Santé

L’importance de bouger quand on a le cancer

L’importance de bouger quand on a le cancer

Shutterstock Photographe : Shutterstock Auteur : Coup de Pouce

Vivre avec un diagnostic de cancer, c’est exigeant. Entre les traitements, les multiples rendez-vous, les montagnes russes d’émotions et la fatigue, facile de perdre la motivation de bouger. Voici pourquoi il faut le faire quand même.

L'exercice, c'est bon pour la santé, tout le monde s'entend là-dessus. Quand on a le cancer, ça l'est aussi, peut-être même plus encore. Les études se multiplient pour appuyer cette idée. Alors, malgré la fatigue, les nausées et l'anxiété que vivent les personnes atteintes de cancer, elles ont tout avantage à mettre un peu d'exercice au menu chaque jour. Daniel Vales, physiothérapeute spécialisé du programme de réadaptation et d'exercices en oncologie au Centre L'espoir, c'est la vie de l'Hôpital général juif de Montréal, nous dit toutes les raisons de le faire.

1. L'exercice aide à mieux tolérer les traitements. La chimiothérapie et la radiothérapie sont connues pour causer énormément de fatigue. L'exercice, même s'il fatigue sur le coup, peut augmenter notre niveau d'énergie à moyen et long terme et contrer la fatigue.

2. Ça aide à continuer à vivre au quotidien. En permettant de garder un certain niveau d'énergie, l'exercice peut aider les personnes atteintes à continuer leur routine quotidienne, comme cuisiner et faire les courses. Faire ce qu'on aime et sentir qu'on garde une certaine forme de normalité malgré un grand défi de santé, c'est important !

3. Ça stimule l'appétit. Certains traitements ou même la progression de la maladie nuisent à l'appétit, ce qui peut entraîner des pertes de poids importantes et inquiétantes. L'exercice peut aider à régulariser l'appétit et, donc, à minimiser la perte de poids.

4. Ça permet de maintenir ou d'augmenter la masse musculaire. L'exercice aérobique (tout ce qui fait pomper le cœur) est très important au niveau préventif. Cela peut paraître abstrait, mais même si on a le cancer, il faut déjà travailler à prévenir une récidive ou un autre cancer! Les exercices de force ou de résistance (lever des poids, par exemple) aident à développer la musculature qui facilite les activités du quotidien (voir point 2).

5. Ça améliore la santé mentale. Le fait de s'entraîner dans un centre, surtout un centre spécialisé comme à l'hôpital, permet de se sentir entouré et moins seul. Pouvoir partager avec d'autres personnes atteintes de cancer peut redonner du courage et normaliser ce qu'on vit.

6. Ça favorise l'image corporelle. Après une chirurgie pour un cancer du sein, par exemple, les femmes tendent à adopter une mauvaise posture, où les épaules sont tombantes. Une bonne posture (épaules vers l'arrière, tête droite), c'est une cure de rajeunissement instantanée!

7. Ça diminue le risque de dépression. En devenant plus forte et plus en forme, la personne atteinte de cancer a l'impression de reprendre un peu de pouvoir sur sa vie.

8. Ça améliore la qualité de sommeil. On dort mieux après avoir bougé. Et quelques bonnes nuits de sommeil peuvent faire des petits miracles pour le moral!

9. Ça améliore la capacité pulmonaire et la santé cardiovasculaire. Un cœur plus en forme pompe plus de sang à chaque battement, ce qui lui permet de battre moins souvent. Et un cœur en forme améliore grandement les chances de tolérer le traitement, et donc de le terminer. Or, un traitement suivi au complet selon le protocole prévu (sans devoir faire des pauses de traitement) a plus de chances d'être couronné de succès.

L'important, lorsqu'on commence à faire de l'exercice avec un diagnostic de cancer, c'est d'en parler avec son professionnel de la santé. L'exercice est rarement contre-indiqué dans des cas de cancers peu avancés (stade 1), mais certains mouvements peuvent l'être dans certains cas de cancer avancés. Dans ce cas, on s'informe auprès d'un physiothérapeute, idéalement spécialisé en oncologie.

Dans tous les cas, Daniel Vales conseille:

  • De bouger, quitte à en faire très peu au début. Même les personnes alitées sont capables de faire quelques mouvements à partir de leur lit.
  • Si on est très peu actif, on s'adonne à la marche! La marche comporte très peu de risques, n'exige ni grands espaces ni équipement spécialisé, peut se pratiquer à l'intérieur comme à l'extérieur. De plus, la marche est très fonctionnelle, c'est-à-dire qu'elle facilite tous les autres aspects du quotidien (faire ses courses, son marché, etc.)
  • On s'entraîne avec un membre de notre famille ou un ami proche. Puisque les bonnes habitudes se partagent, on peut aider le patient en aidant ses proches!
  • Bouger, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant! Pour vraiment se sentir mieux, il faut aussi travailler sur les autres facteurs de risques: arrêter de fumer, mieux manger, mieux dormir, gérer son stress. La santé, c'est un tout.
  • C'est jamais trop tard pour s'y mettre. Même dans des cas palliatifs, il est possible d'améliorer la qualité de vie de nos derniers jours, même si on ne peut plus ajouter de quantité de vie. Tout le monde souhaite une fin de vie la plus sereine possible.

 À lire: Votre métier en 5 questions: kinésio-oncologue

 

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