Travail
Êtes-vous heureuse au travail?
À quoi reconnaît-on qu'on est heureuse au travail? Selon Marc Vachon, psychologue et conférencier, certains signes ne trompent pas. Ainsi, si on envisage notre travail avec enthousiasme et que nos projets professionnels nous comblent, c'est probablement que notre travail nous satisfait. «Le bonheur au travail est à la fois une responsabilité personnelle et partagée, estime Alain Samson, auteur, conférencier et spécialiste du mieux-être au travail. Étonnamment, l'environnement de travail a encore plus d'impact que la tâche elle-même.» Selon une étude, il faudrait trois interactions positives pour annuler une interaction négative. Ainsi, si on est entourée de collègues râleurs par exemple, il y a fort à parier que cela aura une incidence sur notre cote de bonheur au travail!
Facteurs pro-bonheur
Plusieurs éléments favorisent le bien-être au travail. En voici quelques-uns.
- Occuper un emploi adapté à nos besoins et à nos valeurs, dans lequel on peut être soi-même. «Il y a des gens qui occupent des postes qui ne sont pas faits pour eux. Par exemple, quelqu'un qui a besoin de bouger ne sera pas à l'aise assis dans un bureau toute la journée. D'autres occupent des emplois qui ne leur permettent pas d'exploiter leurs talents», observe Alain Samson.
- Avoir le sentiment de créer quelque chose, d'aider ou de contribuer à faire avancer les choses.
- Avoir la capacité de lier des amitiés avec ses collègues de travail.
- Occuper un poste qui nous procure des défis, qui a une certaine complexité.
- Avoir le sentiment qu'il y a un rapport équitable entre les efforts fournis au travail et le salaire obtenu.
- Être reconnu dans son travail.
- Avoir de l'autonomie. «Lorsqu'on me confie un mandat et qu'on me laisse aller, on me communique qu'on a confiance en mon travail, en mes compétences. Ça améliore le bien-être au travail», explique Alain Samson.
- Avoir la capacité de donner un sens à notre travail. «Pourquoi je fais ce travail? Pour qui je le fais? À quoi je sers? Connaître le sens de notre travail nous aide à valoriser celui-ci», précise Marc Vachon.
Facteurs irritants
Évidemment, rares sont les emplois qui réunissent tous ces éléments. Sans oublier que, bien souvent, plusieurs irritants viennent compromettre notre bien-être au travail. Parmi ceux-ci, on retrouve la routine, la pression de performance, les conflits interpersonnels, l'instabilité et l'insécurité. «On vit dans un monde de consommation. On veut tous une belle maison, une belle auto, voyager, etc. Le hic, c'est que plusieurs personnes sacrifient leurs valeurs et leurs besoins professionnels au profit de la sécurité financière, remarque Marc Vachon. Je ne dis pas que c'est mal, mais le fait est que le bonheur au travail ne passe malheureusement pas uniquement par le salaire.»
La plupart d'entre nous se sont déjà posé la question: suis-je heureuse au travail? Si on a l'impression que non, certains signes pourraient nous mettre la puce à l'oreille. Par exemple, si, de façon répétée, on est malheureuse, déprimée, anxieuse ou stressée, ça pourrait être le signe que le travail que nous occupons ne nous convient pas. «On n'a pas besoin de faire mille et un tests pour savoir si on est bien au travail, on a juste à s'observer: est-ce qu'on est toujours vidé d'énergie en quittant le travail? Est-ce qu'on a des pensées obsédantes ou encore des tendances à la rumination? Si la réponse est oui, il y a lieu de se questionner», conseille Alain Samson. Par ailleurs, un mal-être au travail peut parfois se refléter dans des symptômes physiques: maux de dos, migraines, brûlures d'estomac, etc. On doit y être attentive.
Attentes versus réalité
S'il fut une époque où, les emplois se faisant rares, on acceptait ce qu'on trouvait et on s'en accommodait, ce n'est plus le cas de la majorité aujourd'hui. «Les baby-boomers ont élevé leurs enfants en leur disant de faire ce qu'ils aimaient. C'est dans l'ère du temps de vouloir être heureux au travail», confirme Marc Vachon. Selon lui, ce désir est tout à fait normal, puisque le travail occupe presque le tiers de notre vie. «Nos attentes ne sont pas toujours réalistes, mais elles sont légitimes», ajoute-t-il.
Est-il essentiel d'être heureuse au travail? «C'est essentiel d'être heureux dans la vie», précise Alain Samson. Selon lui, il est possible d'être heureux même si notre travail ne nous comble pas de joie. Pour ce faire, il faut cependant avoir une vie riche à l'extérieur du boulot: une famille présente, des passions, des projets, etc. Ceci dit, il y a de fortes chances pour que notre mal-être au travail finisse par nous rattraper un jour ou l'autre et vienne contaminer les autres sphères de notre vie.
Des pistes de solutions
Quoi qu'il en soit, avant d'envoyer notre lettre de démission au patron et de remettre à jour notre curriculum vitæ, voici quelques pistes afin d'améliorer notre niveau de bonheur au travail. Mais pour ce faire, il faut prendre sa carrière en main et, surtout, ne pas croire que le temps seul arrangera les choses. Voici quelques conseils:
- Apprendre à se connaître: quels sont mes besoins et comment mon travail pourrait les combler?
- Se créer des rituels. Par exemple, aller déjeuner entre collègues le vendredi matin, souligner les anniversaires, etc.
- Rechercher la compagnie des personnes agréables et positives et fuir les râleurs.
- Apprendre à focaliser sur les moments agréables de la journée.
- Prendre le temps de saluer ses collègues et de créer des liens avec eux.
- Éviter de crier à la catastrophe au moindre imprévu et accepter que le stress fasse partie de la vie.
- Prendre le temps de rencontrer son supérieur pour lui demander quel est notre rôle, à quoi sert notre travail?
- Relativiser son travail et prendre conscience qu'il y a un monde en dehors de celui-ci.
- Enfin, et surtout, ne pas commencer ses journées en se disant qu'elles vont être longues et ennuyeuses! «Être positive au travail ne signifie pas porter des lunettes roses. L'idée, c'est plutôt de se dire que peu importe les difficultés, on va être capable d'y faire face. Parce que des difficultés, on en rencontre tous les jours. Ça fait partie du jeu», conclut Alain Samson.