Psychologie
DUNK Grassroots: aider les enfants grâce au basket
MARIE-ÈVE LEMIEUX, 30 ans, cofondatrice de DUNK Grassroots
«Je n'ai jamais compris pourquoi, parce que je suis née au Québec, je pars avec de meilleures chances que d'autres, lance Marie-Ève. Je me dis qu'en naissant, on devrait tous avoir les mêmes possibilités.» C'est cette conviction, et un heureux concours de circonstances, qui ont amené MarieÈve à mettre sur pied DUNK Grassroots, des équipes de basketball de jeunes Ghanéens âgés de 6 à 17 ans.
En 2010, armée de son B.A. en relations internationales, de sa maîtrise en administration et de beaucoup de bonne volonté, Marie-Ève s'est rendue au Ghana pour travailler dans une organisation venant à la défense des droits des enfants. «J'y ai vécu quelques frustrations, raconte-t-elle. Je ne pouvais pas faire les suivis que je voulais, des fonds se perdaient, il y avait beaucoup de bureaucratie. Néanmoins, je savais que je voulais continuer dans cette voie-là, mais avec une organisation plus équitable et transparente.» Marie-Ève ne se doutait pas que cette organisation, c'est elle-même qui la mettrait sur pied!
Avant d'aller travailler, elle prenait un peu de temps pour jouer au basketball, un sport qu'elle a toujours pratiqué. Et que son conjoint, rencontré là-bas, pratiquait aussi. De petits curieux se sont aventurés sur le terrain, voulant eux aussi faire rebondir le ballon. Tout naturellement, elle les incluait, s'amusait avec eux. Peu à peu, le projet a germé puis grandi dans sa tête. Sa demande de subvention acceptée, l'aventure était lancée. «Mon conjoint et moi, on avait fait un peu de promotion, incitant les jeunes à venir jouer, à faire partie d'une équipe. La première fois, je me disais qu'il n'y aurait personne.» Ils ont été 80 au rendez-vous. Aujourd'hui, ils sont plus de 400 à jouer au basket, dans quatre communautés différentes de la capitale.
«Notre objectif n'était pas simplement de former des équipes de basketball, mais de faire une différence significative dans la vie de ces enfants», explique Marie-Ève. Par l'éducation, essentiellement. Dans la communauté de Nima, où le projet DUNK est né, celui qui veut jouer au basket est obligé de suivre les deux séances de tutorat hebdomadaires données par des enseignants bénévoles provenant d'une école privée américaine avec laquelle Marie-Ève a conclu un partenariat. De plus, 16 des 80 jeunes de Nima sont sponsorisés pour aller à l'école. «Une session coûte 50$, informe Marie-Ève. C'est monsieur et madame tout-le-monde qui parrainent ces enfants grâce à des dons. Les gens aiment notre organisme, car ils peuvent suivre les jeunes, sur Facebook par exemple.» Bien entendu, Marie-Ève souhaiterait que tous «ses» jeunes puissent aller à l'école. Néanmoins, elle en est visiblement très fière. «On leur a donné des responsabilités, comme de laver leur uniforme, de s'occuper de leurs souliers, pour les plus grands de veiller sur les plus petits. Ils ont développé un bel esprit d'équipe et de leadership. Ils sont disciplinés, ont de l'entregent et savent se comporter en public.»
Pendant quatre ans, Marie-Ève a passé 9 mois par année au Ghana pour mettre son projet sur pied. Depuis quelques semaines, elle est toutefois de retour au Québec. Pour de bon, croit-elle, car dans ses bras, il y a maintenant un petit paquet d'amour de 5 mois. «Je ne ferai plus autant d'allers-retours, c'est certain! De toute façon, mon conjoint est là-bas, avec quelques employés, et le projet va très bien. Il appartient aux Ghanéens maintenant.»
Infos: dunkgrassroots.org.
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