Chien

L'obésité chez les animaux de compagnie

L'obésité chez les animaux de compagnie

  Photographe : Shutterstock

En Amérique du Nord, plus de la moitié des chiens et des chats souffrent d’embonpoint ou sont obèses.

Pourquoi? Parce qu’ils mangent trop et ne bougent pas assez, tout simplement. Zoom sur l’épidémie d’obésité chez les animaux de compagnie.

 

«Pitou n’est pas gros, Docteure, il est juste costaud!» Cette phrase, nous avons dû l’entendre un million de fois de la bouche de nos clients. Parfois par déni, mais surtout par naïveté. Malheureusement, l’obésité chez nos compagnons constitue un problème bien réel qu’il faut résoudre ou, mieux encore, éviter.

Les animaux obèses courent le risque de développer plusieurs maladies: diabète, cancer, ostéoarthrose, constipation, hypertension, troubles cardiorespiratoires, etc. Les femelles reproductrices sont souvent infertiles, accouchent difficilement et produisent moins de bébés. De toute évidence, ces animaux ont besoin d’aide. Mais pour les soulager, il faut d’abord reconnaître qu’ils pèsent trop lourd.

 

En surpoids ou pas?

Nous évaluons la silhouette des animaux en leur attribuant une valeur entre 1 et 9. Le chiffre représente l’état de chair. Vu de haut, leur corps doit prendre la forme d’un sablier. Leurs côtes doivent être invisibles, mais facilement palpables quand nous posons nos mains dessus. Leurs flancs, eux, doivent être un peu creux. Vu de côté, leur abdomen doit être légèrement relevé.

Un état de chair de 1 à 3 signifie que l’animal est trop maigre pour sa structure squelettique et sa conformation; de 6 à 9, qu’il est trop gras; de 4 ou 5, qu’il a un poids idéal.

Un état de chair optimal procure une meilleure santé aux animaux. Une étude menée par Nestlé Purina rapporte une augmentation de 15% de la durée de vie médiane des chiens, de même qu’un report de la nécessité de traiter l’ostéoarthrose d’environ 3 ans et d’autres conditions chroniques d’environ 2 ans chez la moitié des chiens.

Par ailleurs, ceux dont l’état de chair était idéal démontraient moins de signes visibles de vieillissement (museau grisonnant, mauvaise haleine, diminution des sens, etc.). Les animaux obèses ont donc tout intérêt à maigrir.

 

chien poids

© iStock

 

Opération minceur

La perte de poids doit être sécuritaire et graduelle, c’est-à-dire de 1 à 2% par semaine pour les chiens et de 1% pour les chats. Pour y arriver, les animaux doivent dépenser plus de calories qu’ils n’en consomment. Ils doivent faire de l’exercice et manger moins. Parfois, il suffit d’éliminer les friandises et les excès.

Sinon, il faut donner une nourriture amaigrissante. Pour savoir quelle quantité leur offrir, il est préférable de calculer leurs besoins énergétiques plutôt que de se fier aux quantités recommandées sur l’emballage, car celles-ci visent l’ensemble des animaux et non chaque individu.

Les besoins énergétiques d’un individu représentent la quantité d’énergie nécessaire pour vivre et pratiquer ses activités. Ils dépendent de son poids, de sa taille, de son niveau d’activité et de son environnement. En connaissant précisément ces données, nous pouvons déterminer exactement combien de nourriture l’animal doit ingérer pour maigrir ou pour maintenir son poids.

La nourriture doit également être complète et équilibrée, c’est-à-dire contenir tous les nutriments nécessaires dans les bonnes proportions pour combler ses besoins sans toutefois les dépasser, et elle doit être adaptée à son stade de vie. 

 

chat poids

© iStock

 

Attention aux rations!

