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Zoom sur les geckos
Photographe : Élevage Horus
Mignons comme tout avec leurs grands yeux et leur gueule qui donne l’impression qu’ils sourient toujours, les geckos à crête séduisent au premier coup d’œil.
Zoom sur des reptiles aussi fascinants que méconnus.
Les geckos à crête sont de petits lézards arboricoles originaires de Nouvelle-Calédonie. À l’âge adulte, ces bêtes nocturnes mesurent de 20cm à 25cm et pèsent de 45g à 55g.
Ces excellents grimpeurs ont la capacité de se séparer de leur queue quand ils se sentent en danger. Cela se produit lorsqu’ils sont agrippés par celle-ci ou lorsqu’ils doivent faire diversion face à un prédateur. Hélas, la queue ne repoussera pas.
Ils doivent leur apparence mignonne à des excroissances près de leurs yeux qui ressemblent à des cils sans en être. En fait, le gecko à crête n’a pas de paupières. C’est grâce à sa langue qu’il humidifie sa cornée.
Humain = arbre
Le gecko à crête est une bête timide qui n’apprécie pas nécessairement le contact avec les êtres humains. Il se laisse manipuler facilement, mais il nous considérera comme un grand arbre plutôt que comme un bon ami.
Au moment de choisir son reptile, il faut être attentif à quelques détails. «Un lézard en santé a normalement l’œil vif, l’état de sa chair est bon, et sa peau est belle et propre», explique la Dre Manon Tremblay, médecin vétérinaire.
Il est suggéré de faire examiner notre gecko à crête par un vétérinaire spécialisé en animaux exotiques après l’achat, puis annuellement afin de s’assurer qu’il reste en bonne santé. «Les infections buccales et respiratoires, la maladie métabolique des os et les problèmes cutanés sont les plus fréquemment rencontrés en clinique. Les conditions de captivité inadéquates et la malnutrition sont à la base de ces problèmes», ajoute la Dre Tremblay.
Avant d’accueillir notre nouveau pensionnaire, il nous faudra concevoir son terrarium et nous assurer que son habitat sera sain pour lui. Nous pouvons choisir un terrarium classique ou bioactif. Ce dernier demande un peu plus d’investissement et de savoir-faire, car nous devrons y installer un lit de drainage composé de billes d’argile surmontées d’une toile géotextile sur laquelle nous déposerons un terreau riche pour y planter des végétaux. Sur les feuilles de ces derniers ruissèleront des gouttes d’eau que boira notre lézard.
Avant l’arrivée de notre gecko, nous implanterons aussi dans le terrarium bioactif une colonie de cloportes, qui se chargera de la gestion des lieux. «Ces invertébrés, qui vivent dans le sol du terrarium, s’occupent d’éliminer les déchets, les plantes mortes et les moisissures. Ce sont eux, au final, qui entretiennent le terrarium, alors que les humains n’ont qu’à en nettoyer les vitres!» explique Isabelle Chaperon, propriétaire de l’Élevage Horus.
La grandeur du terrarium dépend du poids du gecko. Un juvénile de 12g à 30g a besoin d’un habitat mesurant 30cm x 30cm x 45cm. Au-delà de 30g, nous optons pour un terrarium de 45cm x 45cm x 60cm.
L’aménagement d’un petit terrarium bioactif revient à 250$, tandis qu’il en coûte 150$ pour aménager un terrarium classique. Dans ce dernier, il y aura de la terre ou des essuie-tout au sol et, en guise de décoration, des plantes en pots ou des végétaux artificiels en plastique.
Les prix pour aménager les plus gros habitats varient toutefois de 250$ à 450$. Il est très important de conserver un taux d’humidité de 60 à 80% dans le terrarium grâce à des vaporisations d’eau le matin et le soir.
© Élevage Horus
Canopée miniature
Bioactif ou classique, notre terrarium aura besoin de plusieurs éléments pour que notre lézard reste en santé. Comme les geckos à crête sont arboricoles, il faudra au moins deux plantes grimpant jusqu’aux rebords du terrarium. Des vignes permettront à notre animal de se déplacer et de faire l’exercice dont il a besoin pour ne pas souffrir d’embonpoint.
Comme les geckos aiment se camoufler, notre pensionnaire devra aussi avoir accès à une cachette, comme une coque de noix de coco ou une maison en mousse de sphaigne. Notre terrarium devra aussi être muni d’une grosse branche ou d’une tablette magnétique qui permettra à notre petite bête de se reposer à l’horizontale.
Un bol magnétique placé en hauteur sera aussi à privilégier, car à l’état sauvage les geckos se nourrissent dans la canopée.
La température dans le terrarium devra osciller entre 20°C et 24°C. En dessous de 20°C, nous placerons une lampe chauffante à l’extérieur de l’habitat, que nous allumerons de jour seulement et qui ne produit pas de lumière dérangeante pour notre compagnon nocturne.
L’ajout d’une petite lampe UVA-UVB est favorable au bon maintien du système immunitaire de notre gecko à crête, mais pas essentiel.
Pour ce qui est du reptile en soi, les prix varient énormément selon la rareté de ses couleurs. Un animal de compagnie tirant sur le marron se vend approximativement 150$, tandis que certains spécimens qui ont des gènes leur donnant des couleurs rares, comme le noir ou le blanc, peuvent se vendre des milliers de dollars à des collectionneurs.
L’attrait d’un gecko passe par l’observation beaucoup plus que par l’interaction. «Un gecko dans un terrarium bien monté est magnifique à observer. Ma pièce qui leur est destinée est mon coin de paradis», conclut Mme Chaperon.
À la soupe!
Le gecko à crête est omnivore. En captivité, nous prenons soin de l’alimenter à l’aide d’une formule en poudre spécifique à laquelle on ajoute de l’eau pour former une purée. Nous laissons cette préparation dans le terrarium pour une durée de 2 à 3 jours. Après ce temps, nous la remplaçons par une nouvelle mouture.
Une ou deux fois par semaine, nous bonifions son alimentation de criquets (dont la taille est adaptée à celle du gecko) saupoudrés d’un supplément de calcium. Ce dernier doit être enrichi de vitamine D3 si nous n’avons pas de lampe UVA-UVB. Les rayons UVB et la D3 aident à l’absorption du calcium. Enfin, les friandises sont occasionnelles et se donnent sous forme de purée de banane, de papaye ou de mangue très mûres.