Animal
Protéger nos enfants contre les morsures de chiens
C'est entre l'âge de 2 et 6 ans qu'un enfant est le plus susceptible de se faire mordre, car il ne saisit encore pas bien ce qu'il doit faire ou non avec le chien.
Non seulement le tout-petit n'est pas capable de reconnaître les signes d'agressivité de l'animal, mais il peut aussi avoir des attitudes que le chien risque d'interpréter comme étant inquiétantes. Il faut donc lui apprendre à interpréter correctement la situation. Aussi, lorsqu'un enfant se fait mordre, le coupable est très souvent le chien de la famille. Heureusement, il suffit souvent de prendre quelques précautions pour faire régner l'harmonie.
Quel chien choisir?
En présence de jeunes enfants, tous les animaux peuvent représenter un risque potentiel d'agressivité s'ils sont inquiets ou se sentent menacés. À ce titre, l'akita, le chow-chow, l'épagneul adulte, le husky, le malamute, le rottweiller et le pittbull sont des chiens chez qui l'on observe souvent des comportements plus à risque. Par ailleurs, le berger anglais, le bouvier bernois, le colley, le dalmatien, le golden retriever, le labrador, le lhassa-apso, le lévrier et le terrier sont réputés pour leur docilité et leur douceur. Attention! Ces races peuvent néanmoins représenter un danger potentiel pour un enfant s'ils se sentent en danger. À l'achat de l'animal, on se renseigne donc sur les caractéristiques de la race, et on prend également le temps d'observer son comportement lorsqu'il est seul et avec ses pairs. Observer le comportement des géniteurs est également judicieux lorsque c'est possible. Idéalement, on opte pour un chien âgé entre trois semaines et trois mois, période où il apprend à socialiser.
Adopter un chien demande un engagement sans cesse renouvelé et notre cadre de vie doit tenir compte des besoins de l'animal. On s'assure surtout de faire le choix approprié en fonction des besoins et des habitudes de notre famille. Pour un chien de compagnie, être confiné dans un appartement toute la journée, sortir peu et ne pas avoir d'activités variées sont autant de facteurs générateurs de stress et de troubles du comportement, tels les aboiements intempestifs, morsures, souillures, phobies, etc. qui sont trop souvent causes d'abandon et d'euthanasie.
Les tout-petits et pitou
Une éducation précoce devrait permettre d'établir une relation harmonieuse entre l'animal et les membres de la famille. Prendre quelques leçons d'éducation canine dans une école spécialisée est donc hautement recommandé. Il est notamment important que le langage utilisé pour s'adresser au chien soit partagé par tous les membres de la famille, y compris l'enfant. On apprend donc à son chien certaines règles: par exemple, respecter un espace donné, ne jamais bousculer les enfants et ne pas prendre leurs jouets pour les siens!
Avant l'arrivée d'un bébé dans la famille, il est important de développer une routine que l'on pourra conserver après l'arrivée de l'enfant afin de minimiser l'impact insécurisant pour l'animal. De même, on doit très vite lui faire sentir l'odeur du bébé (avant même la sortie de l'hôpital), à l'aide d'un petit pyjama déjà porté et on présente l'enfant au chien dès le retour à la maison en le laissant le sentir. Attention aussi: ne pas délaisser le chien après l'arrivée du nouveau-né.
Un enfant qui ne marche pas encore a l'habitude d'attraper tout ce qui se trouve à portée de main, incluant la queue du chien! Il est donc important de ne jamais laisser un jeune enfant seul avec un chien et d'être attentif à leurs comportements respectifs. Dès que possible, on tâche d'impliquer son enfant dans les soins à apporter quotidiennement à l'animal, comme les repas, la promenade, etc., de manière à le responsabiliser.
Quand l'enfant grandit, vers l'âge de 3 ans, il tend à considérer le chien comme un compagnon de jeux. Il est important de lui expliquer que le chien n'est pas un jouet mais un être vivant, dont les besoins doivent être respectés (nourriture, sommeil, intimité, besoin de se retirer, etc.).
Vers 4 ou 5 ans, l'enfant s'aperçoit qu'il peut aussi avoir de l'autorité sur le chien et que celui-ci lui obéit. Ce nouveau type de rapport implique une compréhension du langage non verbal de l'animal. L'enfant doit non seulement être attentif aux signaux d'attention, de refus, d'irritation ou de de joie que l'animal émet, mais également pouvoir se faire comprendre en adoptant la posture, le ton de voix et les attitudes qui conviennent. Le chien nous parle par son langage corporel, l'enfant doit apprendre à décoder ce langage.
Reconnaître les risques et les éviter
La plupart des morsures se produisent dans les mois d'été et en soirée, probablement à cause de la fatigue, de la chaleur et de l'énervement qui sont souvent à leur comble à ces moments-là. Afin de prémunir l'enfant des morsures de chiens, autant connus qu'inconnus, il est indispensable de connaître les signes extérieurs donnés par l'animal qui se sent agressé:
- oreilles en arrière;
- queue entre les pattes;
- poils retroussés;
- crocs sortis;
- grognements.
Par mesure de précaution, on apprend à nos enfants à observer les réactions du chien, mais on doit également leur apprendre les comportements à éviter:
- approcher ou tenter de flatter un chien inconnu, qu'il soit attaché ou non;
- déranger le sommeil de l'animal;
- grimper sur le dos du chien ou se coucher dessus;
- s'emparer des jouets du chien;
- serrer l'animal trop fort;
- le cerner dans un coin ou le tirer par son collier;
- se précipiter sur le chien, tirer sa queue ou ses oreilles;
- taquiner un chien, surtout quand il mange;
- soutenir le regard d'un chien agressif;
- s'interposer dans un combat de chiens;
- se sauver en courant devant un chien surtout si celui-ci se montre agressif (cela éveille son instinct de chasseur);
- ne jamais empêcher un chien de s'enfuir.
Enfin, on se rappelle que l'on ne peut jamais prévoir toutes les réactions négatives d'un animal, même le nôtre.
En cas de morsures légères
(Éraflures de la peau, entailles superficielles)
Il faut :
- nettoyer la plaie à l'eau et au savon;
- appliquer une crème antibiotique et un pansement stérile;
- s'assurer que la vaccination de l'enfant contre le tétanos est à jour;
- vérifier le comportement du chien pour la rage et évaluer la situation reliée à l'événement;
- vérifier la vaccination du chien;
- vérifier régulièrement l'évolution de la guérison de la plaie infligée à l'enfant.
En cas de morsures plus sévères
(Plaie ouverte, trou ou déchirure de la peau de plus de 3 à 4 millimètres de profondeur)
Il faut :
- emmener immédiatement l'enfant à l'hôpital (ne pas oublier son carnet de vaccination);
- s'informer des vaccins reçus par le chien;
- faire évaluer la bête par un vétérinaire.
Merci au docteur Martin Godbout, vétérinaire comportementaliste au Groupe vétérinaire Daubigny, à Québec, ainsi qu'à Info Santé pour leur collaboration.