Sexualité
Quelle place occupe le sexe dans ma vie?
Quelle place occupe le sexe dans votre vie? Photographe : iStock
À ce qu’on dit, les Québécoises aiment le sexe! Vraiment? Nous avons demandé à cinq personnalités, quelle place occupe le sexe dans leur vie.
CAROLINE ALLARD, alias mère indigne, auteure et mère de deux enfants
«Quelle place prend le sexe dans ma vie? C'est drôle, mais quand on est en couple, on dirait qu'on ne décide pas ça tout seul... Moi, par exemple, j'aimerais bien être parfaitement synchronisée avec mon conjoint, mais qu'on le veuille ou non, la place du sexe se négocie à deux! Et se casser la tête pour caser le sexe entre le travail, les enfants, les petites maladies et la fatigue accumulée, c'est loin d'être très excitant. Par contre, je l'avoue: si on n'a pas fait l'amour depuis trop longtemps, je deviens ronchonne. Je n'aime pas avoir l'impression de vivre avec «juste un ami»! Mais en réalité, à part le sempiternel «nombre de fois» dont les sondages nous rebattent les oreilles, il y a aussi la place mentale que le sexe occupe dans nos vies. J'avoue que c'est celle-là qui me fatigue le plus!»
CINDY CINNAMON, chroniqueuse coquine et propriétaire de boutiques érotiques
«Beaucoup de place. Je suis inondée de sexe et j'aime cet univers-là! Je suis propriétaire de quatre boutiques érotiques, dont une en ligne, et fais une chronique hebdomadaire sur le sexe à la radio. J'ai aussi travaillé sur la scène porno, où j'ai fait un film. Je reçois chaque semaine une cinquantaine de caisses pleines de vibrateurs. Je suis une sorte de spécialiste en vibrations! Mais quand je rentre du travail, je préfère écouter un bon film en pyjama plutôt que de faire l'amour. Plus jeune, j'avais une vie sexuelle beaucoup plus fofolle, mais avec les années ma sexualité a pris une autre dimension. Je ne sais pas si c'est l'âge (j'approche la quarantaine) ou si c'est parce que j'ai fait le tour, mais je suis beaucoup plus romantique qu'avant. Et pour ceux que ça intrigue: non, je ne passe pas mes soirées à essayer mes 1 500 modèles de vibrateurs!»
JOCELYNE ROBERT, sexologue, auteure et communicatrice
«On peut dire que le sexe prend toute la place dans ma vie. À ma manière, je suis une travailleuse du sexe. J'écris des livres, je tiens un blogue et je donne des conférences sur la sexualité en tant que dimension de la vie. Je me définis davantage comme une «sexosophe», qu'une sexologue. Lorsque je me plonge dans l'écriture d'un livre, il agit sur moi. Il y a une large part d'autofiction dans mes livres. J'ai écrit Les femmes vintage pour me faire du bien. Je voulais réfléchir sur mon rapport à la beauté et ma peur de vieillir. Sur le plan personnel, je vis un amour à distance, mais arrivons à être ensemble 8-9 mois sur 12. C'est très sensuel ces communications à distance, toute cette attente et ce désir de l'autre. Nos retrouvailles sont toujours passionnées. Pour nous, c'est la formule idéale.»
SOPHIE FONTANEL, Romancière, essayiste et journaliste«Je suis quelqu'un qui n'a pas peur des mots, mais je n'aime pas dire «le sexe», parce que c'est déjà une façon réductrice d'en parler. Je préfère dire le «corps». Et le corps, c'est si important. C'est toujours à la première place, en fait. Il faut que ce corps soit heureux, que ce soit en marchant dans la neige au soleil ou en faisant l'amour, en se faisant masser ou un caressant un chat. C'est ce que j'ai essayé de dire dans mon dernier livre: le corps veut du plaisir et il en prend de bien des manières. Rien que de rêver devant La Leçon de Piano et Harvey Keitel, c'est mettre le corps à la première place. Le corps, avec la belle idée qu'on se fait de lui. Les sensations divines qu'il nous procure. Il n'y aurait pas de poésie, pas de musique et pas d'art si des hommes et des femmes ne rêvaient pas leur corps, en lui donnant la place la plus belle, c'est de l'espoir.»
DANIELLE VERVILLE, journaliste et mère de quatre enfants
«Avec quatre enfants, pour que le sexe puisse occuper une place dans notre vie, il a d'abord fallu préserver notre intimité, en aménageant des espaces pour chacun. Parce qu'avant même de parler de sexualité, il faut être encore capable de se parler, de s'amuser ou de regarder un film sans les enfants. Comme nos aînées se couchent assez tard, nous les avons installées au sous-sol, où elles ont un petit salon pour recevoir des amies. Après le souper, elles descendent et nous laissent la salle à manger pour discuter entre adultes. On peut aussi faire comme les ados et profiter des occasions où la maison est enfin vide! Quant aux fantaisies, mes critères sont désormais les suivants: l'objet doit respecter le standard de piles des autres jouets de la maison (soit des AA), doit aller au lave-vaisselle ou pouvoir être lavé à la machine! »