Mais maintenant, quoi?»
Gourganes, Stanké, 2017, 208 p., 22,95 $. JR