Les jeunes en croissance, les adultes stérilisés ou non, les femelles gestantes ou qui allaitent et les animaux séniors ont tous des besoins nutritifs particuliers. Après le sevrage, les chiots et les chatons doivent manger un minimum de trois repas par jour jusqu’à l’âge de quatre ou cinq mois, puis deux ou trois repas (et non un seul) après ce temps.

La nourriture doit être conçue pour la croissance et servie toujours au même endroit et aux mêmes heures. Cet horaire prévisible permet de contrôler les quantités, d’établir de bonnes habitudes alimentaires et de défécation, et de remarquer facilement les changements d’appétit.

Offrir à Pitou ou à Minou de la nourriture à volonté ou des restes de table ne permet pas d’observer ces paramètres aussi facilement. En plus de leur fournir un surplus de calories, les restes de table peuvent causer des débalancements nutritionnels et nuire à leur développement. Par ailleurs, ils encouragent les animaux à quémander et à devenir capricieux. Les friandises, toutes sortes confondues, doivent combler au plus 10% de leurs besoins énergétiques quotidiens.

Pour les chats et les chiens de petites races, la limite est rapidement atteinte, puisque plusieurs récompenses dont ils raffolent, le fromage ou le beurre d’arachide par exemple, dans le cas des chiens, contiennent beaucoup de calories. Cela est encore plus significatif quand les animaux atteignent leur taille adulte et que leurs besoins caloriques diminuent.

Une fois leur croissance terminée, les bêtes qui n’allaitent pas et qui ne travaillent pas rigoureusement doivent manger une nourriture de maintien pour adultes. À partir de sept ans, soit on la remplace par une alimentation conçue pour les animaux séniors, soit on poursuit avec la même.

Les chats âgés peuvent continuer à consommer les mêmes quantités, parce que leurs besoins énergétiques tendent à augmenter entre 10 et 13 ans. Ceux des chiens diminuent progressivement d’environ 20% à partir de l’âge de sept ans, donc il faut réduire leurs portions, à moins qu’ils soient très vieux et maigres. Si tel est le cas, nous recommandons de leur offrir une nourriture conçue pour la croissance.

 

chatte chatons

© iStock

 

Gestation et lactation

Les femelles gestantes devraient avoir, elles aussi, accès à une nourriture développée pour la croissance. Les chattes doivent en manger dès le début de leur gestation, car leurs besoins énergétiques augmentent à partir de ce moment. Ceux des chiennes augmentent seulement après la sixième semaine de gestation.

Pendant les quatre premières semaines, il faut leur donner les mêmes quantités de nourriture de maintien pour adultes, pourvu que leur état de chair soit idéal. Ensuite, on introduit la nourriture conçue pour la croissance et on augmente progressivement les quantités jusqu’à ce que la future mère en consomme au maximum de 25% à 50% de plus que ses besoins de maintien, selon la grosseur de sa portée. Une radiographie déterminera le nombre de rejetons.

Au début de l’allaitement, la chienne doit peser de 15 à 25% de plus que son poids idéal d’avant la grossesse. Pendant le premier mois, une chienne ou une chatte devrait consommer de deux à quatre fois plus de nourriture qu’avant. Celle-ci doit donc être toujours accessible.

Après la quatrième semaine, les besoins caloriques de la mère diminuent progressivement parce que les bébés commencent à manger de la nourriture solide et boivent moins de lait. C’est le moment de revenir à un horaire prévisible et de réduire les portions.

Au sevrage, environ huit semaines après l’accouchement, les besoins caloriques de la femelle retournent à la normale. À ce moment, la maman retrouvera graduellement sa nourriture de maintien pour adultes.

Dans tous les cas, nous voulons éviter que les animaux deviennent obèses afin qu’ils ne souffrent pas de maladies liées à cette condition. Il est très important d’intervenir le plus rapidement possible pour le bien de notre compagnon. Après tout, l’adage le dit: «mieux vaut prévenir que guérir!»

 

Partage X
Chien

L'obésité chez les animaux de compagnie

Se connecter

S'inscrire