Travail
Votre métier en 5 questions: kinésio-oncologue
Myriam Fillion Photographe : Myriam Fillion
Connaissez-vous le métier de kinésio-oncologue, qui consiste à proposer des programmes d’activités physiques aux personnes suivant des traitements contre le cancer?
On part explorer ce travail plus en détail avec Myriam Filion, de Québec, Kinésio-oncologue depuis 6 ans.
Comment avez-vous choisi votre métier?
Je suis kinésiologue depuis 6 ans, mais je cumule plus de 10 ans d'expérience en animation de cours en groupe. Ma clientèle a toujours été très précieuse à mes yeux. J'avais le désir d'offrir un service crédible et de qualité et de répondre le mieux possible à leurs questions liées à leur santé et leur condition physique.
Pendant ma formation universitaire en kinésiologie, j'ai développé un intérêt particulier pour le domaine de l'oncologie. Voyant tous les bénéfices que l'activité physique pouvait apporter pendant les traitements du cancer, je me suis intéressée à son rôle dans le plan de traitement d'une personne atteinte de la maladie. Motivée par ma passion, j'ai poussé mes études à la maîtrise pour développer mon expertise avec la clientèle oncologique.
À quoi ressemble votre journée-type?
Comme j'ai récemment ouvert ma propre clinique, je porte maintenant le chapeau d'entrepreneure et celui de kinésiologue. Globalement, j'arrive toujours au studio entre 7 h et 8 h. J'analyse et prépare les dossiers des clients que je recevrai dans la journée. Je lis un ou deux articles scientifiques pour me garder à jour et être sécuritaire dans mes interventions. Je laisse ensuite aller ma créativité pour préparer les différentes séances en groupe que je vais animer dans la journée avec les différentes clientèles. Une partie importante de mes tâches est également de préparer des programmes d'entraînement personnalisés pour la clientèle que je reçois en privé. Évidemment, je conserve une plage horaire pour un entraînement personnel de yoga, de bateau-dragon, de soccer ou de jogging.
Qu'est-ce qui vous passionne dans votre travail?
J'ai toujours été passionnée d'activité physique. Lorsque j'ai découvert le potentiel des bénéfices associés au fait de bouger pour les personnes en traitement, le signal était clair: cela allait devenir ma mission. Depuis plus de 8 ans, je m'inspire du courage, de la force et de la détermination des personnes qui combattent la maladie. Ma plus belle paye est de sentir que je fais une différence dans leur vie. C'est de constater les progrès d'une personne qui fait l'effort de bouger malgré ses limitations physiques. Il n'y a rien de plus beau que de voir un client prendre confiance en ses capacités physiques et psychologiques par l'entremise de l'activité physique.
Qu'est-ce qui vous rend fière d'exercer ce métier?
Intervenir comme kinésiologue auprès de cette clientèle est plus qu'un métier, c'est une raison d'être. C'est un grand privilège pour moi d'éduquer et d'aider les gens à prendre soin de leur bien-être et adopter un mode de vie physiquement actif à long terme. L'activité physique est un service essentiel dans la trajectoire d'un patient atteint de cancer et, au Québec, nous sommes très peu à détenir cette expertise. Après plusieurs années à œuvrer à titre de professionnelle dans le secteur public, j'ai aujourd'hui ma propre clinique de kinésio-oncologie. Chacun de mes clients est considéré comme un partenaire de mon entreprise, car leur histoire personnelle inspire la mienne afin de me développer comme personne et, par le fait même, développer mon entreprise en fonction de ce que ma clientèle me transmet.
Qu'aimeriez-vous que les gens sachent à propos de votre travail?
Bien que les interventions en kinésiologie puissent donner l'impression de s'entrecouper avec certaines professions, chacun possède un champ de pratique bien défini qui favorise le travail interdisciplinaire. Le rôle du kinésiologue consiste à s'occuper de la condition physique générale de l'individu en tenant compte de ses limites et de ses capacités physiques. La collaboration du kinésiologue avec les différents professionnels (physiothérapeutes, travailleurs sociaux, psychologues, etc.) lui permet d'élaborer adéquatement une prescription d'exercice spécifique, sécuritaire et personnalisée.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient faire ce métier?
Il faut être passionné par l'être humain dans sa globalité et véhiculer des valeurs humaines. L'écoute, la compassion et le respect de la réalité de chaque client est ma meilleure recette pour concocter des programmes d'entraînement sur mesure et animer des séances en groupe dans le plaisir et la bonne humeur. Enfin, le meilleur moyen d'être convaincu des bénéfices de l'activité physique est d'en pratiquer soi-même.
À lire: L'importance de bouger quand on a le cancer